Depuis la fin de la crise postélectorale, le marché est caractérisé par un vent inflationniste des prix des produits de grande consommation. La rentrée s’annonce assez mouvementée pour le gouvernement qui va devoir s’expliquer sur la cherté de la vie.
Le ministre du Commerce, multiplie les réunions avec les acteurs sous tutelle: grossistes, demi-grossistes, détaillants etc. L’objectif de ce corps à corps est de rendre les produits de consommation accessibles aux ménages. Le sucre et le riz sont en première ligne des denrées dont il a essayé de faire baisser les prix. Si ces actions sont saluées par quelques consommateurs, la grande majorité pense que jusque-là, le gouvernement ne s’est attaqué qu’à la partie immergée de l’iceberg. Dans les boutiques des quartiers, sur les marchés et dans les grandes surfaces, les étiquettes sont capricieuses. Du vivrier aux produits manufacturés, les prix ne cessent de grimper, au grand dam des clients qui ne savent plus à quelle boutique se fier. Le gouvernement après de deux semaines de ‘‘vacances’’ pourra-t-il arrêter ce vent inflationniste qui menace d’emporter le sachet de la ménagère ? Aujourd’hui, le prix du kilo de viande risque de passer de 2.500 à 3.000 Fcfa. De fait, en dépit des gymnastiques pour obtenir, ici et là, des réductions de 25, 50 voire 100 Fcfa sur certaines denrées, l’équipe du Premier ministre n’est pas au bout de ses peines. Elle doit s’attaquer avec plus de poigne à la cherté de la vie pour soulager les ménages qui sortent d’une longue crise. Certes, depuis le 26ème étage de l’immeuble Ccia au Plateau, le ministre Banzio et ses collaborateurs ébauchent, avec les commerçants, sans relâche, des stratégies pour réduire les coûts des denrées. Mais tout porte à croire que les engagements ne durent que le temps de leurs signatures et ne sont pas appliqués sur le terrain. On en veut pour preuve, les prix qui oscillent d’un quartier à un autre où un même produit n’est pas vendu au même prix à Port Bouët, à Yopougon ou Marcory.
La réalité du terrain
Le 12 août, une rencontre avec les commerçants du riz au ministère du Commerce a porté sur la baisse du prix du sac 50 kilo. Il s’est agi du riz de grande consommation 25% brisure. Le protocole d’accord qui en est sorti stipule que le riz se vendrait à 15.500 Fcfa par l’importateur, 15.750 chez le grossiste et 17.000 Fcfa avec le détaillant, soit 340 Fcfa/kg.
Mais à en croire Konaté B., un enseignant à Yopougon Banco II, le sac est vendu à 19.000 Fcfa dans certaines boutiques. Dans le même mouvement, plusieurs produits connaissent des augmentations anarchiques. Avant le début du Ramadan, des échanges avec les commerçants ont permis au ministre d’obtenir des réductions de 25 voire 50 Fcfa sur le kg du sucre. Mais cela n’a pas empêché de voir le prix du sucre varier d’une boutique à une autre. « L’on se demande pourquoi le sucre est plus cher en Côte d’Ivoire qu’au Mali, au Burkina », s’est exclamé un consommateur. Le sucre granulé blanc est vendu à 550 Fcfa au Mali et à 650 Fcfa au Burkina tandis qu’il est vendu entre 700 et 900 Fcfa à Abidjan. Et pourtant, la Côte d’Ivoire produit 185.000 T de sucre par an pour une consommation de 220.000 tonnes, soit un déficit de 35.000 T. Le lait, par exemple, est devenu un produit de luxe. La boîte de yaourt Yoplait vendue à 250 Fcfa est passée à 275 Fcfa voire 300 Fcfa dans certaines boutiques. Le petit sachet d’Omo de 30 g est passé à 75 Fcfa. Le savon « Belivoire » est passé de 250 à 300 Fcfa voire 400 Fcfa, le savon Pharmapur qui était vendu à 500 Fcfa est à 600 Fcfa. Si un produit a pris réellement l’ascenseur, c’est le « Javel la Croix ». De 600 Fcfa, il a grimpé à 900 Fcfa. Ces augmentations datent seulement de deux mois. Et personne ne sait à quoi s’attendre les