Après une longue crise post-électorale qui a désagrégé le tissu social, désorganisé l'armée, démonté les piliers de l'économie, appauvri les Ivoiriens ayant, pour la plupart, perdu leur emploi, et détruit les infrastructures et l'environnement, le président élu, Alassane Dramane Ouattara, et son gouvernement, formé le 1er juin 2011, se sont engagés à remettre très rapidement le pays sur les rails du développement. Tâche herculéenne qui exige une efficacité d'action et une célérité exemplaire dans l'accomplissement de la mission. Pour atteindre cet objectif dans les plus brefs délais, le gouvernement organise, du 5 au 6 juillet 2011 un séminaire gouvernemental qui devra, selon les termes de référence, permettre de " dresser les lignes directives de l'action gouvernementale ainsi qu'un état exhaustif des actons majeures à réaliser par les départements ministériels pour les six mois à venir, dans le contexte du programme présidentiel d'urgence (PPU), du programme économique et financier appuyé par la Facilité rapide de crédits (FRC), programme conclu avec le Fmi, du programme de gouvernement du président de la République " . Au moment où se tient ce " grand oral " des ministres devant le président de la République, les Ivoiriens, eux, attendent des résultats concrets et immédiatement applicables, car les attentes sont nombreuses.
Au plan de la sécurité et du respect des droits de l'homme
Les Ivoiriens, traumatisés par une guerre absurde et meurtrière, veulent retrouver la quiétude et la sécurité. Malgré la sérénité apparente affichée, le retour remarquable des réfugiés et des déplacés de guerre dans les régions, villes, villages et quartiers d'origine, les Ivoiriens ont toujours peur. La situation sécuritaire en Côte d'Ivoire est loin d'être rassurante. Pis, après les nombreuses atrocités commises par les miliciens et autres mercenaires pro-Gbagbo, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire s'illustrent de plus en plus négativement à travers leur propension à rendre une justice de rue et à instaurer la loi de la jungle. Rackets, exécutions extra-judicaires (selon les organisations des droits de l'homme comme Human rights Watch, Amnesty international, etc.), accoutrement déshonorant pour l'armée sont quelques-uns des griefs que les Ivoiriens formulent à l'encontre des Frci. Au point où, pour les Ivoiriens, les sauveurs d'hier sont devenus des bourreaux d'aujourd'hui. C'est dans cette optique que le coordonnateur de la Cosopci (coalition de la société civile pour la paix et le développement de la démocratie en Côte d'Ivoire), Traoré Wodjo Fini, qui s'est prononcé sur la question au cours d'une conférence de presse le jeudi 30 juin dernier, à la suite d'un séminaire sur la réconciliation, a pu noter " plusieurs difficultés notamment la désorganisation de l'armée, le racket et la prolifération des armes légères et de petits calibres ainsi que des armes de guerre ".
