L’ancien directeur financier n’a pas encore été entendu sur ce qu’il sait de la gestion des fonds de la présidence. Une incongruité.
L’ex-directeur administratif et financier de la présidence a été reçu en audience par le président de la République, lundi. Selon notre confrère L’Intelligent d’Abidjan, Jacques Anouma est allé exprimer au chef de l’Etat sa disponibilité à servir son pays. Bien entendu, dans un contexte de course à la présidence de la Fédération ivoirienne de football (Fif), voire de bataille pour la succession de Issa Hayatou à la tête de la Caf. Selon la même source, M. Anouma n’a rien à se reprocher et est rentré au pays pour se mettre à la disposition de la justice.
Avec l’exil que se sont imposé des dizaines de proches de l’ancien chef de l’Etat, l’on ne peut que saluer la décision courageuse du président de la Fif. Faut-il pour autant que les nouvelles autorités lui déroulent le tapis rouge ? Car, quelles que soient les explications fournies dans les couloirs du pouvoir, le cas Anouma choque. Il n’est pas question ici de vouer aux gémonies l’ancien Daaf du palais. Mais de s’interroger sur la volonté ou non du nouveau pouvoir de traiter sur un même pied d’égalité tous les citoyens du pays. Certes, Jacques Anouma est peut-être très lié au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, très proche collaborateur d’Alassane Ouattara. Mais, il reste un pion essentiel du système Gbagbo. Jusqu’à la capture de l’ancien chef de l’Etat, il n’a pas pris publiquement ses distances avec lui. S’il s’est refugié hors du pays, il a certainement ses raisons, comme tous les proches de Gbagbo qui ont choisi la même voie. A son retour au pays, la logique aurait voulu qu’il ne soit pas traité comme un privilégié. Alors même que des dizaines de personnalités de l’ancien régime sont soit à la Pergola, soit en résidence surveillée au Nord et que leurs avoirs sont gelés. Quelles charges ou soupçons de charges peuvent justifier, par exemple, que Michel Gbagbo soit détenu à Bouna alors qu’Anouma est libre ? Oui, le fils de Gbagbo a participé à la campagne de son père, cela n’est pas un crime. Après la proclamation des résultats du vote, a-t-il joué un rôle-clé dans la tentative de hold-up du père ? Si Anouma est privilégié à cause du football, pourquoi alors maintenir en détention le patron de l’Africa Sports national, Kuyo…., chef de cabinet de Gbagbo ?
L’on sait qu’avec Gbagbo, le budget de souveraineté a pris l’ascenseur. Et, tout cet argent a peut-être contribué à alimenter la grave crise imposée par l’ancien chef de l’Etat. Il s’agit de l’argent du contribuable. Le principe élémentaire de justice commandait d’entendre au moins Jacques Anouma sur ce qu’il sait. Et non de le couvrir d’attention. Il faut se garder des petites compromissions qui finissent toujours par en appeler de plus grandes. Le démon se cache dans les détails, dit-on. La nouvelle Côte d’Ivoire ne pourra pas se construire avec une justice à deux vitesses : une pour les faibles et une pour les puissants aux bras longs.
Kouakou Liza
L’ex-directeur administratif et financier de la présidence a été reçu en audience par le président de la République, lundi. Selon notre confrère L’Intelligent d’Abidjan, Jacques Anouma est allé exprimer au chef de l’Etat sa disponibilité à servir son pays. Bien entendu, dans un contexte de course à la présidence de la Fédération ivoirienne de football (Fif), voire de bataille pour la succession de Issa Hayatou à la tête de la Caf. Selon la même source, M. Anouma n’a rien à se reprocher et est rentré au pays pour se mettre à la disposition de la justice.
Avec l’exil que se sont imposé des dizaines de proches de l’ancien chef de l’Etat, l’on ne peut que saluer la décision courageuse du président de la Fif. Faut-il pour autant que les nouvelles autorités lui déroulent le tapis rouge ? Car, quelles que soient les explications fournies dans les couloirs du pouvoir, le cas Anouma choque. Il n’est pas question ici de vouer aux gémonies l’ancien Daaf du palais. Mais de s’interroger sur la volonté ou non du nouveau pouvoir de traiter sur un même pied d’égalité tous les citoyens du pays. Certes, Jacques Anouma est peut-être très lié au ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, très proche collaborateur d’Alassane Ouattara. Mais, il reste un pion essentiel du système Gbagbo. Jusqu’à la capture de l’ancien chef de l’Etat, il n’a pas pris publiquement ses distances avec lui. S’il s’est refugié hors du pays, il a certainement ses raisons, comme tous les proches de Gbagbo qui ont choisi la même voie. A son retour au pays, la logique aurait voulu qu’il ne soit pas traité comme un privilégié. Alors même que des dizaines de personnalités de l’ancien régime sont soit à la Pergola, soit en résidence surveillée au Nord et que leurs avoirs sont gelés. Quelles charges ou soupçons de charges peuvent justifier, par exemple, que Michel Gbagbo soit détenu à Bouna alors qu’Anouma est libre ? Oui, le fils de Gbagbo a participé à la campagne de son père, cela n’est pas un crime. Après la proclamation des résultats du vote, a-t-il joué un rôle-clé dans la tentative de hold-up du père ? Si Anouma est privilégié à cause du football, pourquoi alors maintenir en détention le patron de l’Africa Sports national, Kuyo…., chef de cabinet de Gbagbo ?
L’on sait qu’avec Gbagbo, le budget de souveraineté a pris l’ascenseur. Et, tout cet argent a peut-être contribué à alimenter la grave crise imposée par l’ancien chef de l’Etat. Il s’agit de l’argent du contribuable. Le principe élémentaire de justice commandait d’entendre au moins Jacques Anouma sur ce qu’il sait. Et non de le couvrir d’attention. Il faut se garder des petites compromissions qui finissent toujours par en appeler de plus grandes. Le démon se cache dans les détails, dit-on. La nouvelle Côte d’Ivoire ne pourra pas se construire avec une justice à deux vitesses : une pour les faibles et une pour les puissants aux bras longs.
Kouakou Liza