Mon attention a été attirée par un passager. Dans un taxi. Nous étions à bord de ce véhicule lorsque l'homme en question m'a demandé de lui rappeler la fréquence de la radio nationale. J'ai été incapable. De lui rendre ce service. Toute honte bue. Les autres occupants de la voiture également. Après mon voyage, mon reflexe de journaliste m'a emmené à réaliser que quelque chose ne va pas à la radio. Au point ou, les habitants de Côte d'Ivoire ne savent plus où l'écouter. J'ai donc décidé d’en savoir davantage. Je me rends donc au siège à la rencontre des journalistes. Eux qui vivent au jour le jour les difficultés. Mes interlocuteurs dont je tairai volontairement les noms, se sont exprimés. Regettant effectivement que de nombreux auditeurs tournent le dos à la radio nationale. Et cela, pour plusieurs raisons.
La technique
" Comme si elle abritait un malade encombrant, la radiodiffusion, cette dame presque sexagénaire a pris non seulement de profondes rides, mais agonise sous le poids de divers maux qui ont pour noms : La vétusté des moyens de production et de diffusion tout comme le vieillissement du personnel, le manque de formation " a expliqué Jean Claude Bayala, directeur général adjoint de la radio. C'était lors de la visite du ministre de la Communication. Des agents que nous avons approchés sur le même sujet ont, eux aussi, fait cas de ces ennuis. Seulement qu'à la différence de leur nouveau patron, ils ont été plus explicites. Au point de vue technique, un travailleur et non des moindres nous fait partager sa désolation " Tous les émetteurs sont à plat. Dans les régions, les techniciens sont obligés de faire de la gymnastique. Sous le ministre Thiam, de grandes innovations ont été envisagées. Du matériel a été même donné pour couvrir tout le pays. Mais tout est tombé en lambeaux faute de suivi ". Un autre journaliste, plus amer, a mis le pied dans le plat " La situation post- crise a empiré la situation. Au départ, on était sur deux (02) fréquences. Les 92 pour fréquence 2 et les 88 pour la chaine nationale. Le prime time, c'était le 6 heures et le 7 heures. Mais depuis qu'on a connu cette crise, on a un programme de crise pour mettre la radio en éveil. On a opté pour la fréquence 88 parce que la 98 nous est disputée par radio Côte d'Ivoire, la voix du rassemblement. La 88 est une chaîne qui, d'habitude, n'est pas captée par les auditeurs ", nous fait-il remarquer. Avant de reconnaître, lui aussi, que les populations ont du mal à s'habituer à la nouvelle fréquence avec un son dont la qualité fait défaut. " Même les petites radio de proximité ont un son plus confortable que celui de radio Côte d'Ivoire ", regrette notre informateur. En dehors de ce fait, il y a aussi que le personnel constitue également un obstacle à la promotion de la radio nationale.
La formation
" Il y a eu ces derniers temps un recrutement, on peut dire, de faveur. Le journalisme, faut-il le rappeler, est un métier qui s'apprend " a rappelé un autre agent. " Même quand on n'est pas allé dans une école de communication, on peut l'apprendre aux côtés des autres. On fait une classe aux côtés des autres. Mais pour certaines personnes qu'on a recrutées ces derniers temps, ça n'a pas été le cas. Des gens ont été parachutés qui n'ont jamais vu une maison de radio, un studio, se sont retrouvés journalistes. On n'a même pas attendu, on les a mis directement à l'antenne ", s'est-il indigné. Et déploré le travail que font ces personnes en question. " Elles font des fautes graves " a mentionné notre interlocuteur. Il est appuyé par un de ses collègues qui fustige le copinage de certains responsables en ces termes " Cela fait longtemps qu'on n'a pas formé et perfectionné le personnel. On prend des gens pour leur belle voix. On leur donne le micro et on les jette en pâture. On ne va pas au micro pour balbutier. Aujourd'hui, des journalistes expérimentés sont partis. ". Poursuivant, celui-ci a dénoncé d'autres situations qui favorisent également le peu d'intérêt que les auditeurs accordent à la radio.
Les programmes
" Une radio n'est viable que par sa production, les émissions qu'elle propose. Mais ici, on ne sait pas où est passé le budget alloué à ce département ", a grogné notre source. Celui-ci, poursuivant, a souligné que ce sont des attitudes qui, démotivent les journalistes qui eux-mêmes, créent parfois les conditions de cette déchéance.
La politique
Selon notre informateur, la cour de la radio et des bureaux servent parfois de lieux de meeting. Des journalistes, à en croire ce dernier, sont devenus des politiciens. " On ne fait que de la politique. Il y a des clans. Des Gbagoïstes, des Bédiéïtes, des Alassanistes. On nous catégorise. Nos patrons ne font que la promotion des journalistes qui soutiennent l'ex parti au pouvoir. Cette façon de gérer la radio a fait que de nombreux auditeurs ont préféré aller chez les concurrents ", a-t-il regretté. Mais croit que la radio a la chance de rebondir. Aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers les reformes du nouveau directeur général, Brou Aka Pascal.
