Dans sa récente parution, « Jeune Afrique » a consacré six pages au couple Laurent et Simone Gbagbo détenus dans le nord du pays depuis avril dernier. Tout le récit de « Jeune Afrique » constitue, en réalité, une campagne de dénigrement et d’intoxication dont l’objectif est d’éliminer politiquement le président Gbagbo pour le compte des nouveaux tenants du pouvoir ivoirien. A défaut de l’avoir fait physiquement pendant les bombardements de sa résidence par l’armée française. Cette campagne est la preuve que même en détention, Laurent Gbagbo fait peur à ses adversaires politiques.
Combien a coûté cette campagne de dénigrement et d’intoxication de « Jeune Afrique » à l’endroit du président Laurent Gbagbo, renversé par l’armée française le 11 avril 2011, et détenu dans le nord du pays ? En tout cas, l’affaire a dû rapporter gros à l’hebdomadaire. Car ses envoyés spéciaux n’y sont pas allés de mains mortes dans leur mission de salir l’image du président Gbagbo. Ils ont d’abord noirci l’image du président Gbagbo avant d’intimer pratiquement l’ordre au procureur Luis Moreno-Ocampo de le traduire devant la cour pénale internationale (CPI). Ils ont ensuite tenté de discréditer le célèbre homme politique et avocat togolais Joseph Koffigoh qui s’est constitué pour la défense du président Gbagbo.
Même en détention Gbagbo fait peur
L’objectif visé par les commanditaires de cette campagne de dénigrement et d’intoxication est d’éliminer politiquement le président Gbagbo, à défaut de l’avoir fait physiquement en avril dernier. Car même en détention, Laurent Gbagbo fait peur à ses adversaires politiques. Ceux-ci pensent à tort que c’est l’élimination du président Gbagbo de l’échiquier politique national qui leur assurera la pérennité au pouvoir. Mais hélas, cette campagne est vaine. Une fois de plus. Dans sa mission de salir l’image de Gbagbo, « Jeune Afrique » sert à ses lecteurs du déjà entendu. Et qui avait en son temps produit l’effet contraire escompté par les auteurs de ces inepties. Voilà ce qu’écrit « Jeune Afrique » au sujet de la santé de Gbagbo : « En bonne forme physique, mais sujet depuis longtemps à des crises d’épilepsie, il est suivi par le docteur Christophe Blé, son médecin personnel, chaque jour à ses côtés ».
Cette histoire imaginaire d’épilepsie avait été utilisée, sans succès, en 1992 alors qu’Alassane Dramane Ouattara était Premier ministre sous Houphouët, par les mêmes qui sont aujourd’hui assis au palais présidentiel. En effet, « Le Patriote », quotidien pro-Ouattara, avait écrit, dans les années 90, la même chose. Le directeur de publication de ce journal s’appelait Hamed Bakayoko, actuel ministre d’Etat, ministre de l’intérieur du régime Ouattara. Mais cette campagne d’intoxication s’était évanouie parce que les Ivoiriens savaient que c’était de l’affabulation. Alors, que « Jeune Afrique » fasse sien ce même dénigrement gratuit ne peut émouvoir personne. En tout état de cause, les ivoiriens ont vu, pendant la campagne électorale, le président Gbagbo tenir de grands meetings dans tout le pays sans éprouver le moindre malaise, là où des épileptiques auraient piqué plusieurs fois leur crise.
Le cynisme
d’un confrère
Mais « Jeune Afrique » pousse son cynisme jusqu’à écrire : « Au début de sa captivité, Gbagbo se considérant toujours comme le chef de l’Etat, demandait à ses geôliers le programme de ses audiences quotidiennes… ». Histoire de faire croire que le président Laurent Gbagbo n’est plus en possession de toutes ses facultés. Plus loin, l’hebdomadaire écrit à propos de la rencontre du président ivoirien déchu avec ceux les Elders (les anciens), qu’il aurait dit à Koffi Annan ceci : « C’est toi qui nous a mis dans cette situation ». Lui reprochant d’avoir privilégié la tenue des élections sans désarmement. Comment quelqu’un qui n’est pas en possession de ses facultés mentales peut-il avoir un raisonnement aussi lucide ? Mieux comment un homme qui aurait perdu ses facultés mentales peut-il dire au procureur de la République qu’il ne relève pas d’une juridiction ordinaire et lui oppose son statut d’exception, en sa qualité d’ancien chef d’Etat, membre du Conseil Constitutionnel ? Visiblement, on se rend compte que « Jeune Afrique » se mélange les pédales.
