La ministre française de l'Économie a été officiellement nommée Directrice générale du Fonds monétaire international, après avoir reçu, mardi, le soutien des États-Unis et du Brésil.
Christine Lagarde a été officiellement nommée, hier mardi, Directrice Générale du Fonds monétaire international (FMI). Peu avant le début du Conseil d'Administration du Fonds, les derniers obstacles ont été levés avec l'abandon par les États-Unis de leur neutralité. Avec près de 17 % des voix au conseil de l'institution, les Américains ont ainsi ouvert la voie à la sélection par consensus de la Française au poste laissé vacant par Dominique Strauss-Kahn. Le Brésil, dans la foulée, a fait connaître sa préférence pour Christine Lagarde. Un geste important, car la première économie d'Amérique latine s'est ainsi désolidarisée de ses voisins, qui soutenaient le Mexicain Agustin Carstens, son unique rival. En dépit du recul de leur poids relatif dans l'économie mondiale, les Européens, qui détiennent encore près de 40 % des droits de vote au Conseil du FMI, ont donc réussi à placer une fois de plus l'un des leurs à la tête de l'institution financière. Une «tradition» depuis sa création, il y a soixante-quatre ans, jugée de plus en plus anachronique par nombre de pays émergents. Femme, Française, Avocate de formation… Cette nomination d'une Française, après le départ fracassant de DSK, constitue une victoire pour Nicolas Sarkozy. Le Président de la République a été discrètement à la manœuvre dès les premiers jours pour placer sa ministre dans la course, tout en prenant garde à ne pas paraître en première ligne. Au lendemain de l'arrestation de DSK, un coup de téléphone entre lui et la chancelière allemande scellait un pacte tacite selon lequel, il fallait absolument que l'Europe garde la maîtrise du Fonds en cette période cruciale pour ses finances publiques. À un an de la présidentielle, le Chef de l'État montre également à ses adversaires que son gouvernement n'est pas décrédibilisé sur la scène internationale. En témoigne le concert de louanges européennes qui ont accompagné la candidature de Christine Lagarde. La prochaine séquence politique qui s'ouvre, sera celle du remaniement ministériel. L'Élysée doit faire vite pour trouver un nouveau ministre de l'Économie dès dimanche.
Ses priorités pour l’Afrique
Christine Lagarde pense qu’il faut utiliser, fédérer et coordonner les actions en ce qui concerne les pays émergents. Il faut, d’après elle, fédérer les compétences. Elle croit fermement à l’interaction entre la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Européenne de Développement et la Banque Mondiale. Les questions relatives à l’eau, au transport et à l’énergie restent aussi prioritaires pour Christine Lagarde. Face à cet accompagnement des pays de l’Afrique subsaharienne, Lagarde a exprimé sa gratitude vis-à-vis des initiateurs de cette démarche qui prouve suffisamment la cohésion France-Afrique.
Benjamin Soro
Christine Lagarde a été officiellement nommée, hier mardi, Directrice Générale du Fonds monétaire international (FMI). Peu avant le début du Conseil d'Administration du Fonds, les derniers obstacles ont été levés avec l'abandon par les États-Unis de leur neutralité. Avec près de 17 % des voix au conseil de l'institution, les Américains ont ainsi ouvert la voie à la sélection par consensus de la Française au poste laissé vacant par Dominique Strauss-Kahn. Le Brésil, dans la foulée, a fait connaître sa préférence pour Christine Lagarde. Un geste important, car la première économie d'Amérique latine s'est ainsi désolidarisée de ses voisins, qui soutenaient le Mexicain Agustin Carstens, son unique rival. En dépit du recul de leur poids relatif dans l'économie mondiale, les Européens, qui détiennent encore près de 40 % des droits de vote au Conseil du FMI, ont donc réussi à placer une fois de plus l'un des leurs à la tête de l'institution financière. Une «tradition» depuis sa création, il y a soixante-quatre ans, jugée de plus en plus anachronique par nombre de pays émergents. Femme, Française, Avocate de formation… Cette nomination d'une Française, après le départ fracassant de DSK, constitue une victoire pour Nicolas Sarkozy. Le Président de la République a été discrètement à la manœuvre dès les premiers jours pour placer sa ministre dans la course, tout en prenant garde à ne pas paraître en première ligne. Au lendemain de l'arrestation de DSK, un coup de téléphone entre lui et la chancelière allemande scellait un pacte tacite selon lequel, il fallait absolument que l'Europe garde la maîtrise du Fonds en cette période cruciale pour ses finances publiques. À un an de la présidentielle, le Chef de l'État montre également à ses adversaires que son gouvernement n'est pas décrédibilisé sur la scène internationale. En témoigne le concert de louanges européennes qui ont accompagné la candidature de Christine Lagarde. La prochaine séquence politique qui s'ouvre, sera celle du remaniement ministériel. L'Élysée doit faire vite pour trouver un nouveau ministre de l'Économie dès dimanche.
Ses priorités pour l’Afrique
Christine Lagarde pense qu’il faut utiliser, fédérer et coordonner les actions en ce qui concerne les pays émergents. Il faut, d’après elle, fédérer les compétences. Elle croit fermement à l’interaction entre la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Européenne de Développement et la Banque Mondiale. Les questions relatives à l’eau, au transport et à l’énergie restent aussi prioritaires pour Christine Lagarde. Face à cet accompagnement des pays de l’Afrique subsaharienne, Lagarde a exprimé sa gratitude vis-à-vis des initiateurs de cette démarche qui prouve suffisamment la cohésion France-Afrique.
Benjamin Soro