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Économie Publié le lundi 4 juillet 2011 | AFP

Economie: "Ca va aller", credo d`un entrepreneur français malgré la "razzia" à Abidjan

© AFP Par DR
Urbanisation galopante - Vue du Plateau, à Abidjan
ABIDJAN - "Ca va aller", se persuade-t-il, reprenant une formule courante à Abidjan. Dans ses locaux pillés durant la "razzia" qui a
accompagné les combats du début avril, cet entrepreneur français, en Côte d`Ivoire depuis 34 ans, croit au rebond, pour lui et son pays d`adoption.

Sourcils broussailleux et sourire franc, Thierry Court, 58 ans, se crispe soudain quand il entre dans l`un des bureaux qui attestent encore des pillages survenus pendant la guerre de quelques jours entre forces de l`ex-président Laurent Gbagbo et celles d`Alassane Ouattara, investi chef de l`Etat fin mai.

Fondée en 1987, sa PME, Tieri, spécialisée dans les automatismes industriels, n`a pas échappé aux pillards qui, comme dans d`autres secteurs de la capitale économique, se sont déchaînés en Zone 4 (sud), quartier industrieux et fêtard.

"On a perdu 475 millions de francs CFA" (environ 725.000 euros), explique-t-il à l`AFP dans une pièce vide, hormis quelques classeurs empilés sur un bureau et un sac de ciment posé par terre.

Alors que lui-même se trouvait avec son épouse au Burkina Faso voisin, où son entreprise est aussi implantée, les voleurs ont emporté "les stocks, l`outil de travail, l`informatique". "Ce qui n`a pas été pillé ou démonté sur place a été détruit".

Une partie du matériel avait été mise à l`abri, mais "il était impossible de prévoir une telle razzia", lâche le patron dans un vacarme de coups de marteau.

Dans un bureau, des ouvriers s`affairent sous un plafond arraché, d`où sort un fouillis de câbles électriques. Sur le parking, bien rangées contre un mur, des armoires électriques démantelées, de la ferraille et des machines bonnes pour la casse. Sur huit véhicules, "cinq sont perdus".

Mais d`ores et déjà des employés sont à l`oeuvre dans des pièces refaites à neuf: "80% de l`entreprise a été reconstruite", dit ce grand gaillard originaire de Vendée (nord-ouest de la France).

Laisser tomber, "j`aurais ressenti ça comme un échec personnel", confie-t-il.

"Il fallait repartir et reconstruire le plus vite possible" et au bout de trois semaines l`heure était à un timide redémarrage. Des clients et amis ont donné un coup de main, fournissant notamment des ordinateurs, le rééquipement en outils est en cours, et des stocks sont attendus du Burkina.

Mais sur sa soixantaine de collaborateurs, il n`a pu en rappeler pour l`instant qu`une quarantaine. "Il faudra plusieurs mois pour reprendre une activité normale".

Après une année 2010 où, pour cause d`attente de la présidentielle, son chiffre d`affaires (3,3 milliards FCFA en 2009, quelque 5 M EUR) avait chuté de 15%, 2011 devrait être particulièrement difficile: avant même les pillages, l`économie s`était peu à peu paralysée du fait de la crise post-électorale.

Quid d`une aide de la Côte d`Ivoire et de la France aux entreprises lésées?

"On n`a pas réglé les problèmes d`indemnisation, on est dans le flou le plus total", regrette-t-il.

S`il a déposé des dossiers, Thierry Court juge cependant qu`"il faut aller de l`avant" sans attendre une quelconque décision.

Une confiance que ce père de quatre filles nourrit aussi pour la Côte d`Ivoire, qui à ses yeux reste le "phare de l`Afrique de l`Ouest" et a "un bel avenir" malgré les dernières épreuves.

Et puis, lance cet entrepreneur, "mon pays est ici". "Je vais redemander la nationalité ivoirienne", dit-il dans un sourire.
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