Exactions par-ci, extorsion de fonds à des opérateurs économiques et braquages par-là. Les gaffes et les actes négatifs impunis de certains éléments des Frci continuent de semer la psychose au sein des opérateurs économiques. Lors de sa visite en Côte d’Ivoire à la mi-juillet dernière, le Premier ministre français, François Fillon avait lancé une menace à peine voilée contre le régime d’Abidjan. S’agissant du racket dont étaient victimes certains opérateurs économiques français. Mais aussi et surtout de l’insécurité grandissante à Abidjan. «L’Etat a ses domaines de responsabilités. A commencer par la sécurité. Je sais que certains d’entre vous sont soumis à des actes de rançonnage qui ne sont pas acceptables. En attendant que la sécurité s’améliore sur les axes de communication, et qu’une plus grande fluidité s‘installe sur les routes, je sais que certaines décisions d’investissements sont actuellement gelées… Les entreprises, n’investiront en Côte d’ivoire que si elles voient des perspectives d’un environnement stable et si elle peuvent faire des profits». Malheureusement, près d’un mois
après ce constat, la réalité des faits est palpable aussi bien sur les bords de la lagune Ebrié que dans les villes de l’intérieur du pays. C’est tous les jours que les journaux ivoiriens rapportent des cas d’exactions et de rançons sur les honnêtes citoyens dans nos contrées par des hommes en treillis et lourdement armés. Même les ex-Fds n’échappent à leur foudre. Aussi, en moins d’une semaine, certains éléments des Forces républicaine de Côte d’Ivoire (Frci) et deux de leurs chefs nouvellement promus au sein de la nouvelle Unité d’Intervention dite «Force spéciale» se sont invités bruyamment dans le règlement de litiges opposant des opérateurs économiques respectivement dans le secteur de la Téléphonie mobile et de l’agro-industrie. Même dans le secteur des transports et de l’immobilier dont des responsables ont passé des nuits au violon avant d’être relâchés. Des arrestations qui frisent parfois l’humiliation et de la vengeance de la part de commanditaires tapis dans l’ombre.
Western et exécutions sommaires…
Les éléments du Cdt Wattao et ceux du Cdt Koné Zakaria en effet, se sont affrontés le 10 aout dernier, à Marcory, créant une peur-panique chez les populations de cette zone majoritairement peuplée de libano-syriens dont la plupart la ont nationalité française. En effet, ce jour-là, des éléments du commandant Wattao, emmenés par le commandant Sansan et ceux du commandant Koné Zakaria, dirigés par un certain Robot se sont affrontés à Marcory Zone 4.Créant la psychose et la peur chez les riverains. Renseignements pris, il nous est revenu que les origines de l’opposition des deux factions tirent ses origines dans un litige opposant des partenaires en affaires dans le groupe Adam-Afrique. Le bilan de la descente chez Alini Marwan, l’un des actionnaires, partie au conflit est tout de même lourd. Cameras de surveillance cassées, des ordinateurs portables et 5 millions de Fcfa emportés. Pourquoi cette descente musclée alors que l’affaire est pendante devant les tribunaux. Après ce grave incident, jusqu’aujourd’hui, aucune sanction n’avait été prise, aucune interpellation n’avait été effectuée, par le chef d’état-major général des Frci Soumaïla Bakayoko, à l’encontre des premiers responsables des unités qui se sont adonné à un véritable film western dans les rues de Marcory zone 4. Comme si cela ne suffisait pas, le 21 août dernier, des éléments pro-Wattao ont mis aux arrêts à la Garde républicaine de Treich-ville, des proches de M. Frédérik Lafont. Il s’agissait de trois anciens officiers français à la retraite et reconvertis dans la sécurité privée qui ont été libérés quelques heures sans aucune charge retenue contre eux. Non sans avoir subi des brimades. Selon des sources proches des trois anciens officiers, «ces derniers ont dit-on été dépossédés de la somme de 41 mille dollars soit environ 25 millions de Fcfa, destinés à l’apurement des factures des fournisseurs et de l’achat de kérosène pour le fonctionnement de la flottille de Sofia Airline. L’affaire continue de faire grand bruit aussi bien à Paris que sur les bords de la lagune Ebrié. Il est à préciser que M. Frédérique Lafont, est un opérateur économique bien connu en Côte d’Ivoire et dans la Sous-région, non seulement dans le secteur de la Sécurité privée, du transport aérien, de l’Hôtellerie, de la restauration et la grande distribution . M. Lafont est le patron des entreprises de sécurité privé «Vision» et «Risk» mais aussi de la compagnie aérienne Sofia Airline, spécialisée dans la location