ABIDJAN, La détention sans inculpation de l`ex-chef de l`Etat ivoirien Laurent Gbagbo et de plusieurs proches jette une ombre sur la justice au début de la présidence d`Alassane Ouattara, qui a pourtant lui-même promis de bâtir un Etat de droit.
Cent jours après la chute de Laurent Gbagbo à l`issue de plus de quatre mois d`une crise sanglante (3.000 morts au moins) née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, une séquence cristallise le malaise.
Largement diffusée sur internet, une vidéo montre Michel Gbagbo, fils franco-ivoirien de l`ex-président, Pascal Affi N`Guessan, chef de l`ancien parti au pouvoir, et leurs compagnons contraints de faire des pompes par leurs geôliers à Bouna (nord-est), où ils sont en résidence surveillée.
"Cette vidéo remonte aux premiers jours après leur arrivée, l`ambiance était malsaine", a expliqué à l`AFP le ministre des Droits de l`Homme, Gnénéma Coulibaly. Depuis que le gouvernement a "attiré l`attention sur la situation des droits de l`Homme", "ils sont bien traités", assure-t-il.
Les détenus de Bouna font partie de la quinzaine de responsables politiques du régime déchu assignés à résidence dans le nord après l`arrestation de M. Gbagbo le 11 avril à Abidjan. L`ancien président se trouve désormais à Korhogo et son épouse Simone à Odienné. Ils avaient été capturés avec une centaine de personnes, dont la plupart - parents et employés - avaient été vite relâchées.
Vingt-cinq personnalités, jusque-là réfugiées puis assignées à l`hôtel La Pergola d`Abidjan, ont en outre été récemment placées en détention préventive à Boundiali (nord), tandis qu`une quinzaine d`autres étaient libérées sans poursuites.
Ces détenus, parmi lesquels l`ex-Premier ministre Gilbert Aké N`Gbo et l`ancien gouverneur de la banque centrale ouest-africaine (BCEAO) Philippe-Henri Dacoury Tabley, ont été inculpés d`atteinte à la sûreté de l`Etat ou d`infractions économiques.
Mais, tandis que les enquêtes se poursuivent, interrogations et critiques se focalisent sur le sort des assignés à résidence.
Le gouvernement évoque une mesure "administrative" censée parer à d`éventuelles "menaces", mais se dit pressé d`en finir.
"Le président de la République tient à ce que la situation de ces personnes-là soit rapidement déterminée", affirme M. Coulibaly.
"Les juges d`instruction sont à pied d`oeuvre pour inculper ceux qui doivent l`être", indique une source judiciaire.
Après une décennie de dérives et d`exactions, M. Ouattara n`a de cesse de proclamer son ambition de faire de la Côte d`Ivoire un Etat de droit.
Il a signé mercredi un décret instaurant une commission nationale d`enquête sur les violations des droits de l`Homme survenues durant la crise. Distincte du processus judiciaire, elle aura six mois pour rendre conclusions et "recommandations".
Mais en attendant, ONG de défense des droits de l`Homme et pro-Gbagbo pilonnent le pouvoir.
Les assignés à résidence sont dans des "limbes juridiques", estime un responsable d`une ONG internationale, sous couvert d`anonymat.
Il dénonce un "grand flou": "on n`a pas la liste officielle des personnes détenues", sans "droit de la défense" suffisant ni "droit de visite". Et d`avertir: "c`est l`avenir de la Côte d`Ivoire qui est en jeu".
Pour Me Hervé Gouaméné, l`un des avocats du camp Gbagbo, "c`est toujours l`arbitraire" et "la justice des vainqueurs".
De tous ces détenus, le plus encombrant demeure l`ex-président, et dans les cercles du pouvoir certains rêvent que la Cour pénale internationale (CPI), qui n`a pas encore décidé d`enquêter sur les crimes de la crise post-électorale, s`occupe de lui au plus tôt.
