D’une capacité d’accueille de 800 élèves, le collège municipale de Tiémé, qui végète dans un état de délabrement avancé n’en compte que 250. Effets de la crise.
Située à 70 km de la Guinée, à 120 km du Mali et à 30 km d’Odienné dans le grand Nord, Tiémé est un carrefour. Cette position géographique, tout comme sa population cosmopolite de plus de 10.000 âmes, aurait dû lui procurer des opportunités de développement. Malheureusement, cette vocation d’ouverture est minée par la crise nationale. De même son collège municipal, un établissement qui peut accueillir près de 800 élèves, aurait pu recevoir de nombreux enfants de la sous-région. Mais la réalité est tout autre. Traoré Kalifa enseignant de sciences physiques est responsable des enseignants du collège. Il regrette que l’établissement ne compte que 250 élèves. Un effectif de tous les niveaux confondus. Ici, la formation est assurée par 8 titulaires ; Ce qui fait un manque de 2 enseignants. Un de français et un de mathématique. Ce nombre d’élèves est insignifiant. Le pédagogue explique que cet établissement de premier cycle est à base 4. Et en raison d’un nombre moyen de 50 élèves par classe, le collège municipal de Tiémé devrait avoir comme effectif minimum 800 élèves. Malheureusement, il enregistre un déficit de 550 élèves. En raison de ce manque criard d’apprenants, plusieurs salles de classe, constamment vides, sont en état de délabrement. Toitures détruites, murs badigeonnés de moisissure, portes abîmées. Les bancs sont presqu’abîmés dans certaines salles. Le responsable des enseignants révèle que, l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a réhabilité deux bâtiments pour assurer une formation adéquate aux élèves. Cela a nécessité un financement de 10 millions Fcfa. Malgré ce renouveau, les parents comme leurs enfants n’ont pas afflué. Traoré Kalifa livre quelques raisons du manque d’engouement des populations. Les parents de Tiémé ne donnent pas d’importance à la scolarisation. Beaucoup n’y pensent même pas. A preuve, certains élèves n’ont pas le minimum de manuels. Et cela, sur tout le long de l’année scolaire. Cette situation empêche le personnel enseignant à dispenser véritablement les cours. Surtout quand il faut préparer les examens. Plus grave, les cadres qui devaient mener une campagne de sensibilisation sont indifférents alors qu’ils devaient inciter les parents à scolariser leurs petits. Une source révèle que, certains parents préfèrent apprendre à leurs fils et filles le métier de l’agriculture. D’autres par contre les orientent vers les écoles coraniques. Cependant, la sous scolarisation dans la région de Tiémé n’est pas la seule difficulté du collège municipal. Le responsable des enseignants indique que les salles de Travaux pratiques (Tp) de l’école n’ont pas de matériels pédagogiques. Notamment, celle des sciences physiques. La salle des professeurs n’existe que de nom. Elle ne dispose d’aucun équipement. L’administration, a été pillée. Les ordinateurs ont été emportés. Une situation qui complique la tenue des devoirs de classes du fait que les sujets sont copiés au tableau. « Pour faire des devoirs, les enseignants sont obligés de les copier au tableau parce qu’il n’y a pas de matériels de tirage », a regretté Traoré. Avant de faire savoir que le niveau des enfants est assez faible parce qu’ils ont été pour la plupart suivis par des bénévoles pendant la crise de 2002. Ces enseignants n’ayant pas la pédagogie nécessaire, ont fait trainer des tares par les élèves. A cela s’ajoute la condition pénible de vie des éducateurs. Beaucoup n’ont pas de logement. Heureusement quelques uns sont hébergés pris en compte par des collègues. De fait, les difficultés sociales ne sont pas en reste. Un nouvel enseignant, « Socrate » mène une vie très dure, il vivote à Tiémé grâce à des âmes généreuses. « Nous qui sommes encore de nouveaux enseignants sans salaire vivons d’énormes difficultés. Nous survivons grâce aux bonnes volontés. Et nous nous efforçons pour assurer la formation des enfants parce que nous aimons le métier. Nous prions pour que l’Etat régularise notre situation », plaide Socrate. A Tiémé l’école se meurt et les problèmes sont énormes. Etonnant pour une ville carrefour ouverte sur la sous-région.
Sylvain Beugré (Envoyé spécial à Tiémé)
Située à 70 km de la Guinée, à 120 km du Mali et à 30 km d’Odienné dans le grand Nord, Tiémé est un carrefour. Cette position géographique, tout comme sa population cosmopolite de plus de 10.000 âmes, aurait dû lui procurer des opportunités de développement. Malheureusement, cette vocation d’ouverture est minée par la crise nationale. De même son collège municipal, un établissement qui peut accueillir près de 800 élèves, aurait pu recevoir de nombreux enfants de la sous-région. Mais la réalité est tout autre. Traoré Kalifa enseignant de sciences physiques est responsable des enseignants du collège. Il regrette que l’établissement ne compte que 250 élèves. Un effectif de tous les niveaux confondus. Ici, la formation est assurée par 8 titulaires ; Ce qui fait un manque de 2 enseignants. Un de français et un de mathématique. Ce nombre d’élèves est insignifiant. Le pédagogue explique que cet établissement de premier cycle est à base 4. Et en raison d’un nombre moyen de 50 élèves par classe, le collège municipal de Tiémé devrait avoir comme effectif minimum 800 élèves. Malheureusement, il enregistre un déficit de 550 élèves. En raison de ce manque criard d’apprenants, plusieurs salles de classe, constamment vides, sont en état de délabrement. Toitures détruites, murs badigeonnés de moisissure, portes abîmées. Les bancs sont presqu’abîmés dans certaines salles. Le responsable des enseignants révèle que, l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) a réhabilité deux bâtiments pour assurer une formation adéquate aux élèves. Cela a nécessité un financement de 10 millions Fcfa. Malgré ce renouveau, les parents comme leurs enfants n’ont pas afflué. Traoré Kalifa livre quelques raisons du manque d’engouement des populations. Les parents de Tiémé ne donnent pas d’importance à la scolarisation. Beaucoup n’y pensent même pas. A preuve, certains élèves n’ont pas le minimum de manuels. Et cela, sur tout le long de l’année scolaire. Cette situation empêche le personnel enseignant à dispenser véritablement les cours. Surtout quand il faut préparer les examens. Plus grave, les cadres qui devaient mener une campagne de sensibilisation sont indifférents alors qu’ils devaient inciter les parents à scolariser leurs petits. Une source révèle que, certains parents préfèrent apprendre à leurs fils et filles le métier de l’agriculture. D’autres par contre les orientent vers les écoles coraniques. Cependant, la sous scolarisation dans la région de Tiémé n’est pas la seule difficulté du collège municipal. Le responsable des enseignants indique que les salles de Travaux pratiques (Tp) de l’école n’ont pas de matériels pédagogiques. Notamment, celle des sciences physiques. La salle des professeurs n’existe que de nom. Elle ne dispose d’aucun équipement. L’administration, a été pillée. Les ordinateurs ont été emportés. Une situation qui complique la tenue des devoirs de classes du fait que les sujets sont copiés au tableau. « Pour faire des devoirs, les enseignants sont obligés de les copier au tableau parce qu’il n’y a pas de matériels de tirage », a regretté Traoré. Avant de faire savoir que le niveau des enfants est assez faible parce qu’ils ont été pour la plupart suivis par des bénévoles pendant la crise de 2002. Ces enseignants n’ayant pas la pédagogie nécessaire, ont fait trainer des tares par les élèves. A cela s’ajoute la condition pénible de vie des éducateurs. Beaucoup n’ont pas de logement. Heureusement quelques uns sont hébergés pris en compte par des collègues. De fait, les difficultés sociales ne sont pas en reste. Un nouvel enseignant, « Socrate » mène une vie très dure, il vivote à Tiémé grâce à des âmes généreuses. « Nous qui sommes encore de nouveaux enseignants sans salaire vivons d’énormes difficultés. Nous survivons grâce aux bonnes volontés. Et nous nous efforçons pour assurer la formation des enfants parce que nous aimons le métier. Nous prions pour que l’Etat régularise notre situation », plaide Socrate. A Tiémé l’école se meurt et les problèmes sont énormes. Etonnant pour une ville carrefour ouverte sur la sous-région.
Sylvain Beugré (Envoyé spécial à Tiémé)