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Société Publié le mercredi 6 juillet 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Syndicalisme / Dissolution ou non de la FESCI : Avis diversement partagés entre religieux, société civile, hommes de droit…

© L’intelligent d’Abidjan Par Prisca
Activités syndicales : La Fesci tient une AG extraordinaire.
La Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d`Ivoire (Fesci) a tenu une AG extraordinaire le mardi 21 septembre 2010 à l`université de Cocody en présence de son S.G Mian Augustin.
Dix années durant, la FESCI est devenue le "monstre" que l’on connaît aujourd’hui. Elle a fait régner la terreur sur tout le territoire ivoirien, se rendant ainsi coupable d’infractions aussi multiples que diverses telles que les meurtres, les viols, les escroqueries, les rackets, les extorsions de fonds, les vols, les chantages, les agressions physiques, etc. Elle a fini par être une milice à la solde du camp LMP. Depuis l’arrivée du Docteur Alassane Ouattara à la tête de l’État, la FESCI est à la croisée des chemins car, nombreux sont les Ivoiriens, qui aujourd’hui, exigent sa dissolution pure et simple. Dans les prochaines semaines, le gouvernement, plus précisément le Premier ministre, aura à se prononcer sur la réouverture ou non, de l’Université et des cités universitaires. Une décision qui, à coup sûr, fera ressurgir le dossier de la FESCI.

Yéo Tinênan, titulaire d’une maîtrise en Sciences juridiques : «La Fesci n’a plus sa place à l’école»

«A priori la Fesci, est un syndicat. Mais je pense qu’à un moment donné, elle a dévoyé son combat. En tant que syndicat, la Fesci ne me gêne pas sauf qu’elle a véritablement dévié de ses objectifs dans la mesure où elle s’est transformée en milice. Elle a été longtemps une menace pour les enseignants et pour la gent estudiantine. Même les élèves n’étaient pas épargnés.

Plutôt que de défendre les intérêts des étudiants, elle s’est immiscée dans la politique. Donc, je pense que la Fesci n’a plus sa place à l’école. C’est ce qui nous permettra d’avancer véritablement. La réorganisation de l’université dépend du retrait de la Fesci de la
sphère scolaire et universitaire».

Coulibaly Yacouba, étudiant en télécommunication : «Il est difficile de garder la Fesci»

«Je trouve que dans la forme, la Fesci est bien. Imaginons une vie estudiantine sans représentation syndicale. C’est inadmissible. Il faut une structure en
milieu universitaire qui soit investie de la mission de défendre l’intérêt des étudiants. Mais dans le fond, je dirai que la Fesci n’a pratiquement pas joué son rôle. Elle a défendu les étudiants de manière sommaire. On n’a pas vu cette élite estudiantine qu’elle devait
prôner. Elle a plutôt prôné la violence qui demeure l’une de ses méthodes pour atteindre ses objectifs.

Aussi, s’est- elle transformée en une machine pour manipuler les étudiants. Ce qui est déplorable. C’est seulement une minorité qui, au sein de la Fesci, jouissait de tous les privilèges. Par conséquent, il est difficile de garder la Fesci telle que nous la voyons. Il
faut la revoir ou la dissoudre carrément».

Konan N’Dri, élève au lycée technique d’Abidjan : « La Fesci ne doit plus exister»

«Avant la crise, dans le milieu scolaire et universitaire, la Fesci avait complètement fait fausse route. Elle ne s’inquiétait plus de la misère des étudiants. Elle n’était
donc plus propre aux élèves. Puisqu’elle faisait autre
chose que de défendre nos intérêts. Normalement,
la Fesci ne doit plus exister. Elle doit être dissoute
purement et simplement, disparaître pour de bon. Si
les autorités tiennent à ce qu’elle ne disparaisse pas
de la sphère scolaire et universitaire, qu’elles essaient
de trouver les moyens de la réformer. Je propose
qu’à défaut de la réformer, créer un autre syndicat
avec des objectifs précis. C’est-à-dire que ce nouveau
syndicat mis en place réponde aux exigences des élèves
et étudiants ivoiriens. Surtout il doit faire en sorte
qu’élèves et étudiants soient épanouis à l’école»

Kouakou Yayi, étudiant à l’école spéciale de bâtiment
et de travaux publics:

«Il faut redynamiser la Fesci et revoir sa vision de
l’école»

