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Politique Publié le vendredi 19 août 2011 | Nord-Sud

Enquête liée à la crise post-électorale : Le couple Gbagbo inculpé

© Nord-Sud Par Prisca
Pré campagne électorale du candidat du FPI : 10.000 femmes apportent leur soutien au président Laurent Gbagbo
Samedi 11 septembre 2010. Abidjan, Treichville. Palais de la culture Bernard B. Dadié. Photo: le président Laurent Gbagbo
L’enquête diligentée par le parquet d’Abidjan-Plateau contre les dignitaires de l’ancien régime au pouvoir vient de connaître un tournant avec l’inculpation de Laurent et de Simone Gbagbo.

Laurent Gbagbo et son épouse, Simone, vont bientôt quitter leurs résidences cossues de Korhogo et d’Odienné pour des cellules de prison. Depuis hier, pour l’ancien dirigeant ivoirien et, depuis mardi dernier, pour l’ex-première dame, les juges d’instruction en charge de leurs dossiers judiciaires, ont décidé de les inculper. C’est le procureur de la République près le tribunal d’Abidjan-Plateau, Simplice Koffi Kouadio qui a donné l’information au cours d’une conférence de presse. « Depuis le mardi 16 août, Mme Simone Gbagbo a été inculpée et placée en détention préventive à Odienné. Pour le moment, elle est dans le local où elle avait été placée en résidence surveillée. Par ailleurs, le juge d’instruction (de Korhogo) m’a informé qu’il vient d’inculper, ce soir même, l’ancien président, Laurent Gbagbo », a annoncé Simplice Koffi Kouadio. L’inculpation du couple Gbagbo entre dans le cadre des enquêtes pour crimes économiques. Précisément, l’inculpation de l’ancien homme fort d’Abidjan porte sur les faits de « vol aggravé, de détournement de deniers publics, de pillage et d’atteinte à l’économie nationale ». Conséquence de cette inculpation, les visites à Laurent et à Simone Gbagbo sont dorénavant soumis à un avis des juges d’instruction de Korhogo et d’Odienné. Cet avis devrait également prévaloir dans le transfèrement de l’ancien couple présidentiel vers d’autres lieux de détention, à la Maison d’arrêt et de correction, par exemple. S’agissant de l’immunité de l’ancien chef de l’Etat, le haut-magistrat a laissé entendre que c’est en toute responsabilité que le juge d’instruction a pris sa décision. En tant que procureur de la République, Simplice Koffi Kouadio n’écarte pas la possibilité de dire son mot sur cette question d’immunité que les avocats de M. Gbagbo pourraient également interjeter appel. En attendant ces ‘’recours’’, démarre ainsi une nouvelle phase importante de la vie de ces deux acteurs de la scène politique ivoirienne qui ont dirigé la Côte d’Ivoire d’une main de fer pendant une dizaine d’années. Pour les autres dignitaires de leur régime, cette inculpation marque aussi un tournant puisque ceux qui étaient assignés à résidence, sont à présent sous contrôle judiciaire. « Toutes les personnes qui faisaient l’objet des mesures d’assignation à résidence sont désormais sous contrôle judiciaire », a déclaré le procureur Simplice Koffi.

Sur les autres aspects de l’enquête diligentée contre les anciens tenants du pouvoir, la conférence de presse d’hier a été l’occasion pour le procureur du Plateau d’annoncer l’inculpation du Dr Christophe Blé, médecin personnel de Laurent Gbagbo, pour atteinte à la sûreté de l’Etat. En ce qui concerne les investigations spécifiques portant notamment, d’une part sur l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat d’Yves Lambelin et de ses compagnons du Novotel et d’autre part du colonel-major à la retraite Adama Dosso, Simple Koffi Kouadio a fait savoir que l’ancien patron de la garde républicaine, Bruno Dogbo Blé a été inculpé dans ces deux cas.

Répondant à une question des journalistes sur l’enquête concernant la mort de l’ancien ministre, Désiré Tagro, le procureur Simplice Koffi s’est voulu clair : « une enquête n’est pas un jeu d’équilibrisme ». En termes plus simples, le conférencier a fait savoir que les conditions dans lesquelles l’ancien ministre de l’Intérieur a été tué (à la résidence présidentielle qui était, selon M. Koffi Kouadio, un champ de bataille), ne permettent de faire évoluer cette enquête avec célérité. C’est avec la même rigueur que le procureur de la République près le tribunal du Plateau a balayé du revers de la main, les accusations de deux poids, deux mesures portées contre la justice ivoirienne. « Qui du pyromane ou du secouriste qui, après avoir réussi à éteindre l’incendie, est suspecté d’avoir emporté une chaussure, doit-on juger, en premier ? », s’est-il interrogé.

Marc Dossa
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