d’avion pour les désertes intérieures. Il a loué ses avions au staff de campagne de l’actuel Président ivoirien Alassane Ouattara durant la présidentielle 2010, avec le fameux avion «Ado Solutions». Pendant que dans l’hôtellerie cet ancien adjudant chef de la légion étrangère française gère également le complexe hôtelier Sofia de San Pedro. Malheureusement, ces cas de forfaitures qui sont légion dans l’univers des opérateurs économiques ivoiriens depuis plus de quatre mois, n’ont jusque-là pas été sanctionnés pour que cela serve d’exemple aux bandits de grands chemins qui pullulent dans les rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). «Les sauveurs» comme les appelle si bien le Procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi, sévissent et écument hameaux et villages de Côte d’Ivoire. Mais quand il s’agit des «journalistes impécunieux» pro-Gbagbo, pour reprendre les termes du Garde des Sceaux, ministre d’Etat, ministre de la Justice Me Ahoussou Jeannot, les sentences sont immédiates implacables et sans appel.
Vives réactions d’hommes politiques et des Ong
Pour le Pr. Mamadou Koulibaly, président fondateur du parti naissant Liberté et Démocratie pour la République (Lider), «la situation est en ce moment peu rassurante. Parce que lorsque deux chefs de guerre se tirent l’un sur l’autre à Marcory, j’aurais bien voulu voir ces deux chefs de guerre arrêtés et jetés en prison», Avant d’ajouter que des éléments Frci mettent en péril la vie des citoyens, troublent l’ordre public, portent atteinte à la sécurité du pays. «Or, depuis que cela s’est passé, je n’ai pas entendu qu’ils ont été mis aux arrêts. Nul n’est au dessus de la loi, c’est cela l’état de droit», a fait savoir le Pr Koulibaly Mamadou qui se prononçait sur le sujet, à l’occasion de la présentation officielle de son parti à la presse nationale et internationale à l’auditorium de la Caistab au Plateau-Abidjan. Pour enfoncer le clou, les derniers rapports des Ong internationales sur le mois de mai dernier sont accablants pour le régime d’Abidjan. Selon ces rapports, c’est sous les ordres du Commandant Chérif Ousmane que des exactions ont été commises dans la commune de Yopougon. «Vingt-six exécutions sommaires ont eu lieu en un mois en Côte d`Ivoire, a affirmé récemment l`Onu, soulignant que les nombreuses exactions commises ont impliqué «principalement» des éléments identifiés comme membres de la nouvelle armée créée par le président Alassane Ouattara. Du 11 juillet au 10 août, «26 cas d`exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires» et «85 cas d`arrestations arbitraires et de détentions illégales» ont été relevés, a annoncé lors d`un point presse Guillaume Ngefa, en charge des droits de l`Homme au sein de la mission de l`Onu en Côte d’Ivoire (Onuci). Les «nombreuses violations des droits de l`Homme» ont impliqué «principalement» des éléments identifiés par des habitants et victimes comme appartenant aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), a-t-il poursuivi. Les 26 personnes exécutées, parmi lesquelles un enfant de 17 mois, ont été tuées notamment dans des villages proches d`Abidjan, de Duékoué (ouest, théâtre de tueries en mars) et de Daloa (centre-ouest), des régions peuplées de nombreux partisans de l`ex-président Laurent Gbagbo. Ces exécutions ont été attribuées «aux éléments des Frci, aux membres de la confrérie des Dozo (chasseurs traditionnels) qui les appuient…» a précisé M. Ngefa. “Huit fosses communes ont été découvertes aux alentours de trois établissements scolaires à Abidjan dans le quartier de Yopougon” (ouest, fief de M. Gbagbo), a-t-il dit. Pendant que 85 arrestations arbitraires ont été enregistrées en un mois. Visiblement, cette prime à «l’impunité rampante» n’est pas de nature à rassurer les investisseurs aussi bien actuellement en activité en Côte d’Ivoire que ceux qui sont à l’extérieur. Et pourtant, selon le Président Ivoirien Alassane Ouattara dans son dernier message à la Nation, le 6 août dernier, a dit que beaucoup d’investisseurs frappent à nouveau aux portes de la Côte d’Ivoire. Bonne nouvelle donc pour les jeunes en quête d’un premier emploi. Dans leur silence bruissant de griefs et de récriminations, certains opérateurs économiques qui croient en l’avenir de la Côte d’Ivoire, craignent une forte «Comzonisation» du district d’Abidjan aux mains des anciens chefs de guerre et de leurs éléments. Pendant que la police nationale et la gendarmerie nationale (ex-Fds.ci) désarmées de fait, ont respectivement du mal à réintégrer les commissariats et confinées désormais dans la mission de régulation de la circulation.