La promesse du 6 Août
La nouvelle direction a fait la promesse de donner de grands moyens à la Rti. Plusieurs autres mesures ont été annoncées pour que la radio joue pleinement son rôle. Celui de rassembler tous les Ivoiriens au lieu de les diviser. Une date très attendue par les auditeurs.
Djè KM
La technique
" Comme si elle abritait un malade encombrant, la radiodiffusion, cette dame presque sexagénaire a pris non seulement de profondes rides, mais agonise sous le poids de divers maux qui ont pour noms : La vétusté des moyens de production et de diffusion tout comme le vieillissement du personnel, le manque de formation " a expliqué Jean Claude Bayala, directeur général adjoint de la radio. C'était lors de la visite du ministre de la Communication. Des agents que nous avons approchés sur le même sujet ont, eux aussi, fait cas de ces ennuis. Seulement qu'à la différence de leur nouveau patron, ils ont été plus explicites. Au point de vue technique, un travailleur et non des moindres nous fait partager sa désolation " Tous les émetteurs sont à plat. Dans les régions, les techniciens sont obligés de faire de la gymnastique. Sous le ministre Thiam, de grandes innovations ont été envisagées. Du matériel a été même donné pour couvrir tout le pays. Mais tout est tombé en lambeaux faute de suivi ". Un autre journaliste, plus amer, a mis le pied dans le plat " La situation post- crise a empiré la situation. Au départ, on était sur deux (02) fréquences. Les 92 pour fréquence 2 et les 88 pour la chaine nationale. Le prime time, c'était le 6 heures et le 7 heures. Mais depuis qu'on a connu cette crise, on a un programme de crise pour mettre la radio en éveil. On a opté pour la fréquence 88 parce que la 98 nous est disputée par radio Côte d'Ivoire, la voix du rassemblement. La 88 est une chaîne qui, d'habitude, n'est pas captée par les auditeurs ", nous fait-il remarquer. Avant de reconnaître, lui aussi, que les populations ont du mal à s'habituer à la nouvelle fréquence avec un son dont la qualité fait défaut. " Même les petites radio de proximité ont un son plus confortable que celui de radio Côte d'Ivoire ", regrette notre informateur. En dehors de ce fait, il y a aussi que le personnel constitue également un obstacle à la promotion de la radio nationale.
La formation
" Il y a eu ces derniers temps un recrutement, on peut dire, de faveur. Le journalisme, faut-il le rappeler, est un métier qui s'apprend " a rappelé un autre agent. " Même quand on n'est pas allé dans une école de communication, on peut l'apprendre aux côtés des autres. On fait une classe aux côtés des autres. Mais pour certaines personnes qu'on a recrutées ces derniers temps, ça n'a pas été le cas. Des gens ont été parachutés qui n'ont jamais vu une maison de radio, un studio, se sont retrouvés journalistes. On n'a même pas attendu, on les a mis directement à l'antenne ", s'est-il indigné. Et déploré le travail que font ces personnes en question. " Elles font des fautes graves " a mentionné notre interlocuteur. Il est appuyé par un de ses collègues qui fustige le copinage de certains responsables en ces termes " Cela fait longtemps qu'on n'a pas formé et perfectionné le personnel. On prend des gens pour leur belle voix. On leur donne le micro et on les jette en pâture. On ne va pas au micro pour balbutier. Aujourd'hui, des journalistes expérimentés sont partis. ". Poursuivant, celui-ci a dénoncé d'autres situations qui favorisent également le peu d'intérêt que les auditeurs accordent à la radio.
Les programmes
" Une radio n'est viable que par sa production, les émissions qu'elle propose. Mais ici, on ne sait pas où est passé le budget alloué à ce département ", a grogné notre source. Celui-ci, poursuivant, a souligné que ce sont des attitudes qui, démotivent les journalistes qui eux-mêmes, créent parfois les conditions de cette déchéance.
La politique
Selon notre informateur, la cour de la radio et des bureaux servent parfois de lieux de meeting. Des journalistes, à en croire ce dernier, sont devenus des politiciens. " On ne fait que de la politique. Il y a des clans. Des Gbagoïstes, des Bédiéïtes, des Alassanistes. On nous catégorise. Nos patrons ne font que la promotion des journalistes qui soutiennent l'ex parti au pouvoir. Cette façon de gérer la radio a fait que de nombreux auditeurs ont préféré aller chez les concurrents ", a-t-il regretté. Mais croit que la radio a la chance de rebondir. Aujourd'hui, tous les regards sont tournés vers les reformes du nouveau directeur général, Brou Aka Pascal.
La promesse du 6 Août
La nouvelle direction a fait la promesse de donner de grands moyens à la Rti. Plusieurs autres mesures ont été annoncées pour que la radio joue pleinement son rôle. Celui de rassembler tous les Ivoiriens au lieu de les diviser. Une date très attendue par les auditeurs.
Djè KM