Le cacao ivoirien continue de se dégrader au fil des campagnes. Beaucoup n’hésitent pas à pointer du doigt les coopératives d’être à la base de la mauvaise qualité de la spéculation. Des accusations que les coopératives supportent difficilement. Pour dégager leurs responsabilités, ces organisations de base multiplient les rencontres de concertation et de mise à niveau. En attendant la grande réunion, prévue à Grand-Bassam, le président du Groupement des coopératives agricoles de Côte d’Ivoire, Fousséni Sogodogo, par ailleurs vice-président du Groupement d’intérêt économique des producteurs, des coopératives et des traitants rejette la faute sur les pisteurs avides de gains faciles. Privilégiant la quantité, «ces intermédiaires qui ne font pas partie de la chaîne de commercialisation » ne feraient aucun effort en matière de qualité. «Ils ramassent tout sur leur passage et mélangent tout », accuse M. Sogodogo. Toute chose qui pour Drissa Sidibé, président du Groupement des traitants, est à l’origine de la décote de 50 Fcfa/Kg que subit la production nationale. Cette année, ce sont ainsi près de 197 milliards Fcfa qui ont été perdus là où le voisin ghanéen a pu bénéficier de plus 60 milliards Fcfa de bonus. Pour mettre fin à ce système qui dégrade l’image du cacao ivoirien, les deux dirigeants préconisent de traiter avec les unions de coopératives. Ce qui aura par ailleurs l’avantage de faire disparaître la multitude de pisteurs et de diminuer les intervenants dans la chaîne. En novembre 2010, le Comité de gestion avait institué un contrôle de la qualité du cacao à l’entrée de toutes les usines de conditionnement et de transformation à Abidjan et à San Pedro. Cette décision censée améliorer la qualité du cacao n’a pas apporté de résultats probants. En outre, pour la campagne qui s’ouvre dans deux mois, ils ont plaidé pour la libération des financements destinés notamment à la sacherie.
L.B
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