Du professionnalisme, du travail... non des salamalecs !

Ils n’ont pas compris. Ils n’ont pas compris grand-chose du limogeage du Directeur général de la RTI, Brou Aka Pascal. Hier après-midi, le lendemain de cette décision rapide et surprenante, l’aéroport Félix Houphouët-Boigny grouillait de hautes personnalités de l’Etat et des médias de service public. Ceux qui étaient fondés à être présents et aussi ceux qui n’avaient rien à y faire. Le Président de la République, Alassane Ouattara, revenait d’Abuja. L’ambiance était à mille lieues de celle de son retour des Etats-Unis samedi, deux jours plus tôt. Ouattara n’avait eu droit qu’à moins d’une demi-douzaine de ministres et hautes personnalités de l’Etat et aucun journaliste. Les médias privés et ceux du service public étaient absents. Le Président n’a pas aimé. Il a eu la main lourde. Le patron de la RTI est tombé. Et la peur s’est emparée des services publics. Du coup, ils se sont tous rués lundi à l’aéroport. Ils n’ont pas compris. Brou n’est pas parti parce qu’il n’était pas à l’aéroport. Bien sûr, il devait déjà avoir quelques griefs contre le patron de la RTI. Mais, il est certain que la décision de dimanche est directement consécutive à l’absence de la RTI à Washington et à l’aéroport. Pour le Président, cela s’est sans doute apparenté à un manque de professionnalisme ou pire à du sabotage. Et pour qui le connaît, cela se paie cash. Toutefois, cette affaire ressemble plus à un manque de coordination entre les services de la Présidence et les responsables des médias, notamment ceux du service public. Les premiers devraient aussi rendre compte. Au reste, Ouattara a bien eu raison de donner son aval au limogeage de Brou Aka Pascal. Il faut bien faire des exemples. Nul ne doit être insensible au danger du limogeage. En ce début de mandat surtout. Cependant, en se précipitant à son accueil, il semble que beaucoup n’aient pas compris la décision du Président Ouattara. Au lieu de répondre à cette décision par le travail et le professionnalisme, ils ont préféré répondre par la « stratégie de la courbette ». Quel dommage !

KIGBAFORY Inza