Toujours dans sa volonté de dénigrer Laurent Gbagbo, Jeune Afrique écrit : « les membres du camp Ouattara ont pioché dans leur garde-robe pour lui fournir des vêtements ». Il ajoute même que « pour accueillir ses premiers visiteurs, Gbagbo revêtait d’une chemise en jean appartenant au commandant Issiaka Ouattara dit Watao ». On ne peut quand même pas dire que quelqu’un qui a été Président de la République serait sans vêtements. Et si tel était le cas parce que tout aurait été détruit par les bombardements de l’armée française sur la résidence officielle du chef de l’Etat, on ne peut pas non plus soutenir que les membres de sa famille tant biologique que politique n’ont pas les moyens de lui fournir des vêtements. En fait, le seul mérite de cette révélation, vraie ou fausse de « Jeune Afrique », c’est qu’elle montre à l’évidence que la Côte d’Ivoire vit, depuis le 11 avril dernier, sous une dictature. Sinon, comment comprendre qu’un homme qui n’est qu’en résidence surveillée, et qui n’est même pas inculpé, soit privé de visite au point que ses parents ne puissent pas lui fournir des vêtements. C’est seulement sous les régimes dictatoriaux qu’une chose pareille est possible.
Opération discrédit de Koffigoh
En outre « Jeune Afrique » tente de discréditer l’avocat togolais Joseph Kokou Koffigoh qui s’est constitué pour la défense du président Gbagbo. La publication le présente comme l’ami de longue date de Gbagbo. En insinuant qu’il se serait réinscrit au barreau de son pays uniquement pour défendre son ami. Cela voudrait dire, selon « Jeune Afrique », que si le dossier Gbagbo est évacué, Joseph Koffigoh devrait déposer, à nouveau, la toge. C’est vraiment malheureux de vouloir lier la vie professionnelle d’un homme comme Koffigoh à l’affaire Gbagbo parce qu’on n’éprouve de la haine pour ce dernier. Enfin, « Jeune Afrique » intime pratiquement l’ordre au procureur argentin Luis Moreno-Ocampo à traduire le président Laurent Gbagbo devant la cour pénale internationale (CPI). « Le procureur Luis Moreno-Ocampo fera tout pour envoyer Gbagbo devant la cour pénale internationale », écrit l’hebdomadaire. Dans la pensée de « Jeune Afrique » et de ses commanditaires, il faut anéantir politiquement Laurent Gbagbo de la scène ivoirienne à défaut de l’avoir éliminé physiquement en avril dernier. Et pour eux, cela passe par sa condamnation et son emprisonnement hors des frontières de la Côte d’Ivoire. Notamment dans les geôles de la cour pénale internationale (Cpi). Mais malheureusement pour eux, les choses ne passeront pas aussi facilement comme ils le veulent.
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
Combien a coûté cette campagne de dénigrement et d’intoxication de « Jeune Afrique » à l’endroit du président Laurent Gbagbo, renversé par l’armée française le 11 avril 2011, et détenu dans le nord du pays ? En tout cas, l’affaire a dû rapporter gros à l’hebdomadaire. Car ses envoyés spéciaux n’y sont pas allés de mains mortes dans leur mission de salir l’image du président Gbagbo. Ils ont d’abord noirci l’image du président Gbagbo avant d’intimer pratiquement l’ordre au procureur Luis Moreno-Ocampo de le traduire devant la cour pénale internationale (CPI). Ils ont ensuite tenté de discréditer le célèbre homme politique et avocat togolais Joseph Koffigoh qui s’est constitué pour la défense du président Gbagbo.
Même en détention Gbagbo fait peur
L’objectif visé par les commanditaires de cette campagne de dénigrement et d’intoxication est d’éliminer politiquement le président Gbagbo, à défaut de l’avoir fait physiquement en avril dernier. Car même en détention, Laurent Gbagbo fait peur à ses adversaires politiques. Ceux-ci pensent à tort que c’est l’élimination du président Gbagbo de l’échiquier politique national qui leur assurera la pérennité au pouvoir. Mais hélas, cette campagne est vaine. Une fois de plus. Dans sa mission de salir l’image de Gbagbo, « Jeune Afrique » sert à ses lecteurs du déjà entendu. Et qui avait en son temps produit l’effet contraire escompté par les auteurs de ces inepties. Voilà ce qu’écrit « Jeune Afrique » au sujet de la santé de Gbagbo : « En bonne forme physique, mais sujet depuis longtemps à des crises d’épilepsie, il est suivi par le docteur Christophe Blé, son médecin personnel, chaque jour à ses côtés ».
