La France n`entretient toujours pas des relations commerciales de référence avec la Côte d`Ivoire. Elle demeure toujours le partenaire exclusif, contrairement à ce que veut faire croire son Premier ministre François Fillon qui était du 14 au 15 juillet dernier sur les bords de la lagune Ebrié. Ce qui n’est pas du goût des Usa… Dossier.
“Il y a des besoins immenses d`infrastructures. Et il existe des entreprises françaises qui ont un savoir-faire. Il faut qu`elles soient meilleures dans une compétition ouverte. La France ne souhaite pas être le partenaire exclusif de la Côte d`Ivoire. Ça, c`est une autre époque. Nous souhaitons être le partenaire de référence de la Côte d`Ivoire", dixit François Fillon, le Premier ministre français, vendredi dernier, lors de sa visite de 48 heures qu`il a effectuée du 14 au 15 juillet dernier sur les bords de la lagune Ebrié. En le disant, François Fillon, la main sur le cœur, veut démontrer que contrairement à ce qui se dit et se raconte, la Côte d`Ivoire n`est pas "la chasse gardée " de la France. Hélas. Ce n`est pas le cas. Il ne peut pas cacher le soleil avec main. En attestant les juteux contrats que les entreprises françaises ont ou vont décrocher. La France devance de plus loin les autres partenaires de la Côte d`Ivoire. Elle compte plus de 140 entreprises de grandes comme de petites en terre d`Eburnie. Ces entreprises sont dans tous les domaines, notamment le téléphone, l`eau, l`électricité, les banques, l’industrie et services...Les chiffres indiquent qu`en 2009, sa part dans les échanges commerciaux était dans l`ordre de 12%, loin devant les Pays Bas (9%), les Usa (6%) et l`Allemagne (5%). L`an dernier, la France a totalisé 9,8% des échanges commerciaux, juste devant les Pays Bas (9,6%), l`Allemagne (4%) et la Chine 3,75%. Pour ce qui est du futur, avant même l`arrivée de François Fillon à Abidjan, des patrons de certaines entreprises ont pris langue avec les nouvelles autorités ivoiriennes. Normal. N`est-ce pas la France Sarkozienne qui a aidé le Président Alassane Dramane Ouattara à s`installer au pouvoir? Ainsi, au mois de mai, les responsables de Hippopotamus, chaîne française spécialisée dans la restauration ont déposé leur valise à Abidjan pour l`ouverture d`une franchise, pour un investissement de 3 millions d`euros, soit 1,965 milliard de Fcfa. Sa maison mère Flo compte dans les jours à venir ouvrir une brasserie. Avant Flo, les grands ténors de l`économie française sont passés voir les nouvelles autorités ivoiriennes pour réclamer leur part du "gâteau" ivoire. Ainsi, Olivier Bouygues est venu à deux reprises le 11 mai et le 23 juin pour rappeler à Alassane Dramane Ouattara la relance de l`exploitation du gaz par sa filiale Foxtrot. Ce n`est pas tout. Il a décidé de s`accaparer avec l`aide du nouvel homme fort d`Abidjan, les travaux de la construction du troisième pont d`Abidjan (Riviera-Marcory). Le coût de cet ouvrage est de 225 millions d`euros, environ 169 milliards de Fcfa. Le même groupe n`est pas loin de prendre les travaux de l`aéroport national de San Pédro. Celui-ci sera accompagné par trois autres groupes français. Il s`agit de Vinci, de Fougerolle et Aéroport de Paris. Les deux premiers vont se concentrer pour les gros œuvres et la dernière pour l`exploitation. La cagnotte de ces travaux est de 185 millions d`euros, soit 122 milliards de Fcfa. Vinci, selon d`autres sources s`affaire auprès de l`architecte Pierre Fackoury pour avoir une part de marché dans les travaux de réalisation du transfert de la capitale Yamoussoukro. Le groupe Bolloré n`est pas à l`écart du "saucissonnage" des richesses de la Côte d`Ivoire. Sa filiale, Bolloré West Africa Logistics, premier investisseur au Port autonome d`Abidjan s’apprête à lancer un investissement de 75 millions d`euros, environ 50 milliards de Fcfa pour le plan de développement du terminal à conteneur dont elle a l`exclusivité. 