«En tant que structure, la Fesci qui avait pour mission
de défendre les droits des étudiants, s’est plus tournée
vers la politique. Et, c’est une situation qui est à
regretter. Nombreux sont mes camarades étudiants
qui optent pour une dissolution de la Fesci. Certes,
elle avait déviée mais ce n’est pas pour autant qu’elle
doit disparaître. Il faut attendre désormais la Fesci
avec une nouvelle idéologie. La Fesci ne sera plus
celle qu’on avait connue avec la violence. Au lieu de
la faire disparaître, il faut la redynamiser et revoir la
malheureuse vision qu’elle avait de l’école. Je souhaite
que les autorités ivoiriennes discutent avec la Fesci afin
qu’elle mette fin à la violence à l’école et lui assignent
une mission avec des objectifs précis».

Zouzoua Yves, en 4ème D à Cocody :

«Je ne suis pas pour une dissolution de la Fesci »

«Je souhaiterais que la Fesci ne disparaisse pas. Je
reconnais que la Fesci est un syndicat qui se caractérise
par la violence. Mais, elle nous a beaucoup aidés. Grâce
à la Fesci, certaines personnes ne se permettaient

plus n’importe quoi. Je ne suis pas d’accord avec ceux
qui pensent qu’il faut dissoudre la Fesci. Pour moi,
la dissolution de Fesci est un faux problème. Rien ne
prouve que si la Fesci est dissoute, les syndicats qui
viendront nous épargneront la violence à l’école. Il
faut beaucoup réfléchir avant de prendre des décisions
concernant la Fesci. Je ne suis pas pour une dissolution
de la Fesci»

Katé Koundé Annela, élève:

«La Fesci a gâché l’avenir de plusieurs élèves et étudiants»

«La Fesci ne doit plus exister à l’école. Elle a toujours
perturbé les cours à l’école. Pour un oui ou pour
un non, ils venaient nous faire sortir des salles de
classes. L’école ivoirienne évoluait avant la crise,
selon les humeurs de la Fesci. De par la faute de la
Fesci, beaucoup d’étudiants ont perdu leur année.
Certainement, la Fesci a gâché l’avenir de plusieurs
élèves et étudiants. Il faut qu’elle disparaisse des
milieux scolaires et universitaires. Mais, je demande
aux autorités de veiller à ce que les militants de la
Fesci, en cas de dissolution, soient insérés dans la vie

active afin qu’ils ne deviennent pas un danger».

Bamba Moussa, riziculteur: «C’est l’esprit Fesci qu’il faut combattre et non la dénomination»

«Ce n’est pas la Fesci en tant que structure qui pose
problème. Ce sont ceux qui sont au sein de cette
fédération qui constituent le fil à retordre. Si la
Fesci doit rester en place, il faut voir les réformes à
apporter, il faut revoir leur statut et voir comment
elle doit fonctionner, quel comportement ils doivent
adopter. Si on dissout la Fesci pour mettre en place
une autre organisation d’élèves et d’étudiants, sans
une réforme en profondeur, il va sans dire qu’il y aura
les mêmes problèmes si ce nouvel organe adopte le
même comportement. En fait, c’est dans le fond qu’il
faut comprendre les choses et non dans la forme. En
d’autres termes, c’est l’esprit Fesci qu’il faut combattre
et non la dénomination. A mon avis, la Fesci peut
rester, mais il faut la réformer complètement. Il faut
changer l’état d’esprit qui la gouverne. Je souhaiterais
que l’on revienne au système des mouvements des
élèves et étudiants d’antan. Donc, faire en sorte que

la politique n’existe plus au sein de la Fesci parce que
toute structure qui est faite pour faire de la politique
et qui en fait est dangereuse.»

Kouassi N’dri Olivier, étudiant: «La Fesci ne doit pas être dissoute, elle doit être
réorientée»

«La première des choses, si on dissout la Fesci, quel autre syndicat va-t-on créer ? Ou on change de nom,
ou on la dissout. Parce que cela nous renvoie à deux
volets. Primo : on ne peut pas dissoudre la Fesci parce
qu’on a le plein droit de former un syndicat. C’est donc
la dénomination seule qui peut être changée. Sinon
la dissoudre totalement est de l’utopie. La Fesci est
là pour des revendications. Au sein de l’université,
on revendique nos droits au travers de ce syndicat.
C’est d’ailleurs, pour cette raison qu’on a eu à la
créer. Avant, il y avait des syndicats. C’est peut-être
la manière de faire de la Fesci qui fait qu’aujourd’hui,

les gens la voient sous un mauvais œil. Certains de ses
pratiques gênent le peuple ivoirien. Dans nos statuts
et règlements, la Fesci est un syndicat qui lutte pour
tout le milieu estudiantin. Il s’agira donc de la réformer
en essayant d’améliorer les statuts. Dissoudre la Fesci
revient à dire que l’université n’a plus de valeur ».

