Le Premier ministre, ministre de la Défense, Soro Guillaume, à l`entame de sa fonction, a bien rassuré l`opinion sur la récupération des véhicules volés pendant et après le combat d`Abidjan. Que peut-on dire aujourd`hui sur la recherche de ces engins à Bouaké?
"Un butin de guerre", voilà comment sont appelées les voitures dérobées des mains de leurs propriétaires à Abidjan et comme par enchantement, se retrouvent à Bouaké. Actuellement, à voir dans les rues de la capitale de la paix, on croirait se trouver en pleine heure de pointe à Abidjan d`avant crise, tellement il y a d`innombrables véhicules de toutes marques et bien de toutes sortes. "Les voitures sans plaques roulent au vu et au su de tous dans toute la ville sans même que ses occupants se soucient d`une éventuelle poursuite de la part des autorités", a déclaré Sylla Yacouba, automobiliste rencontré au quartier Commerce lors de notre enquête. Ces véhicules volés sont ? en majorité, la propriété privée des éléments des FRCI. Toute la hiérarchie militaire étant à Abidjan pour gérer la situation d`instabilité sécuritaire, nous n`avons eu aucun interlocuteur crédible censé nous dire réellement la raison pour laquelle plusieurs éléments des FRCI ont en leur possession, une voiture, une moto de la gendarmerie ... Pour rappel, avant le coup d`état du 24 décembre 1999, seuls les militaires bien gradés de l`Armée pouvaient se targuer d`avoir pour leur déplacement, une voiture et un chauffeur avec. A l`opposé de cette belle époque, nous constatons aujourd`hui, un changement spectaculaire digne d`un scénario d`un film de guerre orchestré par un spécialiste en la matière. Les véhicules sont diversement remarquables, une 4x4 double cabines pour un cireur du coin devenu caporal, selon lui, une Mercedes dernière génération est le cadeau que Dieu lui donne pour son travail abattu au combat, affirme un autre. Comme ils le disent bien "premier gaou n`est pas gaou, c`est deuxième gaou qui est gnata", "si on n’a rien eu à Bouaké, on va en avoir à Abidjan" murmure discrètement un soldat rencontré dans les rues de Bouaké dans sa voiture Pajero qu`il a ramenée d`Abidjan. Comme ces cas, plusieurs autres voitures sont possédées par des hommes en armes ou par certains membres de leurs familles. Situation critique, les personnelles, les voitures de société, et même les voitures de transport urbain appelées "wôrô-wôrô" ne sont pas épargnées, les taxis bleu de Yopougon, jaune de Cocody sont utilisés pour le transport des personnes comme taxi local. Les vrais militaires (ceux qui ont pris les armes le 19 septembre 2002) ne se contentent que de leur moto, achetée à la sueur de leur front, pour leur déplacement, regardant impuissants, les volontaires armés se pavaner dans des grosses cylindrées. "Ce sont les bons petits des chefs, nous ne faisons qu’assister à ça", a confié un sergent des FRCI, en fonction dans l`Armée depuis plus de 20 ans. "Certains bandits et d`indélicates personnes, au sein des FRCI, sont auteurs des braquages remarqués à Abidjan et dans les villes occupées par les FRCI", ajoute-t-il. La gendarmerie et la police ne fonctionnent pas à Bouaké, les voitures et motos non immatriculées roulent sans contrôle. Quelques rares fois, un des escadrons des Bérets verts du Commandant Chérif Ousmane procède au contrôle des véhicules dans la ville. Le Premier ministre, ministre de la Défense, pour le respect de la parole donnée à la faveur de la récupération des voitures volées à leurs ayant droits, devrait jeter un regard dans les rues de Bouaké pour y débusquer toutes les voitures suspectes afin de permettre la fluidité du transport dans la ville.
T. K. Emile
(Correspondant Régional)
"Un butin de guerre", voilà comment sont appelées les voitures dérobées des mains de leurs propriétaires à Abidjan et comme par enchantement, se retrouvent à Bouaké. Actuellement, à voir dans les rues de la capitale de la paix, on croirait se trouver en pleine heure de pointe à Abidjan d`avant crise, tellement il y a d`innombrables véhicules de toutes marques et bien de toutes sortes. "Les voitures sans plaques roulent au vu et au su de tous dans toute la ville sans même que ses occupants se soucient d`une éventuelle poursuite de la part des autorités", a déclaré Sylla Yacouba, automobiliste rencontré au quartier Commerce lors de notre enquête. Ces véhicules volés sont ? en majorité, la propriété privée des éléments des FRCI. Toute la hiérarchie militaire étant à Abidjan pour gérer la situation d`instabilité sécuritaire, nous n`avons eu aucun interlocuteur crédible censé nous dire réellement la raison pour laquelle plusieurs éléments des FRCI ont en leur possession, une voiture, une moto de la gendarmerie ... Pour rappel, avant le coup d`état du 24 décembre 1999, seuls les militaires bien gradés de l`Armée pouvaient se targuer d`avoir pour leur déplacement, une voiture et un chauffeur avec. A l`opposé de cette belle époque, nous constatons aujourd`hui, un changement spectaculaire digne d`un scénario d`un film de guerre orchestré par un spécialiste en la matière. Les véhicules sont diversement remarquables, une 4x4 double cabines pour un cireur du coin devenu caporal, selon lui, une Mercedes dernière génération est le cadeau que Dieu lui donne pour son travail abattu au combat, affirme un autre. Comme ils le disent bien "premier gaou n`est pas gaou, c`est deuxième gaou qui est gnata", "si on n’a rien eu à Bouaké, on va en avoir à Abidjan" murmure discrètement un soldat rencontré dans les rues de Bouaké dans sa voiture Pajero qu`il a ramenée d`Abidjan. Comme ces cas, plusieurs autres voitures sont possédées par des hommes en armes ou par certains membres de leurs familles. Situation critique, les personnelles, les voitures de société, et même les voitures de transport urbain appelées "wôrô-wôrô" ne sont pas épargnées, les taxis bleu de Yopougon, jaune de Cocody sont utilisés pour le transport des personnes comme taxi local. Les vrais militaires (ceux qui ont pris les armes le 19 septembre 2002) ne se contentent que de leur moto, achetée à la sueur de leur front, pour leur déplacement, regardant impuissants, les volontaires armés se pavaner dans des grosses cylindrées. "Ce sont les bons petits des chefs, nous ne faisons qu’assister à ça", a confié un sergent des FRCI, en fonction dans l`Armée depuis plus de 20 ans. "Certains bandits et d`indélicates personnes, au sein des FRCI, sont auteurs des braquages remarqués à Abidjan et dans les villes occupées par les FRCI", ajoute-t-il. La gendarmerie et la police ne fonctionnent pas à Bouaké, les voitures et motos non immatriculées roulent sans contrôle. Quelques rares fois, un des escadrons des Bérets verts du Commandant Chérif Ousmane procède au contrôle des véhicules dans la ville. Le Premier ministre, ministre de la Défense, pour le respect de la parole donnée à la faveur de la récupération des voitures volées à leurs ayant droits, devrait jeter un regard dans les rues de Bouaké pour y débusquer toutes les voitures suspectes afin de permettre la fluidité du transport dans la ville.
T. K. Emile
(Correspondant Régional)