Cette situation, selon lui, " entraine l'insécurité généralisée et surtout la perméabilité des frontières ". Le gouvernement doit donc procéder à une refonte de l'armée ivoirienne avec à la clé une nouvelle dénomination pour sortir de la mémoire des Ivoiriens l'image négative qui colle à la peau des Frci. Et si on revenait à la dénomination "Fanci" ? En plus, les militaires doivent rejoindre les casernes au plus vite pour laisser la sécurisation des Ivoiriens aux mains des policiers et des gendarmes avec un équipement conséquent. Sinon, les efforts pour attirer les investisseurs en Côte d'Ivoire resteraient la 25e heure qui ne viendra jamais. Il ne faut pas oublier les militaires déserteurs qui sont à l'étranger, notamment dans les pays limitrophes, encore moins les jeunes patriotes en exil qui pourraient être toujours dangereux. La sécurité et les droits de l'homme riment avec la justice qui n'est pas sans reproche. La corruption qui gangrène le système judiciaire doit aussi faire l'objet d'une attention particulière, car l'impunité active la haine qui à son tour attise la violence et les conflits. Un pays sans une justice juste répugne et fait fuir les acteurs économiques et compromet le bien-être de ses populations
La problématique du bien-être des Ivoiriens
C'est une lapalissade que de dire que les Ivoiriens souffrent des conséquences de la politique économique désastreuse des refondateurs. Une pauvreté jamais égalée, exacerbée par la maladie et le chômage, fait rage aujourd'hui en Côte d'Ivoire. D'abord, la cherté de la vie fait fondre comme beurre au soleil la bourse des Ivoiriens qui n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins. Des prix fantaisistes sont pratiqués au point où le même article a des prix différents d'un commerce à un autre. La bouteille de 12kg du gaz, par exemple, coûte entre 4000 FCFA et 6000F. Le ministère du Commerce doit onc instaurer un système de contrôle efficace pour mettre les vendeurs véreux au pas. En outre, le système de commercialisation des produits vivriers doit être revus pour que les Ivoiriens trouvent à manger partout en Côte d'Ivoire. D'un autre côté, depuis le 03 décembre 2010, date à laquelle la crise postélectorale a commencé, des Ivoiriens sont restés sans emploi parce que des entreprises, des commerces, des biens ont été pillés. D'autres ont tout perdu et doivent repartir à zéro dans la vie. Que faire pour ceux-là ? C'est à cette question, qui prime sur tous les programmes de réconciliation, que le gouvernement doit s'attaquer en priorité. Le président Houphouët-Boigny ne disait-il pas que " L'homme qui a faim n'est pas un homme libre " ? La liberté que tout le monde appelle de ses vœux prend racine dans la capacité de l'individu à se nourrir correctement, à dormir dans un cadre acceptable et à se soigner quand il tombe malade. La politique de l'emploi doit donc être mise dans le lot des priorités incompressibles. L'oisiveté étant source de tous les vices, une jeunesse sans emploi est inéluctablement attirée par les voies les plus dangereuses pour avoir sa pitance quotidienne. Tout le monde a vu en Côte d'Ivoire comment le régime de Laurent Gbagbo a maintenu certains jeunes dans les liens de la pauvreté en les nourrissant de vent et de paroles. Finalement, le résultat, on le connait, ils ont pris les armes parce qu'on leur a promis de les intégrer dans l'armée. Vaine promesse qui les a conduits à la mort, mais aussi à la destruction de la Côte d'Ivoire. Le gouvernement Ouattara doit donc avoir à l'esprit que la jeunesse est le talon d'Achille de tout gouvernement. C'est une bombe qu'il faut savoir désamorcer au plus tôt. Leur trouver du travail serait la meilleure technique pour empêcher son explosion, mais aussi et surtout en leur assurant la meilleure formation. Le dossier de l'habitat doit être aussi être mis sur la table du gouvernement pour baisser le prix des maisons qui est devenu excessif.
La politique de l'éducation et de la formation
On a l'habitude de dire que " l'école est un sanctuaire ". C'est le creuset dans lequel on acquiert le savoir et où se forge la personnalité des hommes de demain et l'âme d'une nation. Malheureuse, l'école en Côte d'Ivoire n'existe plus que de nom. Depuis l'avènement de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) à la faveur de l'instauration du multipartisme au pays d'Houphouët-Boigny, c'est à un véritable génocide intellectuel qu'on a assisté jusque-là. Grèves à n'en point finir, agressions des enseignants par les apprenants, irruption de la politique dans les salles de classe, etc. Conséquences, dans nos écoles primaires, dans nos collèges et lycées, le niveau des élèves a baissé sans commune mesure. Des élèves de terminale ne savent même pas écrire leur propre nom. Quel avenir peut-on réserver à la Côte d'Ivoire avec des élèves médiocres ? (le mot n'est trop fort) L'école en Côte d'Ivoire est un grand malade. Alors, il faut une thérapie de choc pour la sortir du coma profond dans lequel elle est plongée depuis des années. Il importe que le nouveau gouvernement s'attelle à redonner une âme à l'école ivoirienne par une politique rigoureuse et clairvoyante afin de n'intégrer aux universités et aux écoles supérieures, que des étudiants dignes de ce nom. D'ailleurs, si le système scolaire est dans le coma, les universités et les écoles supérieures sont frappées d'une mort certaine. Les Universités de Cocody et d'Abobo Adjamé sont fermées et leur réouverture est un point noir à l'horizon. Des voix s'élèvent de plus en plus pour réclamer une année blanche pour remettre tout à plat avant toute réouverture. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche a pour mission de redonner à nos universités leur lustre d'antan. Il ne faut pas oublier la dette accumulée par l'Etat au niveau des écoles supérieures privées. L'apurement de cette dette due aux fondateurs permettra de les remotiver et surtout de payer leurs enseignants dont ils pourraient exiger désormais un enseignement de qualité.
