Alors que les prix d’achat bord-champ connaissent une relative embellie, la campagne de commercialisation est en passe de tourner au cauchemar. Les producteurs ont organisé avant-hier un sit-in au cabinet du ministre de l’Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly à l’effet de l’interpeler sur la nécessité de faciliter le reversement des moyens qui sont dus à l’interprofession. Cette institution peine à jouer pleinement son rôle, faute de ressources financières. En l’absence du ministre, c’est son inspecteur qui a reçu les producteurs. «C’est parce qu’il préparait le séminaire gouvernemental initié par le président Alassane Ouattara», a justifié son entourage. Dans tous les cas, les paysans soupçonnent désormais les pouvoirs publics de laxisme, du moins, de prédation de leur argent. «Que ce soit le barème signé par l’ensemble des opérateurs ou celui arrêté par l’Interprofession du cajou (Intercajou), explique le Secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire (Fenpaci), Salif Koné, tous les textes reprennent les différents prélèvements et cotisations des producteurs, à savoir la sacherie, la cotisation bordereau et le prélèvement Intercajou. Malheureusement, les reversements sont restés, jusque-là, sans suite. Car le ministère refuse de faire appliquer les dispositions réglementaires», s’offusque-t-il. Pour cette seule campagne, révèle Salif Koné, ces défaillances font perdre 17, 325 milliards aux producteurs et 15 milliards de Fcfa aux caisses de l’Etat. En fait, le village frontalier de Soko est devenu un port sec, transformant la frontière Est, en un boulevard pour les fraudeurs. Pour cette campagne 2011, environ 150. 000 tonnes sont sorties par le Ghana. Au fond, le ministère de l’Agriculture est accusé de traîner les pieds dans la prise des arrêtés qui le concernent. En désespoir de cause, ils affirment avoir obtenu auprès de la direction générale des douanes, une circulaire interdisant la sortie frauduleuse des produits aux frontières terrestres et la collecte des cotisations des producteurs directement au guichet unique par le Bordereau Intercajou. Ici aussi, la mesure se heurterait à l’opposition de certains exportateurs. «D’ailleurs, le ministre de l’Agriculture s’apprête à suspendre la circulaire du directeur général des douanes. En le faisant, il soutient les exportateurs au détriment des producteurs», s’offusquent les paysans.
Les services du ministre rejettent du revers de la main ces accusations . A ces difficultés avec le ministre Coulibaly, s’ajoutent celles avec l’Autorité de régulation coton et anacarde (Areca). Là également, il est question, entre autres, du choix unilatéral et l’octroi des prélèvements de complaisance, de la confiscation des prélèvements destinés à l’Intercajou depuis 2005 dont le montant cumulé serait de 2 milliards de Fcfa.
Lanciné Bakayoko
Les services du ministre rejettent du revers de la main ces accusations . A ces difficultés avec le ministre Coulibaly, s’ajoutent celles avec l’Autorité de régulation coton et anacarde (Areca). Là également, il est question, entre autres, du choix unilatéral et l’octroi des prélèvements de complaisance, de la confiscation des prélèvements destinés à l’Intercajou depuis 2005 dont le montant cumulé serait de 2 milliards de Fcfa.
Lanciné Bakayoko