“Au plus tard le 31 juillet, le chef de l'Etat veut voir la douane ivoirienne redéployée sur toute l'étendue du territoire national». L'annonce a été faite, il y a quelques jours, par le colonel Kouadio Yao Marcellin. A la tête d'une mission, qui a sillonné pendant trois jours, la Région des Savanes, il est venu faire les derniers réglages qui vont enfin installer la douane dans cette partie du pays. Pour un redéploiement rapide dans toute la zone CNO (Centre Nord Ouest), ce sont deux missions qui sont parties d'Abidjan. L'une en direction de Man et l'autre conduite par le Colonel Kouadio qui a commencé son périple à Bouaké. L'équipe de ce dernier composée du colonel Say N'Guetta, le directeur de la réglementation, le colonel Assemian Victor, directeur régional de la douane à Korhogo, M. Kouadio Pacôme, représentant du ministère de l'Economie et des Finances et des informaticiens, poursuivait deux objectifs. D'une part, porter l'information aux acteurs du secteur et d'autre part vérifier les installations et autres matériels informatiques pour apporter les aménagements et réhabilitations nécessaires pour la reprise du travail de la douane. En effet, arrivés à Korhogo le jeudi 23 juin, la délégation venue d'Abidjan a rencontré dans la matinée les Forces Nouvelles et les opérateurs économiques dans l'après-midi. Deux réunions qui ont permis d'accorder les violons pour donner toutes les chances de succès à l'opération. Si au niveau des Forces Nouvelles, comme nous l'a confié le colonel Kouadio « la présence de cette mission à Korhogo signifie que tout est réglé en amont », la réunion qui s'est tenue avec les opérateurs économiques à la salle de réunion de la préfecture a permis d'évacuer les appréhensions et de fournir des explications aux inquiétudes des commerçants qui devront réapprendre à cohabiter avec la douane. Pour le président des commerçants de Korhogo, cette cohabitation doit commencer par la baisse des taxes douanières dans le but d'éviter de voir les commerçants emprunter le chemin de la fraude. Une préoccupation vite dissipée par les membres de la délégation et le préfet de région Daouda Ouattara qui ont demandé aux opérateurs économiques de ne pas avoir peur de la douane. Bien au contraire, ils ont conseillé à ceux-ci de communiquer sur leurs difficultés pour envisager ensemble les dispositions à prendre en vue de la satisfaction de chaque partie. Aux dires du directeur de la réglementation, certains problèmes seront traités au cas par cas, pourvu que les intéressés les posent à temps. Par contre, il a suggéré aux commerçants de prendre attache avec les collectivités territoriales (les mairies et les conseils généraux) pour introduire une requête qui va permettre de stocker les marchandises déjà commandées avant l'annonce du retour de la douane dans le but de régler au mieux les questions de dédouanement. « Nous ne pouvons pas empêcher la douane de revenir. Mais, il fallait cette réunion pour nous rassurer », nous a confié Sylla Ali, opérateur économique qui a traduit l'impression générale ayant plané sur cette réunion. Ces précautions seront-elles suffisantes pour enfin rendre effectif le retour de la douane ? Car, l'histoire du retour de la douane date depuis les accords de Ouagadougou.
Historique du difficile retour de la douane
Bien que les accords de Ouaga eurent tracé les contours et les conditions du retour de l'administration financière et la douane en zone CNO, les choses n'avaient jamais pu se mettre en place. Et pourtant, tout est parti depuis plus de deux ans. Le 02 février 2009, le Pr André Déa des Forces Nouvelles conduisait une mission de sensibilisation pour informer les populations du retour des régies financières. A l'époque, l'opération de dédouanement qui ne prenait en compte que les engins roulants devait prendre Korhogo et Bouaké comme zones pilotes pour une durée de six mois. Des tarifs préférentiels d'une réduction qui oscille entre 43% et 65% ont été fixés pour tenir compte des difficultés des populations. Par les caisses du guichet unique, l'opération durera plus d'un an à Bouaké et se poursuit encore à Korhogo où 622 dossiers attendent d'être traités selon le directeur du Guichet, Koua N'Da Raymond. Mais, précise t-il, « ceux qui sont enregistrés sont tous acheminés à Abidjan car les agents des douanes n'ont pas encore pris fonction aux frontières ». Quand le 07 septembre 2010, à l'occasion d'une cérémonie présidée par le ministre Koné Mamadou au poste frontalier de Pogo, l'on avait vu les agents des douanes superbement habillés, l'on était loin de s'imaginer que ces agents ne se mettraient pas tout de suite au travail.
Les choses commencent, fort heureusement, à se mettre maintenant en place. Mieux, sept cent cinquante éléments des Forces Nouvelles, recrutés, sous la base de leurs diplômes et ayant des compétences avérées dans les domaines de l'économie et des finances, ont même été déjà recrutés pour rejoindre, après une formation, pour certains à l'ENA, l'administration financière centrale. A raison de 250 au Trésor, 250 aux Impôts et 250 à la Douane. La normalisation est vraiment en marche.
Mack Dakota, correspondant
Historique du difficile retour de la douane
Bien que les accords de Ouaga eurent tracé les contours et les conditions du retour de l'administration financière et la douane en zone CNO, les choses n'avaient jamais pu se mettre en place. Et pourtant, tout est parti depuis plus de deux ans. Le 02 février 2009, le Pr André Déa des Forces Nouvelles conduisait une mission de sensibilisation pour informer les populations du retour des régies financières. A l'époque, l'opération de dédouanement qui ne prenait en compte que les engins roulants devait prendre Korhogo et Bouaké comme zones pilotes pour une durée de six mois. Des tarifs préférentiels d'une réduction qui oscille entre 43% et 65% ont été fixés pour tenir compte des difficultés des populations. Par les caisses du guichet unique, l'opération durera plus d'un an à Bouaké et se poursuit encore à Korhogo où 622 dossiers attendent d'être traités selon le directeur du Guichet, Koua N'Da Raymond. Mais, précise t-il, « ceux qui sont enregistrés sont tous acheminés à Abidjan car les agents des douanes n'ont pas encore pris fonction aux frontières ». Quand le 07 septembre 2010, à l'occasion d'une cérémonie présidée par le ministre Koné Mamadou au poste frontalier de Pogo, l'on avait vu les agents des douanes superbement habillés, l'on était loin de s'imaginer que ces agents ne se mettraient pas tout de suite au travail.
Les choses commencent, fort heureusement, à se mettre maintenant en place. Mieux, sept cent cinquante éléments des Forces Nouvelles, recrutés, sous la base de leurs diplômes et ayant des compétences avérées dans les domaines de l'économie et des finances, ont même été déjà recrutés pour rejoindre, après une formation, pour certains à l'ENA, l'administration financière centrale. A raison de 250 au Trésor, 250 aux Impôts et 250 à la Douane. La normalisation est vraiment en marche.
Mack Dakota, correspondant