La santé des Ivoiriens
La ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida a hérité d'une situation catastrophique dans le système sanitaire ivoirien. Manque de matériels médicaux, de médicaments, corruption dans les hopitaux et centres de santé, mauvaise réception des patients par le personnel, etc. Le président de la République ayant constaté les difficultés des Ivoiriens à se soigner a instauré la gratuité des soins en Côte d'Ivoire. Malheureusement, des bruits qui courent (c'est à vérifier) font état de que ces médicaments sont vendus avec des ordonnances falsifiées dans centres hospitaliers et dispensaires, si ces médicaments ne sont pas tout simplement détournés au profit de cliniques privées. En outre, après la guerre qui a engendré toutes sortes de dépravations, il est presque certain que le taux de prévalence du Vih/sida est monté d'un cran. Des mesures exceptionnelles doivent être déployées pour assister les Ivoiriens qui font de plus en plus face à des maladies qu'on croyait disparues. Le choléra qui fait ravage à Abidjan, et bien d'autres maladies endémiques doivent être combattues de façon énergique.
Reconstruction des infrastructures et l'assainissement de nos villes
La Côte d'Ivoire est à reconstruire. Les routes n'existent plus en Côte d'Ivoire. Il n'y a aucune région du pays qui ne soit touchée par la dégradation avancée des routes. Un plan Marshall pour les routes en Côte d'Ivoire doit être adopté pour accélérer les activités économiques et surtout le déplacement des Ivoiriens. On le sait que trop bien que la route précède le développement. Si le gouvernement veut atteindre l'objectif d'insuffler à l'économie ivoirienne un nouveau dynamisme, il doit mettre la Côte d'Ivoire en chantier en rebâtissant nos routes. Il faut aussi relancer au plus vite le projet de la construction du 3e pont pour décongestionner Abidjan. L'assainissement de nos villes est aussi un problème qui hante les Ivoiriens. A preuve, les grandes inondations des quartiers dans cette période de grande pluie. Pour les Ivoiriens, le conflit de compétence entre les différents ministères et certaines structures de l'Etat (Infrastructures, environnement, insalubrité et district d'Abidjan) est à la base de la persistance des difficultés à assainir le cadre de vie des Ivoiriens. Il s'agit donc de clarifier le problème au plus haut sommet. En outre, la décharge d'Akouédo étant désormais dépassée, il en faut une autre plus moderne. Enfin, le plan Orsec doit connaître sa phase de mise en œuvre.
Diplomatie et image de la Côte d'Ivoire à l'étranger
La Côte d'Ivoire a souffert sous Laurent Gbagbo de sa diplomatie. Le temps est arrivé d'ouvrir la Côte d'Ivoire sur le monde et de sortir de la politique de repli sur soi. Il s'agira pour le gouverner de redonner à la Côte d'Ivoire sa belle image qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Pour cela le ministre doit dégager une politique générale de reconquête des partenaires traditionnels avec lesquels la Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo a rompu depuis une dizaine d'années et d'extension des partenariats de la Côte d' Ivoire à de nouveaux pays.