prochaines semaines. La majorité des foyers à Abidjan utilisent le gaz domestique. Là également, les revendeurs ont déchiré les prix indicatifs fixés par le ministère des Mines, du Pétrole et Energie pour se lancer dans la spéculation. Les prix recommandés étaient de 2.000 Fcfa pour la bouteille de 6 kg et 4.000 Fcfa pour la bouteille de 12 kg. Mais sur le terrain, les bouteilles sont vendues à 2.200 voire 2.300 Fcfa pour la première et 4.500 Fcfa pour la seconde. Selon un revendeur, les magasins qui respectent les prix conseillés par le ministère procèdent à une diminution du kilo avant la mise en vente. « Lorsqu’ils sont ravitaillés, ils ne vendent pas tout de suite. Ils ferment le magasin. Tard dans la nuit, à l’aide d’un tuyau, ils extraient deux kilos de la bouteille de 6 kg et 4 kg de la bouteille de 12 kg qu’ils remettent dans d’autres bouteilles avant de les vendre », explique le revendeur. Avant d’ajouter que les prix varient selon les points de vente. Le consommateur lambda, à l’autre bout de la Côte d’Ivoire se voit chaque jour obligé de débourser un peu plus pour acheter le même produit. Les commerçants, les acteurs du vivrier et ceux de la filière viande et bétail se cachent derrière le racket des Frci pour essayer de justifier ces augmentations sauvages. Même quand le nombre des barrages diminue sur certains tronçons, les ménages ne le ressentent pas dans leur panier.
Il appartient au gouvernement, à travers les ministères concernés (Commerce, Agriculture, Industrie, Production animale et Ressources halieutiques, Intérieur …) de prendre le taureau par les cornes, si lz président Ouattara ne veut pas voir les ménages en pleine grogne dans la rue. On sait où conduisent les hausses incontrôlées des prix des produits sur le marché.
L’ancien chef de l’ Etat, Laurent Gbagbo, est mieux placé pour savoir que « ventre affamé, n’a point d’oreille ». Alors, MM. les Ministres, bonne rentrée et vivement que les « Solutions » soient trouvées à ces augmentations !
Kuyo Anderson
Le ministre du Commerce, multiplie les réunions avec les acteurs sous tutelle: grossistes, demi-grossistes, détaillants etc. L’objectif de ce corps à corps est de rendre les produits de consommation accessibles aux ménages. Le sucre et le riz sont en première ligne des denrées dont il a essayé de faire baisser les prix. Si ces actions sont saluées par quelques consommateurs, la grande majorité pense que jusque-là, le gouvernement ne s’est attaqué qu’à la partie immergée de l’iceberg. Dans les boutiques des quartiers, sur les marchés et dans les grandes surfaces, les étiquettes sont capricieuses. Du vivrier aux produits manufacturés, les prix ne cessent de grimper, au grand dam des clients qui ne savent plus à quelle boutique se fier. Le gouvernement après de deux semaines de ‘‘vacances’’ pourra-t-il arrêter ce vent inflationniste qui menace d’emporter le sachet de la ménagère ? Aujourd’hui, le prix du kilo de viande risque de passer de 2.500 à 3.000 Fcfa. De fait, en dépit des gymnastiques pour obtenir, ici et là, des réductions de 25, 50 voire 100 Fcfa sur certaines denrées, l’équipe du Premier ministre n’est pas au bout de ses peines. Elle doit s’attaquer avec plus de poigne à la cherté de la vie pour soulager les ménages qui sortent d’une longue crise. Certes, depuis le 26ème étage de l’immeuble Ccia au Plateau, le ministre Banzio et ses collaborateurs ébauchent, avec les commerçants, sans relâche, des stratégies pour réduire les coûts des denrées. Mais tout porte à croire que les engagements ne durent que le temps de leurs signatures et ne sont pas appliqués sur le terrain. On en veut pour preuve, les prix qui oscillent d’un quartier à un autre où un même produit n’est pas vendu au même prix à Port Bouët, à Yopougon ou Marcory.
