L’Office ivoirien des chargeurs (Oic) entre bataille juridique et force musculaire. Accompagnés d’un détachement de la police, les partisans de l’ancienne équipe démise par le régime de Laurent Gbagbo qui entendaient faire exécuter une ordonnance du tribunal de 1ère instance ont eu maille à partir avec le personnel, hier.
La bataille juridique pour le contrôle de l’Office ivoirien des chargeurs (Oic) se transforme en une bagarre. En témoigne les échauffourées (qui auraient fait des blessés) qui ont eu lieu, hier autour de 9h, dans les locaux de cette structure en zone portuaire de Treichville entre les partisans de l’administrateur provisoire (M. Bakayoko Abdul Dramane) et les partisans des membres de l’organe dirigeant démis par l’ancien régime. Brandissant une ordonnance du tribunal de 1ère instance, qui selon eux, établit l’ex-Pca Bley Anondo et l’ex-Dg Yaya Dembélé dans leur fonction, les partisans de l’ancienne équipe, accompagnés du substitut du procureur et d’un détachement de la police ont tenté d’appliquer en vain la décision du tribunal de 1ère instance. En l’absence des administrateurs, ils se sont violemment heurtés au refus du personnel qui estimait que M. Bakayoko Abdul Dramane dont le mandat était con testé, aurait eu les coudées franches pour conduire sa mission après la décision (n°204-2011 du 21 juin) de la cour d’Appel d’Abidjan rendue par Mme Yao Kouamé Arthurst, 1er président de cette institution. En effet, cette décision demande à l’administrateur provisoire «d’assurer la direction générale de la société, de gérer toutes ses ressources et tous ses biens». Mieux, il a un délai de 6 mois pour intenter les différentes actions administratives et judiciaires devant aboutir à la mise en place de l’actionnariat véritable de l’Oic. Au sortir de ces actions, il aura un délai maximum d’un mois pour ériger en procédure d’urgence, l’homologation de la liste définitive des actionnaires et de leurs parts respectives dans le capital. Après quoi, un délai maximum d’un mois lui sera accordé pour organiser l’assemblée générale des actionnaires, lesquels devront nommer les administrateurs et autres organes dirigeants de l’Oic. Un imbroglio juridique où chaque camp estime qu’il est dans son droit. Curieusement, une source proche du Parquet a indiqué qu’ «aucun substitut du procureur n’a été mandaté à ce jour, pour exécuter une quelconque décision à l’Oic». Vraiment étonnant. Dans un courrier adressé, le 08 juin dernier, au représentant-résident de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon, président du Conseil d’administration par intérim de Sifca, a dénoncé les irrégularités qui ont émaillé la cession des actions de l’Etat, la rétrocession effective des actions aux Groupements des chargeurs de Côte d’Ivoire (Gcci) et ce qu’il considère comme «la nationalisation de fait de l’OIC». En attendant, le ministère des Transports, la tutelle, semble se terrer dans un mutisme total au sujet de cette crise qui s’aggrave. Malheureusement.
Cissé Cheick Ely
La bataille juridique pour le contrôle de l’Office ivoirien des chargeurs (Oic) se transforme en une bagarre. En témoigne les échauffourées (qui auraient fait des blessés) qui ont eu lieu, hier autour de 9h, dans les locaux de cette structure en zone portuaire de Treichville entre les partisans de l’administrateur provisoire (M. Bakayoko Abdul Dramane) et les partisans des membres de l’organe dirigeant démis par l’ancien régime. Brandissant une ordonnance du tribunal de 1ère instance, qui selon eux, établit l’ex-Pca Bley Anondo et l’ex-Dg Yaya Dembélé dans leur fonction, les partisans de l’ancienne équipe, accompagnés du substitut du procureur et d’un détachement de la police ont tenté d’appliquer en vain la décision du tribunal de 1ère instance. En l’absence des administrateurs, ils se sont violemment heurtés au refus du personnel qui estimait que M. Bakayoko Abdul Dramane dont le mandat était con testé, aurait eu les coudées franches pour conduire sa mission après la décision (n°204-2011 du 21 juin) de la cour d’Appel d’Abidjan rendue par Mme Yao Kouamé Arthurst, 1er président de cette institution. En effet, cette décision demande à l’administrateur provisoire «d’assurer la direction générale de la société, de gérer toutes ses ressources et tous ses biens». Mieux, il a un délai de 6 mois pour intenter les différentes actions administratives et judiciaires devant aboutir à la mise en place de l’actionnariat véritable de l’Oic. Au sortir de ces actions, il aura un délai maximum d’un mois pour ériger en procédure d’urgence, l’homologation de la liste définitive des actionnaires et de leurs parts respectives dans le capital. Après quoi, un délai maximum d’un mois lui sera accordé pour organiser l’assemblée générale des actionnaires, lesquels devront nommer les administrateurs et autres organes dirigeants de l’Oic. Un imbroglio juridique où chaque camp estime qu’il est dans son droit. Curieusement, une source proche du Parquet a indiqué qu’ «aucun substitut du procureur n’a été mandaté à ce jour, pour exécuter une quelconque décision à l’Oic». Vraiment étonnant. Dans un courrier adressé, le 08 juin dernier, au représentant-résident de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon, président du Conseil d’administration par intérim de Sifca, a dénoncé les irrégularités qui ont émaillé la cession des actions de l’Etat, la rétrocession effective des actions aux Groupements des chargeurs de Côte d’Ivoire (Gcci) et ce qu’il considère comme «la nationalisation de fait de l’OIC». En attendant, le ministère des Transports, la tutelle, semble se terrer dans un mutisme total au sujet de cette crise qui s’aggrave. Malheureusement.
Cissé Cheick Ely