285 millions d`euros (188 milliards de Fcfa) sont également prévus pour booster le réseau de la voie ferré avec Sitarail, filiale du même groupe. L`autre grande société qui réclame sa part du gâteau, c`est Alstom. Ses dirigeants étaient du voyage de François Fillon. Une semaine avant, ils ont marqué un arrêt à Abidjan pour rappeler au chef de l’Etat ivoirien, leur intérêt pour l`extension des centrales thermiques d`Azito et de Ciprel 4. Cette même société fait mains et pieds pour arracher le marché de la construction du barrage hydroélectrique de Soubré pour un coût de 300 millions d`euros, environ 196 milliards de Fcfa à la société chinoise Sino, vainqueur de l`appel d`offre international lancé en son temps par le gouvernement du Président de la République, Laurent Gbagbo pour la réalisation de ce barrage. D`autres sociétés françaises qui sont dans plusieurs secteurs (banques, hydrocarbures, mines, commerces et autres hôtelleries...) entendent mettre les bouchées doubles pour les nombreuses privatisations que veut lancer Alassane Dramane Ouattara au niveau des 43 sociétés d`Etat. Pour certains opérateurs ivoiriens, l`effacement de la dette de 655 milliards de Fcfa de la Côte d`Ivoire par Paris est le résultat de ce "partage" du gâteau ivoire. Pas plus. Car, un petit calcul indique en attendant l`attribution d`autres marchés à des sociétés françaises montre que ce sont environ 725 milliards de Fcfa que ces premières sociétés empochent. Dire que, ce pays (la France) veut être un partenaire de référence et non exclusif, n`est pas vrai. Elle demeure ce partenaire exclusif. Car, les autres pays n`ont pas autant bénéficié de tels privilèges. Et les Etats-Unis d’Amérique (Usa) dans tout ça ? (Voir encadré)
Joseph Atoumgbré
“Il y a des besoins immenses d`infrastructures. Et il existe des entreprises françaises qui ont un savoir-faire. Il faut qu`elles soient meilleures dans une compétition ouverte. La France ne souhaite pas être le partenaire exclusif de la Côte d`Ivoire. Ça, c`est une autre époque. Nous souhaitons être le partenaire de référence de la Côte d`Ivoire", dixit François Fillon, le Premier ministre français, vendredi dernier, lors de sa visite de 48 heures qu`il a effectuée du 14 au 15 juillet dernier sur les bords de la lagune Ebrié. En le disant, François Fillon, la main sur le cœur, veut démontrer que contrairement à ce qui se dit et se raconte, la Côte d`Ivoire n`est pas "la chasse gardée " de la France. Hélas. Ce n`est pas le cas. Il ne peut pas cacher le soleil avec main. En attestant les juteux contrats que les entreprises françaises ont ou vont décrocher. La France devance de plus loin les autres partenaires de la Côte d`Ivoire. Elle compte plus de 140 entreprises de grandes comme de petites en terre d`Eburnie. Ces entreprises sont dans tous les domaines, notamment le téléphone, l`eau, l`électricité, les banques, l’industrie et services...Les chiffres indiquent qu`en 2009, sa part dans les échanges commerciaux était dans l`ordre de 12%, loin devant les Pays Bas (9%), les Usa (6%) et l`Allemagne (5%). L`an dernier, la France a totalisé 9,8% des échanges commerciaux, juste devant les Pays Bas (9,6%), l`Allemagne (4%) et la Chine 3,75%. Pour ce qui est du futur, avant même l`arrivée de François Fillon à Abidjan, des patrons de certaines entreprises ont pris langue avec les nouvelles autorités ivoiriennes. Normal. N`est-ce pas la France