Les entreprises de Côte d’Ivoire, ont pour la plupart souffert des affres de la crise postélectorale. Selon des estimations fournies par le Patronat ivoirien, les préjudices causés aux entreprises avoisineraient les 1000 milliards Fcfa. Aussi, pour atténuer un temps soit peu ces dommages, le président de la République vient de leur apporter un appui direct de 6 milliards Fcfa en guise de soutien à leur reconstitution. Il a même poussé son action en faveur des entreprises sinistrées en leur accordant des allègements fiscaux de près de 40 milliards Fcfa. Toujours dans cette volonté d’accompagner la relance du secteur privé, le président Ouattara a reçu jeudi dernier, les chefs d’entreprises du privé, représentés par Jean Kacou Diagou et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), par son président, Jean-Louis Billon. L’entretien avec le Chef de l’Etat a porté sur la sécurité et les procédures judiciaires et a suscité une lueur d’espoir chez le patron des patrons. A en croire Jean Kakou Diagou, le président Ouattara les a convaincus par sa bonne maîtrise du circuit des affaires et doit être, à ce titre perçu comme un éclaireur. « Aujourd’hui, il est possible de redonner espoir au Patronat parce que nous échangeons avec des gens rompus aux arcannes de l’économie, qui savent ce qu’est une entreprise », a affirmé un Jean Kakou Diagou très rassuré et qui nourrit un grand espoir pour la reprise des investissements en Côte d’ Ivoire: « Nous avons aujourd’hui une plus grande visibilité sur le futur. On sait que les élections qui hypothéquaient l’avenir de la Côte d’Ivoire, sont passées. Nous sommes entrés dans une ère du développement économique et nous militons pour que les entreprises et les investisseurs puissent avoir un espace pour le développement ». Après avoir été reçu à son tour par le président de la République, Jean-Louis Billon, président de la CCI-CI, a déclaré à sa sortie d’audience être venu remercier le Chef de l’Etat pour son soutien, suite à la disparition du président de groupe SIFCA, Yves Lambelin et ses collaborateurs, enlevés le 04 avril dernier à l’hôtel Novotel du Plateau puis exécutés par des forces pro-Gbagbo. Les discussions entre lui et le président Ouattara, ont surtout portées sur le fonctionnement de la Chambre de Commerce et d’Industrie, son financement, son mode de prélèvement ainsi que sur les dysfonctionnements dans le secteur de l’économie. « Nous sommes favorables à ce que les choses reviennent à la normale », a-t-il confié. Il a souhaité enfin l’instauration d’un Etat de droit, une sécurité juridique et judiciaire favorable aux investissements ainsi qu’à la création de nouvelles entreprises.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio