Si on en juge par les chefs d’accusation qui les chargent, Laurent Gbagbo et son épouse Simone auront du mal à se tirer d’affaires.
Les carottes sont presque cuites. Alors même qu’on n’en est qu’à un seul pan de la forfaiture qu’ils auraient commise, le sort de Laurent, de Simone Gbagbo et de l’ensemble des dignitaires de leur régime de la Refondation, semble scellé. Car, au vu des chefs d’inculpations relatifs au crime économique égrené, jeudi dernier, par le procureur de la République près le tribunal du Plateau, le non-lieu paraît écarté d’office. Vol aggravé, concussion, pillage, atteinte à l’économie nationale sont, en effet, de façon précise, les faits pour lesquels l’ancien couple présidentiel vient d’être inculpé. En termes simples, il est reproché à l’ancien homme fort d’Abidjan et à son clan, d’avoir fait main basse sur les deniers publics, d’avoir vidé les caisses de l’Etat, de s’être attaqués à des établissements financiers privés et d’avoir vidé leurs coffres-forts. Et, quoique le procureur Simplice Koffi Kouadio ait fait remarquer que la justice ivoirienne, dans ses nouveaux habits, ne saurait s’accommoder des jeux d’équilibristes, le réquisitoire penche immanquablement vers la culpabilité de l’ancien numéro un ivoirien.
Au-delà de toute supputation qui fonde cette culpabilité de M. Gbagbo et de son épouse, c’est le fait qu’au moment où survient la crise post-électorale (qu’ils ont d’ailleurs provoquée), ce sont eux qui étaient à la manette. Que ce soit le braquage de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, du pillage des caisses de l’Etat pour l’achat d’armes de guerre ou des tentatives de création d’une monnaie ivoirienne, l’ancien dirigeant ivoirien était bien au courant de tout et a laissé faire. S’agissant des 300 milliards F. Cfa sortis illégalement des caisses de la Bceao par Philippe Henri Dacoury-Tabley, anciennement gouverneur de la banque sous-régionale ouest-africaine, Laurent Gbagbo est bien passible de poursuites pour complicité ou recel. Mais, bien avant la crise post-électorale, Laurent Gbagbo avait déjà commencé à s’armer. Toute chose qui suppose que l’argent a été sorti du trésor ivoirien pour acheter des armes alors que le pays était sous embargo. Toujours, dans le cadre des achats massifs d’armes, plusieurs observateurs sont persuadés que les 600 milliards de la filière café-cacao disparus des caisses des planteurs, ont servit au financement du programme d’armement mis en place par l’ancien chef de l’Etat. L’autre dossier financier dans lequel subsiste des zones d’ombre et qui ont sans doute conduit le juge Koné Mamadou à inculper Laurent Gbagbo est celui des 100 milliards F. Cfa de l’usine chocolatière de Fulton aux Etats-Unis. Arguant que le pays devait se donner les moyens de transformer ses productions de café et de cacao, M. Gbagbo aurait bel et bien donné sa bénédiction à des membres de son clan, pour l’achat de cette usine qui n’a jamais produit une seule tablette de chocolat. C’est avec le même intérêt que les Ivoiriens attendent que les avocats de Laurent Gbagbo justifient l’utilisation des 100 milliards F. Cfa versés par la société Trafigura. Suite au scandale des déchets toxiques, la société néerlandaise avait convenu de verser à l’Etat de Côte d’Ivoire, cette somme conséquente à titre de dommages et intérêts. Si un dixième de ces fonds a été utilisé pour dédommager les victimes, force est de reconnaître que la plus grande partie s’est volatilisée dans la nature. Les populations, premières victimes de ces scandales, avaient déjà dressé leur réquisitoire. C’est celui que la justice est appelée à suivre en déclarant Gbagbo et les siens, coupables.
Marc Dossa
Les carottes sont presque cuites. Alors même qu’on n’en est qu’à un seul pan de la forfaiture qu’ils auraient commise, le sort de Laurent, de Simone Gbagbo et de l’ensemble des dignitaires de leur régime de la Refondation, semble scellé. Car, au vu des chefs d’inculpations relatifs au crime économique égrené, jeudi dernier, par le procureur de la République près le tribunal du Plateau, le non-lieu paraît écarté d’office. Vol aggravé, concussion, pillage, atteinte à l’économie nationale sont, en effet, de façon précise, les faits pour lesquels l’ancien couple présidentiel vient d’être inculpé. En termes simples, il est reproché à l’ancien homme fort d’Abidjan et à son clan, d’avoir fait main basse sur les deniers publics, d’avoir vidé les caisses de l’Etat, de s’être attaqués à des établissements financiers privés et d’avoir vidé leurs coffres-forts. Et, quoique le procureur Simplice Koffi Kouadio ait fait remarquer que la justice ivoirienne, dans ses nouveaux habits, ne saurait s’accommoder des jeux d’équilibristes, le réquisitoire penche immanquablement vers la culpabilité de l’ancien numéro un ivoirien.
Au-delà de toute supputation qui fonde cette culpabilité de M. Gbagbo et de son épouse, c’est le fait qu’au moment où survient la crise post-électorale (qu’ils ont d’ailleurs provoquée), ce sont eux qui étaient à la manette. Que ce soit le braquage de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, du pillage des caisses de l’Etat pour l’achat d’armes de guerre ou des tentatives de création d’une monnaie ivoirienne, l’ancien dirigeant ivoirien était bien au courant de tout et a laissé faire. S’agissant des 300 milliards F. Cfa sortis illégalement des caisses de la Bceao par Philippe Henri Dacoury-Tabley, anciennement gouverneur de la banque sous-régionale ouest-africaine, Laurent Gbagbo est bien passible de poursuites pour complicité ou recel. Mais, bien avant la crise post-électorale, Laurent Gbagbo avait déjà commencé à s’armer. Toute chose qui suppose que l’argent a été sorti du trésor ivoirien pour acheter des armes alors que le pays était sous embargo. Toujours, dans le cadre des achats massifs d’armes, plusieurs observateurs sont persuadés que les 600 milliards de la filière café-cacao disparus des caisses des planteurs, ont servit au financement du programme d’armement mis en place par l’ancien chef de l’Etat. L’autre dossier financier dans lequel subsiste des zones d’ombre et qui ont sans doute conduit le juge Koné Mamadou à inculper Laurent Gbagbo est celui des 100 milliards F. Cfa de l’usine chocolatière de Fulton aux Etats-Unis. Arguant que le pays devait se donner les moyens de transformer ses productions de café et de cacao, M. Gbagbo aurait bel et bien donné sa bénédiction à des membres de son clan, pour l’achat de cette usine qui n’a jamais produit une seule tablette de chocolat. C’est avec le même intérêt que les Ivoiriens attendent que les avocats de Laurent Gbagbo justifient l’utilisation des 100 milliards F. Cfa versés par la société Trafigura. Suite au scandale des déchets toxiques, la société néerlandaise avait convenu de verser à l’Etat de Côte d’Ivoire, cette somme conséquente à titre de dommages et intérêts. Si un dixième de ces fonds a été utilisé pour dédommager les victimes, force est de reconnaître que la plus grande partie s’est volatilisée dans la nature. Les populations, premières victimes de ces scandales, avaient déjà dressé leur réquisitoire. C’est celui que la justice est appelée à suivre en déclarant Gbagbo et les siens, coupables.
Marc Dossa