La réalité du terrain
Le 12 août, une rencontre avec les commerçants du riz au ministère du Commerce a porté sur la baisse du prix du sac 50 kilo. Il s’est agi du riz de grande consommation 25% brisure. Le protocole d’accord qui en est sorti stipule que le riz se vendrait à 15.500 Fcfa par l’importateur, 15.750 chez le grossiste et 17.000 Fcfa avec le détaillant, soit 340 Fcfa/kg.
Mais à en croire Konaté B., un enseignant à Yopougon Banco II, le sac est vendu à 19.000 Fcfa dans certaines boutiques. Dans le même mouvement, plusieurs produits connaissent des augmentations anarchiques. Avant le début du Ramadan, des échanges avec les commerçants ont permis au ministre d’obtenir des réductions de 25 voire 50 Fcfa sur le kg du sucre. Mais cela n’a pas empêché de voir le prix du sucre varier d’une boutique à une autre. « L’on se demande pourquoi le sucre est plus cher en Côte d’Ivoire qu’au Mali, au Burkina », s’est exclamé un consommateur. Le sucre granulé blanc est vendu à 550 Fcfa au Mali et à 650 Fcfa au Burkina tandis qu’il est vendu entre 700 et 900 Fcfa à Abidjan. Et pourtant, la Côte d’Ivoire produit 185.000 T de sucre par an pour une consommation de 220.000 tonnes, soit un déficit de 35.000 T. Le lait, par exemple, est devenu un produit de luxe. La boîte de yaourt Yoplait vendue à 250 Fcfa est passée à 275 Fcfa voire 300 Fcfa dans certaines boutiques. Le petit sachet d’Omo de 30 g est passé à 75 Fcfa. Le savon « Belivoire » est passé de 250 à 300 Fcfa voire 400 Fcfa, le savon Pharmapur qui était vendu à 500 Fcfa est à 600 Fcfa. Si un produit a pris réellement l’ascenseur, c’est le « Javel la Croix ». De 600 Fcfa, il a grimpé à 900 Fcfa. Ces augmentations datent seulement de deux mois. Et personne ne sait à quoi s’attendre les prochaines semaines. La majorité des foyers à Abidjan utilisent le gaz domestique. Là également, les revendeurs ont déchiré les prix indicatifs fixés par le ministère des Mines, du Pétrole et Energie pour se lancer dans la spéculation. Les prix recommandés étaient de 2.000 Fcfa pour la bouteille de 6 kg et 4.000 Fcfa pour la bouteille de 12 kg. Mais sur le terrain, les bouteilles sont vendues à 2.200 voire 2.300 Fcfa pour la première et 4.500 Fcfa pour la seconde. Selon un revendeur, les magasins qui respectent les prix conseillés par le ministère procèdent à une diminution du kilo avant la mise en vente. « Lorsqu’ils sont ravitaillés, ils ne vendent pas tout de suite. Ils ferment le magasin. Tard dans la nuit, à l’aide d’un tuyau, ils extraient deux kilos de la bouteille de 6 kg et 4 kg de la bouteille de 12 kg qu’ils remettent dans d’autres bouteilles avant de les vendre », explique le revendeur. Avant d’ajouter que les prix varient selon les points de vente. Le consommateur lambda, à l’autre bout de la Côte d’Ivoire se voit chaque jour obligé de débourser un peu plus pour acheter le même produit. Les commerçants, les acteurs du vivrier et ceux de la filière viande et bétail se cachent derrière le racket des Frci pour essayer de justifier ces augmentations sauvages. Même quand le nombre des barrages diminue sur certains tronçons, les ménages ne le ressentent pas dans leur panier.
Il appartient au gouvernement, à travers les ministères concernés (Commerce, Agriculture, Industrie, Production animale et Ressources halieutiques, Intérieur …) de prendre le taureau par les cornes, si lz président Ouattara ne veut pas voir les ménages en pleine grogne dans la rue. On sait où conduisent les hausses incontrôlées des prix des produits sur le marché.
L’ancien chef de l’ Etat, Laurent Gbagbo, est mieux placé pour savoir que « ventre affamé, n’a point d’oreille ». Alors, MM. les Ministres, bonne rentrée et vivement que les « Solutions » soient trouvées à ces augmentations !
Kuyo Anderson