L’exportation de cacao dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, qui avait cessé en raison des sanctions internationales contre l’ex-président Laurent Gbagbo, a repris hier avec le départ d’un premier navire du port autonome d’Abidjan (Paa). Le navire Askabat, battant pavillon turc, chargé de 1.700 tonnes de fèves brunes, est parti du port d’Abidjan hier vers 14 h. Il devait rejoindre celui de San Pedro, premier port d’exportation de cacao au monde, où il va charger de 7000 à 8000 tonnes supplémentaires de cacao. Cela portera donc au total à 9700 tonnes les quantités exportées. Le navire avait accosté vendredi à Abidjan pour récupérer son chargement et son départ a été repoussé à plusieurs reprises ces derniers jours. Il doit ensuite gagner les Etats-Unis, selon les services du Paa. Le café et surtout le cacao représentent habituellement 40% des recettes d’exportations de la Côte d’Ivoire et environ 20% de son produit intérieur brut (Pib). Quelque 80% de la production du pays est exporté vers l’Europe. En janvier, le président élu Alassane Ouattara, à l’issue de la présidentielle du 28 novembre, avait appelé à un embargo sur les exportations de cacao, afin de priver le régime illégal de Laurent Gbagbo, accroché au pouvoir, de cette manne financière. Cet appel, appuyé par des sanctions européennes et très suivi par les négociants, avait plombé le marché du cacao ivoirien alors que le pays, premier producteur et exportateur de la planète, représente 35% de l’offre mondiale. Cette interdiction d’exporter avait entraîné une très forte hausse des cours du cacao. Durant la crise post-électorale, près de 500. 000 tonnes de fèves brunes s’étaient accumulées dans les ports ivoiriens d’Abidjan et de San Pedro. Et, au lendemain de l’arrestation, le 11 avril, de Laurent Gbagbo, le président Alassane Ouattara avait annoncé la «reprise immédiate» des exportations de cacao.
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely