Sénégalais, Nigérians, Guinéens et autres Africains de l’Ouest ont toutes les peines du monde pour obtenir la carte de séjour et vivre dans ce pays de transit vers la riche Libye et l’Europe. Sans ce sésame, beaucoup subissent des tracasseries suivies d’expulsions. Au Niger, bien des Africains originaires de pays de la Cedeao accusent les agents des services de police de les soumettre à d’incessants harcèlements. Les raisons ? La carte de travail dont l‘obtention est «un véritable parcours du combattant». Ce n’est pas de la paranoïa mais l‘étranger est vu par la police et par les citoyens comme un pestiféré et il n’est jamais traité comme les nationaux. «C’est invivable. Ce qui se passe ici n’a rien à voir avec l’unité africaine », grommèle Moussa Cissé, un ouvrier d’Areva. Lui-même n’oubliera pas de si tôt les trois jours passés au poste de police pour avoir oublié sa carte de séjour chez lui. Pour retrouver sa liberté, il a du invoquer tous les saints. Au Niger, l’immigration est judicieusement contrôlée par les autorités qui emploient souvent des méthodes musclées : incursions à domicile ou sur le lieu de travail, contrôles d’identité et rafles. S’en suivent alors des expulsions qui se font parfois manu militari. Alors, plus qu’un simple document, l’établissement de la carte de séjour ou du visa de travail devient un vrai fonds de commerce qui génère de florissantes affaires. En effet, les demandeurs originaires de la Cedeao versent aux inspecteurs 25.000 à 60.000 Fcfa l’équivalent du salaire d’un soldat de l’armée nigérienne. Une manne tombée du ciel pour les inspecteurs.
L.B
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