L’épaisse couche de vernis qui cachait les circonstances de l’assassinat odieux des femmes dans la commune d’Abobo va-t-elle enfin être levée? Il y a, en tout cas, de fortes chances d’y croire. En effet, deux des assassins ont été mis aux arrêts hier. Il s’agit de deux Maréchaux des Logis chef (MDL Chef). Les deux sont en service au Bataillon d’artillerie sol-air (BASA) et étaient dans leur unité lorsqu’ils ont été mis aux arrêts. Le même jour de leur arrestation, ils ont été entendus par le juge d’instruction et ont reconnu les faits à eux reprochés. Une information judiciaire a été ouverte et elle permettra de connaître les commanditaires de cet acte ignoble. A savoir, les noms et prénoms de celui ou de ceux qui les a envoyés. Une procédure d’autant plus attendue que le général Bruno Dogbo Blé qui avait été auditionné par les services du Commissaire du gouvernement, a nié toute implication dans ce crime et rejeté toute responsabilité dans cette affaire. Qui a donc donné l’ordre à ces deux militaires de tirer à bout portant sur des femmes aux mains nues qui manifestaient dans la commune d’Abobo et, qui, munies seulement de casseroles et autres ustensiles de cuisine demandaient le départ de Gbagbo ? L’interrogatoire plus poussé de ces deux individus situera l’opinion nationale et internationale sur un assassinat crapuleux qui a ému tout le monde. Pour rappel, des femmes habitant dans la commune d’Abobo s’étaient retrouvées pour marcher. Elles ont à peine eu le temps de parcourir quelques mètres que des obus ont été lancés en leur direction. Tuant du coup près d’une dizaine d’entre elles. Plus exactement sept, et un enfant âgé seulement de 8 ans. Alors que l’émotion est son comble et que Abobo et les parents, amis et connaissances pleurent toute les larmes de leur corps, il s’est trouvé des ‘’journalistes’’ pour traiter ces tueries de mise en scène, ou de complot du bissap. Selon les auteurs de ces thèmes aussi farfelues les unes que les autres, ces pauvres dames qui sont tombées sous les balles assassines des hommes de Gbagbo ont été aspergés de bissap, cette boisson locale de couleur rouge sang, pour accuser le régime Gbagbo de violer les droits de l’Homme. Avec l’arrestation hier, de deux des tueurs, les adeptes de cette thèse malsaine, sont certainement dans leur petits souliers.
Yves-M. ABIET
Yves-M. ABIET