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Politique Publié le jeudi 18 août 2011 | Notre Voie

21 jours après, militaires et civils attendent toujours

© Notre Voie Par DR
Sécurité : le colonel-major Boniface Konan a mis fin à son exil
Vendredi 29 juillet 2011. Abidjan. Aéroport international de Port-Bouet. Photo: le colonel-major Boniface Konan, ex-com` théâtre des opérations et chef des commandos fusiliers marins (FUMACO) est rentré en compagnie de nombreux autres exilés
Il doit être difficile actuellement d’être dans la peau des 5 officiers de l’armée ivoirienne exilés au Ghana et qui sont rentrés au pays après la signature, le 29 juillet dernier, d’un accord avec le gouvernement ivoirien. C’est que, selon une source proche du ministre de la Défense, rien ou presque n’a été fait dans le sens du respect de l’accord signé avec les réfugiés. «Ce qui a été fait jusque-là et que les concernés ne peuvent pas nier, c’est la main levée sur leurs comptes bancaires respectifs. Aujourd’hui, ils peuvent toucher leur salaire sans problème». A part ça, reconnait-il, les autres actes à poser sont sur la voie de l’être.
Alors que l’accord dit explicitement qu’il n’y aura «pas de poursuite judiciaire contre les officiers qui répondent à l’appel du président de la République et rentrent au pays avec la délégation gouvernementale», les cinq officiers rentrés au pays ont été inculpés la semaine dernière par le commissaire du gouvernement Ange-Bernard Kessy. Ce sont eux qui complétaient la liste à 62 militaires inculpés. Il a fallu la pression de la presse et de certains militaires pour que très rapidement et en catimini, leurs noms et prénoms soient retirés de la liste. Du coup, on se retrouve aujourd’hui à 57 militaires inculpés. La loi d’amnistie qu’ils ont appelée de tous leurs vœux pour rassurer les uns et les autres afin qu’ils rentrent au pays le cœur tranquille n’est pas encore votée. Du moins aucune ordonnance ou décret ne parle de ça. Autre chose, Boniface Konan et ses camarades d’arme sont toujours dans leur hôtel et se tournent les pouces. Ils ne sont pas encore affectés à d’autres postes comme promis. Tout au plus participent-ils à quelques réunions à l’état-major des armées au Plateau comme c’était le cas hier.
L’arrêt des poursuites et la libération des militaires incarcérés ne sont pas non plus à l’ordre du jour. Dans ces conditions, quelle garantie de sécurité donne-t-on aux autres exilés et quelle confiance entend-on établir entre eux et le gouvernement pour une réconciliation vraie ? Seul le ministre de la Défense peut répondre à ces préoccupations. Les regards sont donc tournés vers Paul Koffi Koffi.

Abdoulaye Villard Sanogo
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