Une question de "transparence", justifie un conseiller d`Alassane Ouattara, qui a lui-même demandé à la CPI d`enquêter: "si Laurent Gbagbo est jugé en Côte d`Ivoire, on parlera toujours d`une justice aux ordres".
Cent jours après la chute de Laurent Gbagbo à l`issue de plus de quatre mois d`une crise sanglante (3.000 morts au moins) née de son refus de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, une séquence cristallise le malaise.
Largement diffusée sur internet, une vidéo montre Michel Gbagbo, fils franco-ivoirien de l`ex-président, Pascal Affi N`Guessan, chef de l`ancien parti au pouvoir, et leurs compagnons contraints de faire des pompes par leurs geôliers à Bouna (nord-est), où ils sont en résidence surveillée.
"Cette vidéo remonte aux premiers jours après leur arrivée, l`ambiance était malsaine", a expliqué à l`AFP le ministre des Droits de l`Homme, Gnénéma Coulibaly. Depuis que le gouvernement a "attiré l`attention sur la situation des droits de l`Homme", "ils sont bien traités", assure-t-il.
Les détenus de Bouna font partie de la quinzaine de responsables politiques du régime déchu assignés à résidence dans le nord après l`arrestation de M. Gbagbo le 11 avril à Abidjan. L`ancien président se trouve désormais à Korhogo et son épouse Simone à Odienné. Ils avaient été capturés avec une centaine de personnes, dont la plupart - parents et employés - avaient été vite relâchées.
Vingt-cinq personnalités, jusque-là réfugiées puis assignées à l`hôtel La Pergola d`Abidjan, ont en outre été récemment placées en détention préventive à Boundiali (nord), tandis qu`une quinzaine d`autres étaient libérées sans poursuites.
Ces détenus, parmi lesquels l`ex-Premier ministre Gilbert Aké N`Gbo et l`ancien gouverneur de la banque centrale ouest-africaine (BCEAO) Philippe-Henri Dacoury Tabley, ont été inculpés d`atteinte à la sûreté de l`Etat ou d`infractions économiques.
Mais, tandis que les enquêtes se poursuivent, interrogations et critiques se focalisent sur le sort des assignés à résidence.
Le gouvernement évoque une mesure "administrative" censée parer à d`éventuelles "menaces", mais se dit pressé d`en finir.
"Le président de la République tient à ce que la situation de ces personnes-là soit rapidement déterminée", affirme M. Coulibaly.
"Les juges d`instruction sont à pied d`oeuvre pour inculper ceux qui doivent l`être", indique une source judiciaire.
Après une décennie de dérives et d`exactions, M. Ouattara n`a de cesse de proclamer son ambition de faire de la Côte d`Ivoire un Etat de droit.
Il a signé mercredi un décret instaurant une commission nationale d`enquête sur les violations des droits de l`Homme survenues durant la crise. Distincte du processus judiciaire, elle aura six mois pour rendre conclusions et "recommandations".
Mais en attendant, ONG de défense des droits de l`Homme et pro-Gbagbo pilonnent le pouvoir.
Les assignés à résidence sont dans des "limbes juridiques", estime un responsable d`une ONG internationale, sous couvert d`anonymat.
Il dénonce un "grand flou": "on n`a pas la liste officielle des personnes détenues", sans "droit de la défense" suffisant ni "droit de visite". Et d`avertir: "c`est l`avenir de la Côte d`Ivoire qui est en jeu".
Pour Me Hervé Gouaméné, l`un des avocats du camp Gbagbo, "c`est toujours l`arbitraire" et "la justice des vainqueurs".
De tous ces détenus, le plus encombrant demeure l`ex-président, et dans les cercles du pouvoir certains rêvent que la Cour pénale internationale (CPI), qui n`a pas encore décidé d`enquêter sur les crimes de la crise post-électorale, s`occupe de lui au plus tôt.
Une question de "transparence", justifie un conseiller d`Alassane Ouattara, qui a lui-même demandé à la CPI d`enquêter: "si Laurent Gbagbo est jugé en Côte d`Ivoire, on parlera toujours d`une justice aux ordres".