Pendant plus d’une semaine, dans des quartiers de Yopougon comme Camp militaire, Koweit, Johannesburg, Andokoi, Mossikro, Jérusalem et ceux d’Abobo comme Derrière rails, PK18, Avocatier, Banco, des abonnés de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) sont restés dans le noir, pendant que des utilisateurs du courant parallèle étaient éclairés. Que se passe-t-il donc ?
En effet, depuis le mercredi 22 juin dernier, il y a eu une coupure d’électricité dans des sous-quartiers de Yopougon, d’Attécoubé et d’Abobo. Les clients de la Compagnie ivoirienne d’électricité ont pensé au retour du délestage. Malheureusement, ce n’était pas une coupure programmée comme pendant les délestages. Car, pendant que les abonnés étaient privés d’électricité, les utilisateurs du courant parallèle étaient fournis. Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus au quartier Koweit. Là-bas, ceux qui utilisent le courant parallèle sont plus nombreux que les abonnés. Et cela pose, le plus souvent, des problèmes de fusible du transformateur qui les alimente. "Sur 10 ménages, il y en a au moins 7 qui utilisent le courant parallèle. Il y en a aussi qui utilisent les deux. Ce qui rend impuissant le fusible qui, en principe est mis dans le transformateur, en fonction du nombre d’abonnés dans le secteur à quelques ampérages près. Le fusible n’arrive donc pas à satisfaire toutes les demandes, c'est-à-dire, les abonnés officiels et les utilisateurs parallèles", nous confie un agent de la CIE, en service dans le secteur de Locodjoro (Toits-Rouges). Il n’a pas manqué d’accuser certains de se collègues qui sont à la base de cette distribution parallèle du courant. "La distribution du courant de manière parallèle est du fait de certains agents qui, en collaboration avec des personnes du quartier, font des branchements sur l’éclairage public", a-t-il accusé. Cette complicité des agents de la CIE est dénoncée partout dans les quartiers où nous sommes passés. D’Abobo à Yopougon, en passant par Williamsville, Adjamé, Attécoubé, Treichville, Koumassi, Marcory, Port-Bouët, ces agents existent. Mais ce que les populations déplorent le plus, c’est le fait que des abonnés soient coupés d’électricité quand le courant parallèle marche. A Andokoi, S. Koné s’en plaint. "Ici, quand le courant se coupe de manière générale, les vendeurs du courant parallèle montent sur les poteaux électriques et inversent les phases du courant. Du coup, leurs "clients" parallèles ont le courant et les abonnés qui ont leurs compteurs CIE en sont privés. «Tout le monde connaît ceux qui font ça au quartier, mais personne n’ose dénoncer, parce qu’ils sont en complicité avec les agents de la CIE. On voit chaque fin de mois, ces agents venir encaisser les distributeurs parallèles », nous confie-t-il. A la Direction CIE du Secteur de Locodjoro, sise aux Toits-Rouges de Yopougon, les distributeurs du courant parallèle sont bien connus des responsables et des agents. Des prénoms comme Constant, Emmanuel dit Manu et bien d’autres ne leur sont pas étrangers. "Quand on va s’abonner au bureau de la CIE aux Toits-Rouges, des agents nous demandent si nous avons pris attaches avec Manu ou Constant, avant de venir. Ce qui signifie qu’ils sont en complicité avec eux", révèle un abonné. Pour justifier sa thèse, l’abonné nous dit ce qui s’est passé en 2007 quand on a arrêté des distributeurs parallèles du courant. "Quand on a arrêté des distributeurs de courant parallèle, ils ont été détenus au 19ème Arrondissement de police des Toits-Rouges. Le Commissaire d’alors a attendu 72 heures pour que des plaintes soient portées contre ces hommes pour les déférer devant le Procureur. Mais personne n’a porté plainte. Même les responsables CIE du secteur n’ont pas osé s’y rendre pour voir les détenus et porter plainte", nous confie un agent de police, anciennement en service au 19ème Arrondissement. La complicité serait donc à grande échelle. Des directeurs régionaux aux responsables des secteurs, tous semblent tout savoir sur les distributeurs parallèles, mais personne n’ose les arrêter. Les revenus parallèles aux salaires obligent. Il urge donc que la Direction générale de la Compagnie ivoirienne d’électricité réagisse pour protéger les abonnés de ces désagréments causés en complicité avec leurs agents.