Le chantier est vaste et se résume en une politique de bonne gouvernance et d'efficacité gouvernementale. L'économie ivoirienne qui, aujourd'hui, est en train de reprendre de la vigueur a besoin d'un travail acharné des membres du gouvernement qui doivent donner l'exemple aux Ivoiriens pour leur dire que l'avenir de la Côte d'Ivoire se trouve au bout de l'effort avec une gestion transparente. Par ce séminaire le président Alassane Ouattara donne un signe fort au monde quant à sa volonté de changer les habitudes en Côte d'Ivoire et d'adopter un type de gestion du privé dans l'action gouvernementale.
François Konan
Au plan de la sécurité et du respect des droits de l'homme
Les Ivoiriens, traumatisés par une guerre absurde et meurtrière, veulent retrouver la quiétude et la sécurité. Malgré la sérénité apparente affichée, le retour remarquable des réfugiés et des déplacés de guerre dans les régions, villes, villages et quartiers d'origine, les Ivoiriens ont toujours peur. La situation sécuritaire en Côte d'Ivoire est loin d'être rassurante. Pis, après les nombreuses atrocités commises par les miliciens et autres mercenaires pro-Gbagbo, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire s'illustrent de plus en plus négativement à travers leur propension à rendre une justice de rue et à instaurer la loi de la jungle. Rackets, exécutions extra-judicaires (selon les organisations des droits de l'homme comme Human rights Watch, Amnesty international, etc.), accoutrement déshonorant pour l'armée sont quelques-uns des griefs que les Ivoiriens formulent à l'encontre des Frci. Au point où, pour les Ivoiriens, les sauveurs d'hier sont devenus des bourreaux d'aujourd'hui. C'est dans cette optique que le coordonnateur de la Cosopci (coalition de la société civile pour la paix et le développement de la démocratie en Côte d'Ivoire), Traoré Wodjo Fini, qui s'est prononcé sur la question au cours d'une conférence de presse le jeudi 30 juin dernier, à la suite d'un séminaire sur la réconciliation, a pu noter " plusieurs difficultés notamment la désorganisation de l'armée, le racket et la prolifération des armes légères et de petits calibres ainsi que des armes de guerre ".
Cette situation, selon lui, " entraine l'insécurité généralisée et surtout la perméabilité des frontières ". Le gouvernement doit donc procéder à une refonte de l'armée ivoirienne avec à la clé une nouvelle dénomination pour sortir de la mémoire des Ivoiriens l'image négative qui colle à la peau des Frci. Et si on revenait à la dénomination "Fanci" ? En plus, les militaires doivent rejoindre les casernes au plus vite pour laisser la sécurisation des Ivoiriens aux mains des policiers et des gendarmes avec un équipement conséquent. Sinon, les efforts pour attirer les investisseurs en Côte d'Ivoire resteraient la 25e heure qui ne viendra jamais. Il ne faut pas oublier les militaires déserteurs qui sont à l'étranger, notamment dans les pays limitrophes, encore moins les jeunes patriotes en exil qui pourraient être toujours dangereux. La sécurité et les droits de l'homme riment avec la justice qui n'est pas sans reproche. La corruption qui gangrène le système judiciaire doit aussi faire l'objet d'une attention particulière, car l'impunité active la haine qui à son tour attise la violence et les conflits. Un pays sans une justice juste répugne et fait fuir les acteurs économiques et compromet le bien-être de ses populations
La problématique du bien-être des Ivoiriens
C'est une lapalissade que de dire que les Ivoiriens souffrent des conséquences de la politique économique désastreuse des refondateurs. Une pauvreté jamais égalée, exacerbée par la maladie et le chômage, fait rage aujourd'hui en Côte d'Ivoire. D'abord, la cherté de la vie fait fondre comme beurre au soleil la bourse des Ivoiriens qui n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins. Des prix fantaisistes sont pratiqués au point où le même article a des prix différents d'un commerce à un autre. La bouteille de 12kg du gaz, par exemple, coûte entre 4000 FCFA et 6000F. Le ministère du Commerce doit onc instaurer un système de contrôle efficace pour mettre les vendeurs véreux au pas. En outre, le système de commercialisation des produits vivriers doit être revus pour que les Ivoiriens trouvent à manger partout en Côte d'Ivoire. D'un autre côté, depuis le 03 décembre 2010, date à laquelle la crise postélectorale a commencé, des Ivoiriens sont restés sans emploi parce que des entreprises, des commerces, des biens ont été pillés. D'autres ont tout perdu et doivent repartir à zéro dans la vie. Que faire pour ceux-là ? C'est à cette question, qui prime sur tous les programmes de réconciliation, que le gouvernement doit s'attaquer en priorité. Le président Houphouët-Boigny ne disait-il pas que " L'homme qui a faim n'est pas un homme libre " ? La liberté que tout le monde appelle de ses vœux prend racine dans la capacité de l'individu à se nourrir correctement, à dormir dans un cadre acceptable et à se soigner quand il tombe malade. La politique de l'emploi doit donc être mise dans le lot des priorités incompressibles. L'oisiveté étant source de tous les vices, une jeunesse sans emploi est inéluctablement attirée par les voies les plus dangereuses pour avoir sa pitance quotidienne. Tout le monde a vu en Côte d'Ivoire comment le régime de Laurent Gbagbo a maintenu certains jeunes dans les liens de la pauvreté en les nourrissant de vent et de paroles. Finalement, le résultat, on le connait, ils ont pris les armes parce qu'on leur a promis de les intégrer dans l'armée. Vaine promesse qui les a conduits à la mort, mais aussi à la destruction de la Côte d'Ivoire. Le gouvernement Ouattara doit donc avoir à l'esprit que la jeunesse est le talon d'Achille de tout gouvernement. C'est une bombe qu'il faut savoir désamorcer au plus tôt. Leur trouver du travail serait la meilleure technique pour empêcher son explosion, mais aussi et surtout en leur assurant la meilleure formation. Le dossier de l'habitat doit être aussi être mis sur la table du gouvernement pour baisser le prix des maisons qui est devenu excessif.
La politique de l'éducation et de la formation
On a l'habitude de dire que " l'école est un sanctuaire ". C'est le creuset dans lequel on acquiert le savoir et où se forge la personnalité des hommes de demain et l'âme d'une nation. Malheureuse, l'école en Côte d'Ivoire n'existe plus que de nom. Depuis l'avènement de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) à la faveur de l'instauration du multipartisme au pays d'Houphouët-Boigny, c'est à un véritable génocide intellectuel qu'on a assisté jusque-là. Grèves à n'en point finir, agressions des enseignants par les apprenants, irruption de la politique dans les salles de classe, etc. Conséquences, dans nos écoles primaires, dans nos collèges et lycées, le niveau des élèves a baissé sans commune mesure. Des élèves de terminale ne savent même pas écrire leur propre nom. Quel avenir peut-on réserver à la Côte d'Ivoire avec des élèves médiocres ? (le mot n'est trop fort) L'école en Côte d'Ivoire est un grand malade. Alors, il faut une thérapie de choc pour la sortir du coma profond dans lequel elle est plongée depuis des années. Il importe que le nouveau gouvernement s'attelle à redonner une âme à l'école ivoirienne par une politique rigoureuse et clairvoyante afin de n'intégrer aux universités et aux écoles supérieures, que des étudiants dignes de ce nom. D'ailleurs, si le système scolaire est dans le coma, les universités et les écoles supérieures sont frappées d'une mort certaine. Les Universités de Cocody et d'Abobo Adjamé sont fermées et leur réouverture est un point noir à l'horizon. Des voix s'élèvent de plus en plus pour réclamer une année blanche pour remettre tout à plat avant toute réouverture. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche a pour mission de redonner à nos universités leur lustre d'antan. Il ne faut pas oublier la dette accumulée par l'Etat au niveau des écoles supérieures privées. L'apurement de cette dette due aux fondateurs permettra de les remotiver et surtout de payer leurs enseignants dont ils pourraient exiger désormais un enseignement de qualité.
