Le général de division Georges Guiai Bi Poin, proche de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo et qui avait été arrêté le samedi 20 aout 2011, notamment dans le cadre d`une enquête sur un "charnier découvert à l’Ecole nationale de la gendarmerie", a été transféré, le mercredi 24 août 2011, à la Maison d’arrêt et de correction d`Abidjan ( Maca). Celui qui fut l`un des hommes forts du régime de Laurent Gbagbo, tombé le 11 avril 2011, y sera détenu jusqu’à sa comparution devant un tribunal civil. Georges Guiai Bi Poin fait l’objet d’une double procédure judiciaire, notamment devant le parquet militaire et le 6ème cabinet du tribunal de Première instance d’Abidjan. « Nous l`avons arrêté parce qu`il est soupçonné dans l`affaire du charnier découvert à l`Ecole de gendarmerie", avait déclaré le colonel-major Vako Bamba, commandant adjoint de la gendarmerie nationale à la suite de l’arrestation de l’ex-commandant du CeCos. Cette unité regroupant militaires, policiers et gendarmes, fut un des piliers sécuritaires du régime déchu, et a été accusé par ses détracteurs de nombreuses exactions. Mais, depuis le mercredi dernier, d’autres délits et non des moindres ont fait leur apparition dans l’affaire Guiai Bi Poin. Le parquet d’Abidjan, sans mot dire, a décidé d’inculper et de transférer le général trois étoiles à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ( Maca), une prison censée accueillir des délinquants civils. Il est notamment reproché à Georges Guiai Bi Poin, les délits « de vol à mains armées avec violence et effraction, détournements de biens publics, concussions, atteintes à l’économie publique, pillages et complicité des dites infractions ». En tout cas, c’est ce que stipule son mandat de dépôt, selon une source très proche du dossier au parquet d’Abidjan. Ces mêmes sources, de façon concordante, soutiennent que le général Guiai Bi Poin devrait, logiquement, être enfermé au bâtiment C qui accueille les grands criminels, vu les délits qui lui sont reprochés. Mais, du fait de son rang de général, il pourrait être conduit au bâtiment des assimilés qui reçoit, selon nos sources, « des cadres de haut niveau de l’administration ivoirienne ». Mais le jeudi dernier des rumeurs que nous n’avons pu clarifier auprès du parquet, faisaient état de sa « mise au frais » au bâtiment C. Vrai ou faux ? Il reste, en tout état de cause, que le général Guiai Bi Poin, qui avait été l`un des derniers hauts responsables militaires à se rallier au président Alassane Ouattara, après l`arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril, à l`issue d`une crise post-électorale qui a fait au moins 3.000 morts, séjourne en ce moment à la Maca. Le collectif d’avocats constitué par la famille du général pour le défendre, comprenant, entre autres, Mes Gohi Bi et Moularé, prononcera une conférence de presse, le lundi 29 août 2011 à 13 h 30 mn, au « Cercle du rail» au Plateau. Ils promettent un grand déballage… Avec le général Guiai Bi Poin, c’est une soixantaine de militaires qui ont, jusque-là, été inculpés, dont 40 sont incarcérés dans des camps militaires à Korhogo et à Abidjan. Ils sont notamment inculpés d`atteinte à la sûreté de l`Etat ou de "crimes économiques". Signalons que le général Guiai Bi Poin dirigeait, cumulativement, l’Ecole nationale de gendarmerie et le Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), une unité d’élite créée par Laurent Gbagbo et dédiée à la sécurisation de la capitale économique.
Armand B. DEPEYLA
Armand B. DEPEYLA