ANGE NICAELLE LYRANE
(lemandatci@yahoo.fr)
En effet, depuis le mercredi 22 juin dernier, il y a eu une coupure d’électricité dans des sous-quartiers de Yopougon, d’Attécoubé et d’Abobo. Les clients de la Compagnie ivoirienne d’électricité ont pensé au retour du délestage. Malheureusement, ce n’était pas une coupure programmée comme pendant les délestages. Car, pendant que les abonnés étaient privés d’électricité, les utilisateurs du courant parallèle étaient fournis. Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus au quartier Koweit. Là-bas, ceux qui utilisent le courant parallèle sont plus nombreux que les abonnés. Et cela pose, le plus souvent, des problèmes de fusible du transformateur qui les alimente. "Sur 10 ménages, il y en a au moins 7 qui utilisent le courant parallèle. Il y en a aussi qui utilisent les deux. Ce qui rend impuissant le fusible qui, en principe est mis dans le transformateur, en fonction du nombre d’abonnés dans le secteur à quelques ampérages près. Le fusible n’arrive donc pas à satisfaire toutes les demandes, c'est-à-dire, les abonnés officiels et les utilisateurs parallèles", nous confie un agent de la CIE, en service dans le secteur de Locodjoro (Toits-Rouges). Il n’a pas manqué d’accuser certains de se collègues qui sont à la base de cette distribution parallèle du courant. "La distribution du courant de manière parallèle est du fait de certains agents qui, en collaboration avec des personnes du quartier, font des branchements sur l’éclairage public", a-t-il accusé. Cette complicité des agents de la CIE est dénoncée partout dans les quartiers où nous sommes passés. D’Abobo à Yopougon, en passant par Williamsville, Adjamé, Attécoubé, Treichville, Koumassi, Marcory, Port-Bouët, ces agents existent. Mais ce que les populations déplorent le plus, c’est le fait que des abonnés soient coupés d’électricité quand le courant parallèle marche. A Andokoi, S. Koné s’en plaint. "Ici, quand le courant se coupe de manière générale, les vendeurs du courant parallèle montent sur les poteaux électriques et inversent les phases du courant. Du coup, leurs "clients" parallèles ont le courant et les abonnés qui ont leurs compteurs CIE en sont privés. «Tout le monde connaît ceux qui font ça au quartier, mais personne n’ose dénoncer, parce qu’ils sont en complicité avec les agents de la CIE. On voit chaque fin de mois, ces agents venir encaisser les distributeurs parallèles », nous confie-t-il. A la Direction CIE du Secteur de Locodjoro, sise aux Toits-Rouges de Yopougon, les distributeurs du courant parallèle sont bien connus des responsables et des agents. Des prénoms comme Constant, Emmanuel dit Manu et bien d’autres ne leur sont pas étrangers. "Quand on va s’abonner au bureau de la CIE aux Toits-Rouges, des agents nous demandent si nous avons pris attaches avec Manu ou Constant, avant de venir. Ce qui signifie qu’ils sont en complicité avec eux", révèle un abonné. Pour justifier sa thèse, l’abonné nous dit ce qui s’est passé en 2007 quand on a arrêté des distributeurs parallèles du courant. "Quand on a arrêté des distributeurs de courant parallèle, ils ont été détenus au 19ème Arrondissement de police des Toits-Rouges. Le Commissaire d’alors a attendu 72 heures pour que des plaintes soient portées contre ces hommes pour les déférer devant le Procureur. Mais personne n’a porté plainte. Même les responsables CIE du secteur n’ont pas osé s’y rendre pour voir les détenus et porter plainte", nous confie un agent de police, anciennement en service au 19ème Arrondissement. La complicité serait donc à grande échelle. Des directeurs régionaux aux responsables des secteurs, tous semblent tout savoir sur les distributeurs parallèles, mais personne n’ose les arrêter. Les revenus parallèles aux salaires obligent. Il urge donc que la Direction générale de la Compagnie ivoirienne d’électricité réagisse pour protéger les abonnés de ces désagréments causés en complicité avec leurs agents.
ANGE NICAELLE LYRANE
(lemandatci@yahoo.fr)