Pour joindre les deux bouts, des jeunes garçons, et des filles se livrent à des activités beaucoup honorables. Depuis leur arrivée, à Elubo, ils décident de faire du petit commerce à l`effet d`avoir un peu d`argent. Marcelin G., avec des paquets de cigarettes en main, arpente la route principale ainsi que le marché, à la recherche d`éventuels clients. On découvre d`autres Ivoiriens gérant de cabines téléphoniques. «Ça marche pour moi», se réjouit Blondin «Avec ce que je gagne, je peux acheter de quoi à manger pour mes parents qui n`ont pas d`autres ressources», ajoute-t-il. Des filles renouent avec leur métier. Celui de tresseuse. Marie Z. et ses amies s’en sortent très bien. «Une fois ici, nous avons décidé de nous prendre en charge. Puisque la vie est dure. Et nous n’avons personne pour nous donner de l’argent. Alors on préfère tresser que de s’adonner à la prostitution. En plus, nous ne voulions pas vivre au camp des réfugiés. Alors nous avons négocié avec une vendeuse de mèches afin qu’elle nous permette de nous installer devant son magasin. Ce qu’elle a accepté. Nous offrons donc ici nos services aux clientes du magasin ». Et ça marche bien pour elles. Elles tressent entre 5 et 6 têtes par jour à raison de 40 000 cedis (1200 Fcfa). Cela leur procure au quotidien, en moyenne une recette variant entre 6000 et 7200 Fcfa. Véritable fortune dans cette galère que bien des Ivoiriennes vivent! Et elles le reconnaissent : «Nous sommes 10 mille fois mieux à l’aise que beaucoup de filles ici ». Cela leur évite d’être à la merci des prédateurs sexuels comme cette autre jeune fille à la trentaine révolue qui est sortie du camp pour venir passer la nuit avec le premier venu. Ces jeunes filles se battent si bien qu’elles s’offrent même des voyages à Accra. Elles affirment en chœur, « On est mieux que chez soi ». De son côté, dame Léa, native de Daloa, vend de l’eau glacée pour le compte de l’épouse du responsable de l’hôtel qui l’abrite. Sa récompense ? Le non paiement de loyer ou de nuitée. Et elle ne s’en plaint pas; loin s’en faut.
Y.G.
Y.G.