Cette histoire imaginaire d’épilepsie avait été utilisée, sans succès, en 1992 alors qu’Alassane Dramane Ouattara était Premier ministre sous Houphouët, par les mêmes qui sont aujourd’hui assis au palais présidentiel. En effet, « Le Patriote », quotidien pro-Ouattara, avait écrit, dans les années 90, la même chose. Le directeur de publication de ce journal s’appelait Hamed Bakayoko, actuel ministre d’Etat, ministre de l’intérieur du régime Ouattara. Mais cette campagne d’intoxication s’était évanouie parce que les Ivoiriens savaient que c’était de l’affabulation. Alors, que « Jeune Afrique » fasse sien ce même dénigrement gratuit ne peut émouvoir personne. En tout état de cause, les ivoiriens ont vu, pendant la campagne électorale, le président Gbagbo tenir de grands meetings dans tout le pays sans éprouver le moindre malaise, là où des épileptiques auraient piqué plusieurs fois leur crise.
Le cynisme
d’un confrère
Mais « Jeune Afrique » pousse son cynisme jusqu’à écrire : « Au début de sa captivité, Gbagbo se considérant toujours comme le chef de l’Etat, demandait à ses geôliers le programme de ses audiences quotidiennes… ». Histoire de faire croire que le président Laurent Gbagbo n’est plus en possession de toutes ses facultés. Plus loin, l’hebdomadaire écrit à propos de la rencontre du président ivoirien déchu avec ceux les Elders (les anciens), qu’il aurait dit à Koffi Annan ceci : « C’est toi qui nous a mis dans cette situation ». Lui reprochant d’avoir privilégié la tenue des élections sans désarmement. Comment quelqu’un qui n’est pas en possession de ses facultés mentales peut-il avoir un raisonnement aussi lucide ? Mieux comment un homme qui aurait perdu ses facultés mentales peut-il dire au procureur de la République qu’il ne relève pas d’une juridiction ordinaire et lui oppose son statut d’exception, en sa qualité d’ancien chef d’Etat, membre du Conseil Constitutionnel ? Visiblement, on se rend compte que « Jeune Afrique » se mélange les pédales.
Toujours dans sa volonté de dénigrer Laurent Gbagbo, Jeune Afrique écrit : « les membres du camp Ouattara ont pioché dans leur garde-robe pour lui fournir des vêtements ». Il ajoute même que « pour accueillir ses premiers visiteurs, Gbagbo revêtait d’une chemise en jean appartenant au commandant Issiaka Ouattara dit Watao ». On ne peut quand même pas dire que quelqu’un qui a été Président de la République serait sans vêtements. Et si tel était le cas parce que tout aurait été détruit par les bombardements de l’armée française sur la résidence officielle du chef de l’Etat, on ne peut pas non plus soutenir que les membres de sa famille tant biologique que politique n’ont pas les moyens de lui fournir des vêtements. En fait, le seul mérite de cette révélation, vraie ou fausse de « Jeune Afrique », c’est qu’elle montre à l’évidence que la Côte d’Ivoire vit, depuis le 11 avril dernier, sous une dictature. Sinon, comment comprendre qu’un homme qui n’est qu’en résidence surveillée, et qui n’est même pas inculpé, soit privé de visite au point que ses parents ne puissent pas lui fournir des vêtements. C’est seulement sous les régimes dictatoriaux qu’une chose pareille est possible.
Opération discrédit de Koffigoh
En outre « Jeune Afrique » tente de discréditer l’avocat togolais Joseph Kokou Koffigoh qui s’est constitué pour la défense du président Gbagbo. La publication le présente comme l’ami de longue date de Gbagbo. En insinuant qu’il se serait réinscrit au barreau de son pays uniquement pour défendre son ami. Cela voudrait dire, selon « Jeune Afrique », que si le dossier Gbagbo est évacué, Joseph Koffigoh devrait déposer, à nouveau, la toge. C’est vraiment malheureux de vouloir lier la vie professionnelle d’un homme comme Koffigoh à l’affaire Gbagbo parce qu’on n’éprouve de la haine pour ce dernier. Enfin, « Jeune Afrique » intime pratiquement l’ordre au procureur argentin Luis Moreno-Ocampo à traduire le président Laurent Gbagbo devant la cour pénale internationale (CPI). « Le procureur Luis Moreno-Ocampo fera tout pour envoyer Gbagbo devant la cour pénale internationale », écrit l’hebdomadaire. Dans la pensée de « Jeune Afrique » et de ses commanditaires, il faut anéantir politiquement Laurent Gbagbo de la scène ivoirienne à défaut de l’avoir éliminé physiquement en avril dernier. Et pour eux, cela passe par sa condamnation et son emprisonnement hors des frontières de la Côte d’Ivoire. Notamment dans les geôles de la cour pénale internationale (Cpi). Mais malheureusement pour eux, les choses ne passeront pas aussi facilement comme ils le veulent.
Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr