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Société Publié le samedi 3 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : L’insubmersible corruption

Après deux ou trois chroniques sur le sujet, j’avais décidé de ne plus jamais parler de la corruption. De même que l’immigration sauvage des Africains sur les côtes européennes pour devenir des esclaves forcés, s’ils ne meurent pas encore dans la mer. Aucune sensibilisation n’a réussi à arrêter cette course vers la mort de la jeunesse africaine. Quelle revanche pour les esclavagistes africains que les bonnes âmes avaient taxés de détruire l’Afrique en prenant de force ses bras valides pour travailler dans les plantations en Amérique. Aujourd’hui, ce sont des forces africaines qui courent, sans être appelées, pour donner leur cou à la corde de « pendaison ». A cause de l’argent, du matériel et de l’orgueil. La corruption obéit aux mêmes critères. Depuis le début de nos indépendances que de discours, de chartres et de catéchismes sur la corruption. Dans des pays, les corrompus sont mis en prison pour de nombreuses années, certains sont fusillés, s’ils ne sont pas pendus à une corde. Félix Houphouët-Boigny ne faisait ni l’un ni l’autre. On t’enlevait la source de ton enrichissement. Tu devenais comme un rat d’église. Cela pouvait rendre fou. Tu avais tout et tu n’as plus rien. Hélas, quelles que soient les armes déployées contre la corruption, elle est toujours restée omniprésente. Il suffit d’en parler pour qu’elle se manifeste. Ceux qui en parlent le plus ou la combattent finissent par devenir les plus corrompus. C’est un peu comme ceux qui aimaient parler de la négritude, de la personnalité africaine ou de l’authenticité, ce sont leur pays qui est devenu les têtes de pont du blanchissement de la peau. Plus on dit aux citoyens devenez des vrais africains, soyez fiers de votre peau’’, plus les gens s’acharnent à devenir des Blancs par la peau et pire, par le comportement. A la faveur de la lutte anti-corruption menée en Inde, j’ai voulu revenir en quelques lignes sur le phénomène de la corruption, un vrai bateau Titanic insubmersible. Je pense que la lutte de Hanna Hazare mérite d’être suivie par les Africains. De toutes les façons, nous sommes habitués à copier les autres dans ce qui est bon ou mauvais, alors pourquoi ne pas prendre en exemple ce nouveau Ghandi ? Hanna Hazare, cet homme fragile et pacifique de 74 ans, réussit à mobiliser la population contre la corruption dans ce grand pays qu’est l’Inde. Il fait voter une loi forte contre la corruption par des pressions permanentes sur le gouvernement et le parlement. Tout le pays est mobilisé. Déjà, des voix commencent à se plaindre de lui. Le pauvre s’est même trouvé en prison pour quelques jours. Mais nous suivrons l’Inde pendant quelques mois si les actions du leader anti-corruption pourraient vraiment nous servir. Car la corruption est comme le péché. Tout le monde sait que c’est mauvais sans une homélie. Mais tout comme le péché, la corruption attire par ce qu’elle apporte. Elle permet d’avoir beaucoup d’argent dans ses poches, dans ses comptes bancaires. Elle permet de construire une grande maison, très grande même. Les voitures sont nombreuses dans le parking. C’est la Dolce Vita. Et la corruption n’aura aucun sens si les personnes qui s’y adonnent ne la pratiquaient pas en grande partie à cause des femmes. Bouddha disait que la femme est la source de tous les maux. Toute cette énergie est déployée pour détourner, mentir, rien que pour la femme même si les voleurs s’en défendent. Mais il faut explorer leur vie pour comprendre. La corruption est l’échec des hommes religieux. La politique ne pourra jamais combattre la corruption. Elle ne peut se combattre que par la spiritualité. Je ne dis pas les religions. Je dis la spiritualité. Toutefois, les religions sont plus aptes à dire tous les vendredis, samedis et dimanches, à leurs fidèles, que tout acte qu’on pose a des conséquences et que tout détournement de quelque que nature que ce soit se paie tôt ou tard. Ils doivent chaque semaine montrer des cas. Des gens qui se croyaient riches et qui ont vécu l’enfer dans leur vie terrestre avant le feu du ciel. Leur dire que même s’ils croient avoir échappé aux brûlures de la terre, ils préparent un grand feu pour leurs descendants. Personne ne peut détourner et s’en sortir bien. Jamais. Les gens du petit peuple et même de la classe moyenne pensent que lorsqu’on parle de corruption cela ne concerne que les hauts fonctionnaires et principalement les ministres. Quelle erreur ! La corruption c’est beaucoup plus le peuple. C’est ce conducteur qui donne des jetons à un policier. C’est ce spectateur qui paie un ticket majoré pour ne pas faire le rang. C’est celui qui paie un piraté. C’est celui qui donne un « caillou » pour que son dossier avance. C’est beaucoup plus celui qui est assoiffé de postes lucratifs où il pourra avoir quelque chose à « prendre. » Si l’Inde, le pays de la spiritualité, est envahie par la corruption à tous les niveaux, que dira-t-on de nos pays animistes dont le syncrétisme de ceux qui pratiquent les religions révélées est d’une évidence parfaite ? C’est Jésus qui nous donne la grande leçon sur le combat contre la corruption à travers Matthieu 5, 6 et 7. Ces chapitres qui vont inspirer Gandhi. Lire ou écouter une leçon ne rend pas forcément humble, la caractéristique de l’homme qui refuse la corruption. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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