La santé des Ivoiriens
La ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida a hérité d'une situation catastrophique dans le système sanitaire ivoirien. Manque de matériels médicaux, de médicaments, corruption dans les hopitaux et centres de santé, mauvaise réception des patients par le personnel, etc. Le président de la République ayant constaté les difficultés des Ivoiriens à se soigner a instauré la gratuité des soins en Côte d'Ivoire. Malheureusement, des bruits qui courent (c'est à vérifier) font état de que ces médicaments sont vendus avec des ordonnances falsifiées dans centres hospitaliers et dispensaires, si ces médicaments ne sont pas tout simplement détournés au profit de cliniques privées. En outre, après la guerre qui a engendré toutes sortes de dépravations, il est presque certain que le taux de prévalence du Vih/sida est monté d'un cran. Des mesures exceptionnelles doivent être déployées pour assister les Ivoiriens qui font de plus en plus face à des maladies qu'on croyait disparues. Le choléra qui fait ravage à Abidjan, et bien d'autres maladies endémiques doivent être combattues de façon énergique.
Reconstruction des infrastructures et l'assainissement de nos villes
La Côte d'Ivoire est à reconstruire. Les routes n'existent plus en Côte d'Ivoire. Il n'y a aucune région du pays qui ne soit touchée par la dégradation avancée des routes. Un plan Marshall pour les routes en Côte d'Ivoire doit être adopté pour accélérer les activités économiques et surtout le déplacement des Ivoiriens. On le sait que trop bien que la route précède le développement. Si le gouvernement veut atteindre l'objectif d'insuffler à l'économie ivoirienne un nouveau dynamisme, il doit mettre la Côte d'Ivoire en chantier en rebâtissant nos routes. Il faut aussi relancer au plus vite le projet de la construction du 3e pont pour décongestionner Abidjan. L'assainissement de nos villes est aussi un problème qui hante les Ivoiriens. A preuve, les grandes inondations des quartiers dans cette période de grande pluie. Pour les Ivoiriens, le conflit de compétence entre les différents ministères et certaines structures de l'Etat (Infrastructures, environnement, insalubrité et district d'Abidjan) est à la base de la persistance des difficultés à assainir le cadre de vie des Ivoiriens. Il s'agit donc de clarifier le problème au plus haut sommet. En outre, la décharge d'Akouédo étant désormais dépassée, il en faut une autre plus moderne. Enfin, le plan Orsec doit connaître sa phase de mise en œuvre.
Diplomatie et image de la Côte d'Ivoire à l'étranger
La Côte d'Ivoire a souffert sous Laurent Gbagbo de sa diplomatie. Le temps est arrivé d'ouvrir la Côte d'Ivoire sur le monde et de sortir de la politique de repli sur soi. Il s'agira pour le gouverner de redonner à la Côte d'Ivoire sa belle image qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Pour cela le ministre doit dégager une politique générale de reconquête des partenaires traditionnels avec lesquels la Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo a rompu depuis une dizaine d'années et d'extension des partenariats de la Côte d' Ivoire à de nouveaux pays.
Le chantier est vaste et se résume en une politique de bonne gouvernance et d'efficacité gouvernementale. L'économie ivoirienne qui, aujourd'hui, est en train de reprendre de la vigueur a besoin d'un travail acharné des membres du gouvernement qui doivent donner l'exemple aux Ivoiriens pour leur dire que l'avenir de la Côte d'Ivoire se trouve au bout de l'effort avec une gestion transparente. Par ce séminaire le président Alassane Ouattara donne un signe fort au monde quant à sa volonté de changer les habitudes en Côte d'Ivoire et d'adopter un type de gestion du privé dans l'action gouvernementale.
François Konan