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Économie Publié le lundi 4 juillet 2011 | Le Mandat

Recouvrement des recettes de l’Etat / Kouyaté Zoumana (président du syndicat des importateurs et exportateurs ) : “Nous payons des taxes injustifiées à la douane”

© Le Mandat Par DR
Accords politiques de Ouagadougou - Retour officiel de la douane dans le nord
Mardi 7 septembre 2010. Pogo, frontière du Mali
Le président du syndicat des importateurs et exportateurs de Côte d’Ivoire, Kouyaté Zoumana, a expliqué dans cet entretien, les difficultés que leur secteur d’activité traverse au quotidien dans l’exercice de leur tâche.

Pourquoi, c’est maintenant que vous décidez d’organiser votre secteur d’activité ?
Il faut dire qu’actuellement, on sait que l’économie va reprendre normalement. Le pays va beaucoup bouger. Il y avait un vide d’organisation au niveau des importateurs et exportateurs de Côte d’Ivoire. Face à cette désunion, c`est-à-dire, chacun est occupé à faire ses activités, des droits de douanes ont été imposés aux importateurs et exportateurs sans qu’ils ne sachent exactement la cause. Actuellement, nous avons décidé de nous mettre ensemble pour comprendre exactement le fonds des taxes que nous sommes obligés de payer avant que nos containers ne sortent du port. C’est pourquoi, nous privilégions la formation de nos membres pour mieux exercer nos activités et jouer pleinement notre mission dans la relance de l’économie ivoirienne qui est en cours.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de vos activités?
Ce sont des difficultés de terrain. C’est-à-dire des incompréhensions entre notre corporation et l’administration douanière. Par exemple, les taxes comme le Bhgr, le barrel douanier…, nous étonnent beaucoup. On ne sait pas ce qu’il faut considérer comme vraie taxe. C’est-à-dire qu’il y a des questions que nous voulons mieux comprendre. Il faut que l’administration douanière nous explique, pourquoi on paye ces taxes. Nous pensions que nous sommes un maillon essentiel de l’économie. Et avant qu’on ne fixe une taxe, on devait en principe nous consulter et non nous l’imposer. C’est ce que nous avons subi jusqu’à présent. Même au niveau des frais de consignes, des aconages, nous devions savoir sur quelle base le calcul se fait. C’est après la clarification de ces problèmes, que nous allons chercher à trouver les solutions idoines. C’est à dire un bon partenariat entre nous et l’administration douanière. Le syndicat est bien venu pour nous permettre de voir ensemble et réellement les difficultés que rencontre chaque catégorie d’importateurs et exportateurs.

Vous parlez de taxes dont vous ne comprenez pas l’origine. Est-ce que cela ressemble à une autre forme de racket ?

Le racket sévit tellement dans ce secteur qu’on pense qu’il fait partie du système douanier. Or, ce n’est pas le cas. Si nous formons nos camarades, ils vont comprendre que de nombreuses taxes qui nous sont imposées, relèvent parfois du racket. C’est de l’argent qui ne fait pas partie des frais légaux que nous devons payer. Nous même, entre importateurs et exportateurs commettons aussi des erreurs. On a l’impression qu’en trichant on économise. Alors qu’en déclarant toutes nos marchandises au service des douanes, on paye moins cher. Il y a trop d’impôts que celui qui triche paye. Mais nombreux sont nos camarades qui préfèrent suivre la voie de l’illégalité parce qu’ils pensent que c’est la bonne. Nous avons fait plusieurs vérifications avec les différents reçus des uns et des autres. Après analyse, le constat est qu’on économise plus en déclarant tous les marchandises à la douane. Il faut que les importateurs et exportateurs sachent cela. Il ne faut plus ouvrir la voie à la fraude. Car on perd plus. Il ne faut pas avoir peur de la douane. Bien au contraire, il faut avoir le courage de l’affronter. C’est pourquoi, nous voulons que l’environnement soit assainit avec des clarifications nettes sur toutes les taxes qu’on paye.

Que demandez-vous donc à vos membres pour restaurer la transparence dans votre milieu ?
Il faut que chacun cesse de dire que si mes containers arrivent au port, tel douanier peut m’aider à les faire sortir. Il faut qu’on travaille sur des bases claires et précises. Il faut être dans la légalité. Nous pensons que c’est la volonté du Chef de l’Etat de mettre fin à l’anarchie qui régnait dans tous les secteurs d’activités. Avec notre union, aujourd’hui, dans ce syndicat, nous allons exiger la transparence. On veut un système beaucoup plus simple, crédible et fluide. On doit voir clair dans tout ce qu’on nous prélève. Du plus petit importateur au plus grand, qu’on puisse poser les problèmes aux autorités.

Vous dites que votre secteur a été beaucoup sinistré à cause de la crise. A combien évaluez-vous cette perte ?

Lors de la dernière évaluation, nous avons estimé notre perte à plus de 100 milliards de FCFA. Et cela est dû à la crise et avec l’embargo sur les ports. Plusieurs opérateurs économiques qui importaient une centaine de containers par mois ont vu leurs activités baisser considérablement. Parmi nous, d’autres ont tenté de délocaliser leurs affaires sur les ports ghanéens, togolais… Mais, ce n’était pas facile. Par contre d’autres ont vu leurs containers balancer vers d’autres ports sans leur consentement. Moi-même, j’ai vu mes containers orientés vers sur le Ghana. Mais on n’avait pas le choix. Donc, avec toutes ces difficultés, beaucoup ont stoppé leurs activités jusqu’à ce que la crise prenne fin.
Avec cette crise qui a gravement affecté votre secteur, que voulez-vous dire au gouvernement ?

Nous plaidons qu’on puisse voir à la baisse les coûts des frais de douanes en attendant que nous puissions récupérer ce qu’on a perdu dans la crise. Nous sommes un syndicat qui triomphe. Que l’Etat nous accompagne lorsque nous sollicitons son aide et son appui. Car, nous avons une grande place à jouer dans la relance économique du pays avec le Président Alassane Ouattara.

Aujourd’hui, est-ce que c’est la grande reprise dans votre secteur d’activité ?
Oui, vraiment tout a repris, en force, comme si rien ne s’était passé. Tous les importateurs ont repris leurs activités. Les bateaux arrivent avec les containers que nous commandons. Chacun vaque librement à ses activités. Seulement, comme dans la plupart des autres secteurs, la crise a affecté plusieurs importateurs et exportateurs. A cause des pertes, nombreux sont ceux qui ont du mal encore à remettre leur machine sur pieds. Donc, nous sommes en train de voir comment soutenir ces derniers.

Quelle est la contribution des importateurs et exportateurs dans l’économie ivoirienne ?
Tout le monde se rappelle que l’ancien régime avait fait sa priorité les recettes douanière parce que, c’est de l’argent cash. C’est cet argent que le gouvernement prend pour gérer les affaires courantes et rapides. Globalement par an, notre secteur fait rentrer environs 1000 milliards dans les caisses du pays.

Actuellement, combien d’importateurs et exportateurs y a-t-il en Côte d’Ivoire ?
A ce jour, selon les derniers chiffres de la Chambre de Commerce, il y a 12.988 inscrits qui ont un code et une licence d’import-export.

Réalisé par Benjamin Soro
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