Sarkozienne qui a aidé le Président Alassane Dramane Ouattara à s`installer au pouvoir? Ainsi, au mois de mai, les responsables de Hippopotamus, chaîne française spécialisée dans la restauration ont déposé leur valise à Abidjan pour l`ouverture d`une franchise, pour un investissement de 3 millions d`euros, soit 1,965 milliard de Fcfa. Sa maison mère Flo compte dans les jours à venir ouvrir une brasserie. Avant Flo, les grands ténors de l`économie française sont passés voir les nouvelles autorités ivoiriennes pour réclamer leur part du "gâteau" ivoire. Ainsi, Olivier Bouygues est venu à deux reprises le 11 mai et le 23 juin pour rappeler à Alassane Dramane Ouattara la relance de l`exploitation du gaz par sa filiale Foxtrot. Ce n`est pas tout. Il a décidé de s`accaparer avec l`aide du nouvel homme fort d`Abidjan, les travaux de la construction du troisième pont d`Abidjan (Riviera-Marcory). Le coût de cet ouvrage est de 225 millions d`euros, environ 169 milliards de Fcfa. Le même groupe n`est pas loin de prendre les travaux de l`aéroport national de San Pédro. Celui-ci sera accompagné par trois autres groupes français. Il s`agit de Vinci, de Fougerolle et Aéroport de Paris. Les deux premiers vont se concentrer pour les gros œuvres et la dernière pour l`exploitation. La cagnotte de ces travaux est de 185 millions d`euros, soit 122 milliards de Fcfa. Vinci, selon d`autres sources s`affaire auprès de l`architecte Pierre Fackoury pour avoir une part de marché dans les travaux de réalisation du transfert de la capitale Yamoussoukro. Le groupe Bolloré n`est pas à l`écart du "saucissonnage" des richesses de la Côte d`Ivoire. Sa filiale, Bolloré West Africa Logistics, premier investisseur au Port autonome d`Abidjan s’apprête à lancer un investissement de 75 millions d`euros, environ 50 milliards de Fcfa pour le plan de développement du terminal à conteneur dont elle a l`exclusivité. 285 millions d`euros (188 milliards de Fcfa) sont également prévus pour booster le réseau de la voie ferré avec Sitarail, filiale du même groupe. L`autre grande société qui réclame sa part du gâteau, c`est Alstom. Ses dirigeants étaient du voyage de François Fillon. Une semaine avant, ils ont marqué un arrêt à Abidjan pour rappeler au chef de l’Etat ivoirien, leur intérêt pour l`extension des centrales thermiques d`Azito et de Ciprel 4. Cette même société fait mains et pieds pour arracher le marché de la construction du barrage hydroélectrique de Soubré pour un coût de 300 millions d`euros, environ 196 milliards de Fcfa à la société chinoise Sino, vainqueur de l`appel d`offre international lancé en son temps par le gouvernement du Président de la République, Laurent Gbagbo pour la réalisation de ce barrage. D`autres sociétés françaises qui sont dans plusieurs secteurs (banques, hydrocarbures, mines, commerces et autres hôtelleries...) entendent mettre les bouchées doubles pour les nombreuses privatisations que veut lancer Alassane Dramane Ouattara au niveau des 43 sociétés d`Etat. Pour certains opérateurs ivoiriens, l`effacement de la dette de 655 milliards de Fcfa de la Côte d`Ivoire par Paris est le résultat de ce "partage" du gâteau ivoire. Pas plus. Car, un petit calcul indique en attendant l`attribution d`autres marchés à des sociétés françaises montre que ce sont environ 725 milliards de Fcfa que ces premières sociétés empochent. Dire que, ce pays (la France) veut être un partenaire de référence et non exclusif, n`est pas vrai. Elle demeure ce partenaire exclusif. Car, les autres pays n`ont pas autant bénéficié de tels privilèges. Et les Etats-Unis d’Amérique (Usa) dans tout ça ? (Voir encadré)
Joseph Atoumgbré
