La mouture du budget 2011 est désormais connue. La communication du ministre de l’Economie et des Finances s’est retrouvée – on ne sait comment – hier dans la presse. Un rapide coup d’œil sur le document montre les priorités du gouvernement qui cette année sont l’éducation, la santé et la sécurité dans son ensemble. A eux seuls, ces ministères font près de mille milliards. Soit le tiers du budget prévu pour cette année 2011. Le ministère qui se taille la part du lion est incontestablement celui de l’éducation nationale. Avec plus de 362 milliards, l’éducation nationale est de loin de le plus gros budget. Même si depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire, cela a été toujours ainsi – 40% en moyenne du budget annuel – il faut reconnaitre que ces dernières années, l’éducation et la formation ont été négligées au profit de l’achat d’armes. Depuis dix ans, l’Etat n’a construit aucune nouvelle école, encore moins un collège ou un lycée, inutile d’évoquer une quelconque université+. Le président Alassane Dramane Ouattara, lors de sa campagne, avait promis qu’il ferait l’éducation et de la formation son cheval de bataille. Fort est de constater que déjà sur papier, ce n’état pas des propos de campagne. Avec une telle ligne budgétaire, il ne serait pas étonnant que de nouveaux bâtiments pour abriter les élèves et étudiants sortent de terre. A côté de cette belle cagnotte, il faut ajouter les 103 milliards du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ainsi que les 36 milliards du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. En tout, ce sont plus de 600 milliards qui reviennent à la l’éducation et à la formation. La deuxième priorité du gouvernement pour cette année 2011 est la sécurité. Avec plus de 270 milliards alloués, le gouvernement montre que la sécurité des Ivoiriens est l’une de ses principales préoccupations. L’Etat accorde au ministère de la Défense plus de 152 milliards et à celui de l’Intérieur plus de 118 milliards. La refonte de l’armée et les reformes dans la grande muette y sont pour quelque chose dans ce budget consistant. L’armée républicaine dont rêvent les Ivoiriens et le chef de l’Etat est en train de se dessiner. Pour réussir ce défi, le gouvernement doit nécessairement mettre la main à la poche. Car avec la réunification des Forces armées des Forces nouvelles et les ex-FDS, c’est l’effectif de la grande muette qui augmente. Et assurément, les moyens matériels et financiers dévolus à cette armée. Quant à la police et à l’administration, elles ont besoin, après la grave crise postélectorale, de se refaire. Les commissariats et les bureaux de l’administration n’ont pas été épargnés dans cette crise. Au niveau de la police, c’est la quasi-totalité des policiers qu’il faut doter en uniforme et en armes. Il est donc normal que le budget du ministère de l’Intérieur soit des plus élevés. C’est le prix à payer si la Côte d’Ivoire veut renouer avec la normalité. La troisième et dernière priorité est la santé et la lutte contre le Sida. L’Etat ivoirien pour l’année en cours alloue plus de 116 milliards pour donner plus de chances aux Ivoiriens et aux habitants de la Côte d’Ivoire de mieux se soigner et de rendre les services de son système sanitaire plus performant. Le président Alassane Dramane Ouattara avait promis à chaque Ivoirien qu’il pourra se faire soigner convenablement avec seulement 1000 FCFA. Après la gratuité des soins, la santé pour tous à moindre coût est en train de se dessiner avec ce budget. En attendant que ce qui est écrit sur papier se traduise en acte, il faut reconnaitre que le président de la République montre une fois de plus encore avec cette répartition budgétaire qu’il tient à ses engagements. Et c’est tout à son honneur.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
