Rentré la semaine dernière du Bénin où il s’était exilé quelques semaines avant la chute de Laurent Gbagbo, l’homme d’affaires Evariste Tié Méambly va devoir faire face à la justice ivoirienne dans les jours à venir. Il est accusé d’avoir entretenu des miliciens pendant la crise post-électorale dans sa résidence familiale non loin du 17é arrondissement de Yopougon. «Cette résidence occupée aujourd’hui par les Forces Républicaines a servi sous la crise postélectorale de cache d’armes. Les Frci qui s’y trouvent peuvent bien témoigner de ce qu’elles ont découvert là-bas», accuse Me Koffi N’Guessan, agent d’affaire judiciaire. Pour ce dernier, il est inadmissible que Méambly, PDG de Balance Transit qui a concouru à l’instabilité du pays au même titre que beaucoup d’ex-proches de Laurent Gbagbo refasse surface en Côte d’Ivoire sans être inquiété par la justice. «Il veut cacher ses forfaits derrière le Comité national de Soutien aux Forces de sécurité (Ndlr Conasfor) qui n’est en fait que l’argent du contribuable ivoirien. Il recherche aujourd’hui la protection auprès des nouvelles autorités. Laisser cet individu en liberté au moment où d’autres sont en résidence surveillée peut être perçue comme une injustice», dénonce Me Koffi N’Guessan qui annonce une plainte dans ce sens. Par ailleurs, Me Koffi qui avait, sous l’administration Gbagbo, dénoncé en vain en 2010 des faits «d’escroquerie et de détournement frauduleux d’un chèque spécial du trésor » portant sur plus de 3 milliards FCA par Evariste Méambly souhaite voir toute la lumière se faire autour de cette affaire. «La procédure avait été jugée par le procureur de Yopougon de poursuites inopportunes contre Méambly. Quoique le détournement ait été reconnu. Sous l’ère Ouattara, nous attendons que la justice soit exemplaire pour tous», a conclu Me Koffi.
Alexandre Lebel Ilboudo
Alexandre Lebel Ilboudo
