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Société Publié le jeudi 4 août 2011 | Notre Voie

ça me révolte : Le confrère sur l’autel

Il a commis l’erreur, Pascal Aka Brou, d’annoncer la veille de son départ, qu’il dirait sa part de vérité dans un grand déballage qu’il a promis aux Ivoiriens. Et comme dans ce genre de situation et avec la position qu’il occupait, la raison d’Etat prime toujours, le déballage qu’il a annoncé tambour battant n’a pu avoir lieu. On imagine aisément les raisons. Le problème ici, c’est qu’on ne sait pas encore réellement pourquoi il a été si durement frappé. Pourtant, les Ivoiriens ont besoin de savoir le pourquoi de ce limogeage spectaculaire pour savoir désormais à quoi ils doivent s’en tenir. Ce que l’on sait cependant et qui est vrai, c’est que personne à la Rti n’était informé du retour des Etats-Unis de Ouattara. Ses proches et le service de sécurité, pour des raisons de sécurité (rumeur de coup d’Etat), voulaient que tout se passe dans le plus grand secret. Tout au plus savait-on à la Rti, à travers un communiqué de la présidence de la République, que le nouvel homme fort d’Abidjan rentrerait le dimanche. C’est d’ailleurs pour cette raison que le DG de la Rti se trouvait ce samedi, à Aboisso, à l’enterrement de l’ancien sportif Emmanuel Ezan. Si le retour de Ouattara s’est fait finalement dans la précipitation et qu’il a atterri un jour avant la date prévue, pourquoi le directeur général de la Rti devrait payer pour un dysfonctionnement qu’il n’a pas provoqué ?

S’il y a un dysfonctionnement, c’est peut-être au niveau de la sécurité présidentielle ivoirienne. Et à ce moment-là, il faudra remonter au contenu des échanges que Obama a eus avec les quatre chefs d’Etat africains. Que s’est-il passé entre les quatre murs pour que le voyage retour ne se passe pas comme prévu ?

Tant qu’on n’aura pas donné aux Ivoiriens les vraies raisons de l’humiliation que l’on a fait subir au confrère, ils ne retiendront que trois choses essentielles. D’abord que Pascal Aka Brou a été chassé de la tête de la Rti parce qu’il n’a pas filmé le chef de l’Etat. Ce qui, visiblement, ne peut être une raison valable surtout qu’il n’a pas été informé de l’arrivée de l’avion présidentiel. Du coup, ceux qui croyaient depuis fort longtemps que l’ancien présentateur de Télésport sur la La Première ne ferait pas trois dans ce fauteuil directorial vont se réjouir d’avoir été de bons prédicateurs. Pour eux, Pascal ne peut faire l’affaire du nouveau régime qui le connaît à peine et qui a toujours travaillé avec ses propres hommes.

D’ailleurs, à peine s’est-il assis dans son fauteuil que les dénigrements et les fumisteries se sont déclenchés contre sa personne. «Oooh ! il ne vaut rien. Il ne tiendra pas. Il n’est pas rigoureux. Il est laxiste», entendait-on ici et là.

La deuxième chose qu’ils retiennent est qu’il a été choisi dans le temps au moment où Ouattara faisait les yeux doux au Pdci. Il fallait rassurer le vieux parti et ses militants pour qu’ils se mettent entièrement à la disposition du candidat du Rrd afin qu’il gagne la guerre.

L’affaire étant pliée, le temps est peut-être venu de remettre de l’ordre dans la maison Rdr. Et ce n’est pas la nomination de Lazare Aka Sayé, meuble de cette maison, qui viendrait détruire cet argument.

Troisième chose enfin, l’entretien avec le président américain. Selon des informations en provenance des Etats-Unis, certains des quatre chefs d’Etat auraient été convoqués et non invités en raison des graves exactions et autres atteintes aux droits humains qui ont lieu dans leurs pays. Le président américain aurait, à cet effet, dressé une longue liste de gens à arrêter et à inculper pour violation des droits de l’homme. Une décision qui, on le devine, ne peut arranger forcément certains de ses hôtes d’autant qu’elle va les exposer à la réaction de ces hommes, la plupart armés. Ouattara fait-il partie de ceux qui ont été convoqués ? A-t-il reçu sa liste de proches et très proches à sanctionner ? Pour beaucoup, il n’y a pas de doute, au regard de ce que les Ivoiriens vivent sur le plan sécuritaire et, surtout, parce qu’à son retour, il a fait les éloges d’un patron des Frci reconnu par les ONG de défense des droits humains comme devant être poursuivi devant les tribunaux. Une façon bien politicienne de montrer à ce dernier et à tous qu’il ne voulait pas le lâcher mais…Pour beaucoup d’autres, la colère qui s’est abattue sur le confrère proviendrait de l’uppercut reçu en terre américaine. Que la vérité éclate !
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