Il était attendu et a tenu toutes ses promesses. Le séminaire gouvernemental a débuté sur des chapeaux de roue. Déjà dès 8 h, la salle des pas perdus de la Présidence de la République a commencé à accueillir ses premiers ‘’séminaristes’’. De sorte qu’à l’arrivée de certains journalistes dans la salle, elle affichait presque complet. L’ambiance était bon enfant. Les membres du gouvernement, dans la plus grande décontraction, devisaient. Contrairement à ce qu’auraient pu croire ceux qui ont assimilé ce séminaire à une sorte d’examen de passage, le stress n’était guère au rendez-vous. Bien au contraire, on aurait dit des membres du gouvernement, des écoliers heureux de se retrouver à l’occasion d’une rentrée des classes. Poignées de mains chaleureuses, tapes amicales sur les épaules, éclats de rire ont meublé ces moments de retrouvailles. Certes, certains n’ont pu s’empêcher de jeter les derniers coups d’œil sur leurs documents, comme s’ils effectuaient les toutes dernières révisions avant le grand oral. A travers une autre porte entrouverte, on pouvait apercevoir un groupe de collaborateurs de certains ministres plongés dans la paperasse. Ici les ministres Konaté Sidiki, Albert Mabri Toikeusse, Adjoumani Kobena, Koné Bruno étaient en conciliabule. Là, Mamadou Sangafowa Coulibaly et Ahoussou Jeannot, en grande concertation. Plus loin, Diakité Souleymane Cotty et Bandaman Maurice scotchés à leur téléphones portables, donnant sans doute les dernières consignes à leurs collaborateurs restés au bureau ou qui les ont accompagnés à cet ‘’examen’’. Mais l’ambiance était globalement conviviale. A preuve, l’argentier du gouvernement Charles Diby Koffi, Raymonde Coffi Goudou et Adama Bictogo, plaisantaient. C’est à 8h 37 que le ministre d’Etat Hamed Bakayoko fait son entrée dans la salle avant d’aller directement prendre place juste à côté du fauteuil du Premier ministre qui n’était pas encore arrivé. Il est suivi de Nabo Clément qui a été l’un des rares ministres, pour ne pas dire le seul, à serrer les mains des journalistes avant de regagner sa place. Un geste qui ne passe pas inaperçu et qui est bien apprécié par ces derniers. Dans ce beau désordre, des ministres, des membres du protocole et de la sécurité de la Primature et de la Présidence, continuent d’arriver. Il faut attendre 8 h47 pour que cette ‘’bousculade’’ prenne fin. Tous les ministres sont en place et du coup, il règne un silence dans cette salle bruyante, il y avait à peine quelques minutes. Tout le monde est devenu du coup ‘’sage’’. C’est dans cette atmosphère qu’une voix annonce l’arrivée du Premier ministre Guillaume Soro, à 8 h 51. Suivi neuf minutes plus tard, soit à 9 heures tapantes par le Président de la République, Alassane Ouattara. Celui-ci salue ses ministres et prend place. Sans perdre une seule seconde, le Premier ministre débute son discours. Il trace les grandes lignes de ce séminaire et les résultats attendus par le président de la République. Après lui, le Président de la République livre un discours qui a le mérite d’être clair. «Chaque ministre doit dire ce qu’il a à faire, comment il compte le faire et dans quel délai», fait savoir le chef de l’Etat. Il ajoute par ailleurs à l’attention de ses ministres que «les Ivoiriens ont raison d’être exigeants». De «l’intervention introductive du Premier ministre» au « discours d’ouverture du Président de la République», il s’est écoulé très exactement 30 mn. Comme le prévoyait d’ailleurs «le Programme de déroulement du Séminaire gouvernemental» remis à la presse. Tout était réglé comme une horloge. Le séminaire prend fin cet après-midi.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET
