Plusieurs opérateurs économiques installés sur les grandes artères ont vu la devanture de leurs magasins détruite. L’incidence sur les chiffres d’affaires est nette. Et pour cause, les commerçants ne décolèrent pas contre les maires qui leur ont permis de s’installer en ces lieux.
Sandrine Kouamé a l’habitude de recevoir beaucoup de monde dans son magasin. Ce matin du vendredi 12 août, le sourire a disparu sur ses lèvres. Nous sommes sur le boulevard Latrille. Il est 15h30, au magasin de prêt-à-porter ‘’Paris fashion’’. C’est un «4 mètres carrés », dont les portes sont en vitres teintées. Difficile donc de voir ce qui se trouve à l’intérieur. A l’entrée, un tas de gravats rend difficile l’accès. La devanture de ce magasin a été démolie suite à l’opération de déguerpissement en cours dans le district d’Abidjan. Cette belle initiative gouvernementale qui améliore le cadre de vie des populations, provoque néanmoins quelques impondérables.
Problème de visibilité
En effet, à pareille heure, la recette de la journée est généralement chose acquise pour Sandrine. Et pourtant, elle vit une période de vaches maigres actuellement. Son chiffre d’affaires a considérablement baissé. Spécialisé dans le prêt-à-porter féminin, son magasin recevait 10 à15 clientes par jour. Avec une recette de 25. 000 Fcfa. En cause de ce revirement de situation, la disparition de la vitrine du magasin qui crée des problèmes de visibilité. « La devanture d’un magasin est un peu comme un support de communication. C’est par-là que nous avons le premier contact avec les clients. Les habits que j’expose attirent la gent féminine. Mais, aujourd’hui avec la ‘’dévastation’’, la clientèle a baissé », indique-t-elle, avec amertume.
Selon elle, certains clients n’aiment pas se retrouver enfermés pour choisir un habit : « Comme on le dit, c’est l’intérieur qui retient mais, c’est l’extérieur qui attire », explique la commerçante. L’avantage pour les commerçants, c’est d’avoir un magasin ou une boutique dont la porte ouvre directement sur la voie publique, et c’est cela qui ajoute de la valeur au commerce. Ces opérateurs pleins d’ingéniosité construisent des hangars pour agrandir leurs affaires et, par ricochet, appâter la clientèle. Mais certains ajoutent une construction à leur local occupant ainsi la voie publique. ‘’Kds confection’’, une maison de couture à Yopougon a également subi les conséquences de l’opération de salubrité publique. Situé entre deux rues à Niangon, ‘’Kds’’ est un espace un peu contigu à la voie publique. Le passage du bulldozer est encore perceptible. Il faut franchir une immondice de gravats pour entrer au magasin. La devanture ainsi qu’une partie du comptoir sont tombées. Cet espace de mode ne présente pas une belle vue de l’extérieur. Il faut monter sur un morceau de brique pour pénétrer à l’intérieur. Dans le grand salon, des mannequins regroupés encombrent l’espace. « Mon salon se trouve réduit aujourd’hui. J’ai dû regrouper mes mannequins-modèles ici et superposer des machines à coudre çà et là. Certains de mes employés faisaient les retouches dans cette partie détruite. Actuellement, tout le monde est à l’intérieur. Ce qui rend le boulot laborieux et le hic dans tout cela, je perds une énorme quantité d’argent », fait-elle remarquer. Le propriétaire regrette une baisse de 30% de ses activités. Cette partie de l’établissement sert à exposer les modèles les plus réussis. Ainsi, de nouvelles personnes sont attirées mais aussi, elle sert de publicité. Le propriétaire de Kds, un ancien mannequin, explique avec déconvenue : « je reçois près de 20 clients par jour et j’ai à mon actif 13 employés pour 12 machines. Mon espace se trouve trop réduit. Non seulement, je perds de la valeur, mais en plus, mon intégrité est atteinte», dit-il. Aujourd’hui, Kds se voit obliger de remodeler son environnement afin de le rendre beaucoup plus attractif. « Nous pouvons passer la journée sans recevoir un seul client. Certains pensent que nous avons déménagé. Heureusement pour nous que notre numéro de téléphone est encore visible. Sinon on allait mettre la clé sous le paillasson », témoigne Abdoul, l’un des vendeurs. Malgré ce flux de récriminations, beaucoup de commerçants se gardent de mettre en cause les autorités gouvernementales.
Chacun se défend
«On les comprend », tempère Marius Koffi. Ils vitupèrent plutôt contre les maires qui leur ont attribué ces espaces relevant du domaine public. «Ce sont eux qui nous délivraient des autorisations », note Armand N’Ziébou, gérant de la boutique «Le classico», située à Marcory-Hibiscus. Pour lui, les commerçants sont dans cette situation à cause de la cupidité de l’autorité municipale. «Nous sommes fondés à demander des dédommagements parce que les maires font partie des pouvoirs publics », souligne le commerçant. Mais pour les maires, il s’agissait d’une mesure transitoire. «Le pays traversait une période difficile où trouver un emploi était devenu très difficile. C’est par humanisme que certains maires ont agi de la sorte », se défend Alfred Monhéssan de la mairie de Yopougon.
Sandrine Kouamé a l’habitude de recevoir beaucoup de monde dans son magasin. Ce matin du vendredi 12 août, le sourire a disparu sur ses lèvres. Nous sommes sur le boulevard Latrille. Il est 15h30, au magasin de prêt-à-porter ‘’Paris fashion’’. C’est un «4 mètres carrés », dont les portes sont en vitres teintées. Difficile donc de voir ce qui se trouve à l’intérieur. A l’entrée, un tas de gravats rend difficile l’accès. La devanture de ce magasin a été démolie suite à l’opération de déguerpissement en cours dans le district d’Abidjan. Cette belle initiative gouvernementale qui améliore le cadre de vie des populations, provoque néanmoins quelques impondérables.
Problème de visibilité
En effet, à pareille heure, la recette de la journée est généralement chose acquise pour Sandrine. Et pourtant, elle vit une période de vaches maigres actuellement. Son chiffre d’affaires a considérablement baissé. Spécialisé dans le prêt-à-porter féminin, son magasin recevait 10 à15 clientes par jour. Avec une recette de 25. 000 Fcfa. En cause de ce revirement de situation, la disparition de la vitrine du magasin qui crée des problèmes de visibilité. « La devanture d’un magasin est un peu comme un support de communication. C’est par-là que nous avons le premier contact avec les clients. Les habits que j’expose attirent la gent féminine. Mais, aujourd’hui avec la ‘’dévastation’’, la clientèle a baissé », indique-t-elle, avec amertume.
Selon elle, certains clients n’aiment pas se retrouver enfermés pour choisir un habit : « Comme on le dit, c’est l’intérieur qui retient mais, c’est l’extérieur qui attire », explique la commerçante. L’avantage pour les commerçants, c’est d’avoir un magasin ou une boutique dont la porte ouvre directement sur la voie publique, et c’est cela qui ajoute de la valeur au commerce. Ces opérateurs pleins d’ingéniosité construisent des hangars pour agrandir leurs affaires et, par ricochet, appâter la clientèle. Mais certains ajoutent une construction à leur local occupant ainsi la voie publique. ‘’Kds confection’’, une maison de couture à Yopougon a également subi les conséquences de l’opération de salubrité publique. Situé entre deux rues à Niangon, ‘’Kds’’ est un espace un peu contigu à la voie publique. Le passage du bulldozer est encore perceptible. Il faut franchir une immondice de gravats pour entrer au magasin. La devanture ainsi qu’une partie du comptoir sont tombées. Cet espace de mode ne présente pas une belle vue de l’extérieur. Il faut monter sur un morceau de brique pour pénétrer à l’intérieur. Dans le grand salon, des mannequins regroupés encombrent l’espace. « Mon salon se trouve réduit aujourd’hui. J’ai dû regrouper mes mannequins-modèles ici et superposer des machines à coudre çà et là. Certains de mes employés faisaient les retouches dans cette partie détruite. Actuellement, tout le monde est à l’intérieur. Ce qui rend le boulot laborieux et le hic dans tout cela, je perds une énorme quantité d’argent », fait-elle remarquer. Le propriétaire regrette une baisse de 30% de ses activités. Cette partie de l’établissement sert à exposer les modèles les plus réussis. Ainsi, de nouvelles personnes sont attirées mais aussi, elle sert de publicité. Le propriétaire de Kds, un ancien mannequin, explique avec déconvenue : « je reçois près de 20 clients par jour et j’ai à mon actif 13 employés pour 12 machines. Mon espace se trouve trop réduit. Non seulement, je perds de la valeur, mais en plus, mon intégrité est atteinte», dit-il. Aujourd’hui, Kds se voit obliger de remodeler son environnement afin de le rendre beaucoup plus attractif. « Nous pouvons passer la journée sans recevoir un seul client. Certains pensent que nous avons déménagé. Heureusement pour nous que notre numéro de téléphone est encore visible. Sinon on allait mettre la clé sous le paillasson », témoigne Abdoul, l’un des vendeurs. Malgré ce flux de récriminations, beaucoup de commerçants se gardent de mettre en cause les autorités gouvernementales.
Chacun se défend
«On les comprend », tempère Marius Koffi. Ils vitupèrent plutôt contre les maires qui leur ont attribué ces espaces relevant du domaine public. «Ce sont eux qui nous délivraient des autorisations », note Armand N’Ziébou, gérant de la boutique «Le classico», située à Marcory-Hibiscus. Pour lui, les commerçants sont dans cette situation à cause de la cupidité de l’autorité municipale. «Nous sommes fondés à demander des dédommagements parce que les maires font partie des pouvoirs publics », souligne le commerçant. Mais pour les maires, il s’agissait d’une mesure transitoire. «Le pays traversait une période difficile où trouver un emploi était devenu très difficile. C’est par humanisme que certains maires ont agi de la sorte », se défend Alfred Monhéssan de la mairie de Yopougon.