Ange N’guetta serges (optométriste) : «Je suis pour la dissolution pure et simple de la Fesci»

«Je suis pour la dissolution pure et simple de la Fesci.
En pensant à ceux qui ont fait de l`extorsion et du
crime organisé leurs moyens de subsistance, tout en
se rendant coupables de graves violations des droits
de l`Homme contre les étudiants et les membres de
la population civile, l’on est écoeuré. Tous ceux qui ne
partageaient pas leur vision erronée du monde, étaient
bâillonnés. Vous avez la vie sauve, si vous êtes chantre
de la Refondation. On vous braise, si vous êtes de
l`autre camp politique. On refuse le droit d`ingérence
pour proclamer la souveraineté nationale au nom de
ces atrocités. La Fesci reste dans l`imaginaire populaire
comme le symbole grotesque de ce manichéisme
dangereux. Une fois sa dissolution achevée, nous
espérons qu`un nouveau mouvement estudiantin
émergera pour véritablement représenter tous les
étudiants ivoiriens dans l`intérêt supérieur de la Nation
et de l`Ecole ivoirienne».

Toba Angèle, opérateur économique : «La Fesci est entre la légalité et l’illégalité»

«La Fesci est entre la légalité et l’illégalité. Selon le
principe naturel, la légalité s`impose dans la proximité
des illégalités dans l`ordre social. Ce qui revient à dire
qu`un syndicat ou un parti légalement reconnu peut
être légalement dissout pour crime contre la sûreté
de l`Etat et ses citoyens. Il doit exister des clauses
juridiques qui gouvernent le mode de fonctionnement
des mouvements estudiantins, des syndicats et/ou des
partis politiques en Côte d`Ivoire. Il faut les réexaminer
à l`épreuve des faits qui ont émaillé la crise ivoirienne.
On se rendra facilement compte que la Fesci a enfreint
les règles élémentaires qui justifient son mode de
reconnaissance juridique, sociale ou politique. En
conséquence, elle doit être dissoute, en raison de
la nature violente de ses actions meurtrières, qui ont
plongé le pays dans le chaos et la désolation.»

Gnahon Elvira Christine, commerçante : «La Fesci est un loup pour l’école ivoirienne»

« En ce qui me concerne, la Fesci doit être purement et simplement dissoute pour la simple raison que l’évocation du mot Fesci rappelle aux Ivoiriens la
terreur, le racket, le viol, le vol, les crises de machette.
Pendant 10 ans, la Fesci a traumatisé les Ivoiriens et
surtout les élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.
Les «fescistes» ont massacré à la machette leurs
camarades étudiants. La Fesci est donc un loup pour l’école ivoirienne. Le loup ne peut pas se métamorphoser en agneau. Les modes et les pratiques sont tellement bien ancrées dans le psychisme de ses militants que, seule la dissolution pourra avoir de l’effet. En 20 ans d’existence, la Fesci n’a jamais rien fait de positif pour les élèves et étudiants de Côte d’Ivoire. Elle n’a fait que semer le désordre au sein de l’école ivoirienne. Elle a formé des étudiants qui agressent verbalement et physiquement leurs enseignants. Elle a formé des secrétaires agents immobiliers qui louent des chambres réservées aux étudiants boursiers, à des fonctionnaires et à des non

étudiants. En plus, elle perçoit des taxes sur le campus,oblige certains étudiants à des cotisations lors des meetings, suspend les cours quand bon lui semble.

Donc cette dissolution de la Fesci contribuera à soulager les Ivoiriens et réconforter les victimes de ses pratiques barbares. Cela servira ainsi de leçon aux étudiants afin qu’ils comprennent les dérives qu’il faudra et absolument éviter pour le futur. Pour conclure, l’un des défis que les nouveaux gouvernants auront à relever sera de s’atteler à éviter que les contestations rejaillissent en milieu estudiantin ».

Réalisé par Ange K, Krou P, Koné Y, Hyacinthe K., Arman K.
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