Les douaniers aussi ne travaillent pas comme il se doit
Les agents de douanes qui sont habilités à faire le contrôle sur les cordons douaniers menant aux ports d’Abidjan et de San Pedro ne sont pas les mieux lotis. Tenez ! Dans la région des Lacs comprenant entre autres les départements de Yamoussoukro, Dimbokro et Tiébissou, les recettes douanières sont en très forte baisse. Des sources bien introduites dans l’univers des douaniers basés à Yamoussoukro sont formelles. «Ce sont éléments Frci en armes, et les chasseurs traditionnels dozo qui tiennent tous les postes de contrôles où ils rançonnent à volonté les populations». En clair, les Frci continuent de «se payer sur le terrain». «Très remontés certains d’entre eux vont jusqu’à dire que les nouvelles autorités ivoiriennes ont des foutaises». Des éléments qui affirment qu’ils ne veulent pas être des laissés-pour-compte. Car ils disent avoir combattu pour les placer au Pouvoir. Plus durs et directs, d’autres vont jusqu’à révéler que quand il s’est agi de les démobiliser sous Gbagbo, beaucoup d’entre eux ont été doublement payés à Bouaké et à Korhogo. Au cours de l’exercice 2010, les douanes ivoiriennes basées à Yamoussoukro, Tiébissou et Dimbokro ont recouvré pour le compte de l’Etat en droits et taxes 11 milliards de Fcfa. Malheureusement avec l’avènement des Frci, les douaniers de cette zone ne travaillent pas comme il faut et le niveau de recouvrement sera des plus catastrophiques d’ici la fin de l’année 2011. Pis, la double imposition des opérateurs économiques dans les ex- zones Centre Nord et Ouest (Ex-Cno) en vigueur depuis septembre 2002, a de beaux jours devant elle. Malgré la suppression sur papier de la Centrale (instrument de collecte d’impôts et taxes des Forces nouvelles) et le recrutement de jeunes qui y travaillaient et formés depuis quelques semaines aussi bien à Bouaké qu’à « l’ école des douanes», au Plateau, sur le tas comme agents des douanes qui seront bientôt déployés sur terrain ne changeront pas grand-chose. Le contrôle des postes douaniers frontières nord, ouest et est étant âprement disputé entre douaniers et éléments Frci, il ne reste plus aux hommes du Colonel major Coulibaly Issa, Dg des Douanes, comme postes rentables et juteux pour les caisses de l’Etat, les ports d’Abidjan et de San Pedro d’une part, et l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan d’autre part. Le racket à outrance avec les faux frais très élevés sur les convois de vivres et de bétails sur les routes ivoiriennes à destination des grandes agglomérations du pays font flamber le prix à la consommation de certains produits de grande consommation dont la viande. Ainsi va la nouvelle Côte d’Ivoire.
Bamba Mafoumgbé
après ce constat, la réalité des faits est palpable aussi bien sur les bords de la lagune Ebrié que dans les villes de l’intérieur du pays. C’est tous les jours que les journaux ivoiriens rapportent des cas d’exactions et de rançons sur les honnêtes citoyens dans nos contrées par des hommes en treillis et lourdement armés. Même les ex-Fds n’échappent à leur foudre. Aussi, en moins d’une semaine, certains éléments des Forces républicaine de Côte d’Ivoire (Frci) et deux de leurs chefs nouvellement promus au sein de la nouvelle Unité d’Intervention dite «Force spéciale» se sont invités bruyamment dans le règlement de litiges opposant des opérateurs économiques respectivement dans le secteur de la Téléphonie mobile et de l’agro-industrie. Même dans le secteur des transports et de l’immobilier dont des responsables ont passé des nuits au violon avant d’être relâchés. Des arrestations qui frisent parfois l’humiliation et de la vengeance de la part de commanditaires tapis dans l’ombre.
Western et exécutions sommaires…
Les éléments du Cdt Wattao et ceux du Cdt Koné Zakaria en effet, se sont affrontés le 10 aout dernier, à Marcory, créant une peur-panique chez les populations de cette zone majoritairement peuplée de libano-syriens dont la plupart la ont nationalité française. En effet, ce jour-là, des éléments du commandant Wattao, emmenés par le commandant Sansan et ceux du commandant Koné Zakaria, dirigés par un certain Robot se sont affrontés à Marcory Zone 4.Créant la psychose et la peur chez les riverains. Renseignements pris, il nous est revenu que les origines de l’opposition des deux factions tirent ses origines dans un litige opposant des partenaires en affaires dans le groupe Adam-Afrique. Le bilan de la descente chez Alini Marwan, l’un des actionnaires, partie au conflit est tout de même lourd. Cameras de surveillance cassées, des ordinateurs portables et 5 millions de Fcfa emportés. Pourquoi cette descente musclée alors que l’affaire est pendante devant les tribunaux. Après ce grave incident, jusqu’aujourd’hui, aucune sanction n’avait été prise, aucune interpellation n’avait été effectuée, par le chef d’état-major général des Frci Soumaïla Bakayoko, à l’encontre des premiers responsables des unités qui se sont adonné à un véritable film western dans les rues de Marcory zone 4. Comme si cela ne suffisait pas, le 21 août dernier, des éléments pro-Wattao ont mis aux arrêts à la Garde républicaine de Treich-ville, des proches de M. Frédérik Lafont. Il s’agissait de trois anciens officiers français à la retraite et reconvertis dans la sécurité privée qui ont été libérés quelques heures sans aucune charge retenue contre eux. Non sans avoir subi des brimades. Selon des sources proches des trois anciens officiers, «ces derniers ont dit-on été dépossédés de la somme de 41 mille dollars soit environ 25 millions de Fcfa, destinés à l’apurement des factures des fournisseurs et de l’achat de kérosène pour le fonctionnement de la flottille de Sofia Airline. L’affaire continue de faire grand bruit aussi bien à Paris que sur les bords de la lagune Ebrié. Il est à préciser que M. Frédérique Lafont, est un opérateur économique bien connu en Côte d’Ivoire et dans la Sous-région, non seulement dans le secteur de la Sécurité privée, du transport aérien, de l’Hôtellerie, de la restauration et la grande distribution . M. Lafont est le patron des entreprises de sécurité privé «Vision» et «Risk» mais aussi de la compagnie aérienne Sofia Airline, spécialisée dans la location d’avion pour les désertes intérieures. Il a loué ses avions au staff de campagne de l’actuel Président ivoirien Alassane Ouattara durant la présidentielle 2010, avec le fameux avion «Ado Solutions». Pendant que dans l’hôtellerie cet ancien adjudant chef de la légion étrangère française gère également le complexe hôtelier Sofia de San Pedro. Malheureusement, ces cas de forfaitures qui sont légion dans l’univers des opérateurs économiques ivoiriens depuis plus de quatre mois, n’ont jusque-là pas été sanctionnés pour que cela serve d’exemple aux bandits de grands chemins qui pullulent dans les rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). «Les sauveurs» comme les appelle si bien le Procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi, sévissent et écument hameaux et villages de Côte d’Ivoire. Mais quand il s’agit des «journalistes impécunieux» pro-Gbagbo, pour reprendre les termes du Garde des Sceaux, ministre d’Etat, ministre de la Justice Me Ahoussou Jeannot, les sentences sont immédiates implacables et sans appel.
Vives réactions d’hommes politiques et des Ong
Pour le Pr. Mamadou Koulibaly, président fondateur du parti naissant Liberté et Démocratie pour la République (Lider), «la situation est en ce moment peu rassurante. Parce que lorsque deux chefs de guerre se tirent l’un sur l’autre à Marcory, j’aurais bien voulu voir ces deux chefs de guerre arrêtés et jetés en prison», Avant d’ajouter que des éléments Frci mettent en péril la vie des citoyens, troublent l’ordre public, portent atteinte à la sécurité du pays. «Or, depuis que cela s’est passé, je n’ai pas entendu qu’ils ont été mis aux arrêts. Nul n’est au dessus de la loi, c’est cela l’état de droit», a fait savoir le Pr Koulibaly Mamadou qui se prononçait sur le sujet, à l’occasion de la présentation officielle de son parti à la presse nationale et internationale à l’auditorium de la Caistab au Plateau-Abidjan. Pour enfoncer le clou, les derniers rapports des Ong internationales sur le mois de mai dernier sont accablants pour le régime d’Abidjan. Selon ces rapports, c’est sous les ordres du Commandant Chérif Ousmane que des exactions ont été commises dans la commune de Yopougon. «Vingt-six exécutions sommaires ont eu lieu en un mois en Côte d`Ivoire, a affirmé récemment l`Onu, soulignant que les nombreuses exactions commises ont impliqué «principalement» des éléments identifiés comme membres de la nouvelle armée créée par le président Alassane Ouattara. Du 11 juillet au 10 août, «26 cas d`exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires» et «85 cas d`arrestations arbitraires et de détentions illégales» ont été relevés, a annoncé lors d`un point presse Guillaume Ngefa, en charge des droits de l`Homme au sein de la mission de l`Onu en Côte d’Ivoire (Onuci). Les «nombreuses violations des droits de l`Homme» ont impliqué «principalement» des éléments identifiés par des habitants et victimes comme appartenant aux Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), a-t-il poursuivi. Les 26 personnes exécutées, parmi lesquelles un enfant de 17 mois, ont été tuées notamment dans des villages proches d`Abidjan, de Duékoué (ouest, théâtre de tueries en mars) et de Daloa (centre-ouest), des régions peuplées de nombreux partisans de l`ex-président Laurent Gbagbo. Ces exécutions ont été attribuées «aux éléments des Frci, aux membres de la confrérie des Dozo (chasseurs traditionnels) qui les appuient…» a précisé M. Ngefa. “Huit fosses communes ont été découvertes aux alentours de trois établissements scolaires à Abidjan dans le quartier de Yopougon” (ouest, fief de M. Gbagbo), a-t-il dit. Pendant que 85 arrestations arbitraires ont été enregistrées en un mois. Visiblement, cette prime à «l’impunité rampante» n’est pas de nature à rassurer les investisseurs aussi bien actuellement en activité en Côte d’Ivoire que ceux qui sont à l’extérieur. Et pourtant, selon le Président Ivoirien Alassane Ouattara dans son dernier message à la Nation, le 6 août dernier, a dit que beaucoup d’investisseurs frappent à nouveau aux portes de la Côte d’Ivoire. Bonne nouvelle donc pour les jeunes en quête d’un premier emploi. Dans leur silence bruissant de griefs et de récriminations, certains opérateurs économiques qui croient en l’avenir de la Côte d’Ivoire, craignent une forte «Comzonisation» du district d’Abidjan aux mains des anciens chefs de guerre et de leurs éléments. Pendant que la police nationale et la gendarmerie nationale (ex-Fds.ci) désarmées de fait, ont respectivement du mal à réintégrer les commissariats et confinées désormais dans la mission de régulation de la circulation.
Les douaniers aussi ne travaillent pas comme il se doit
Les agents de douanes qui sont habilités à faire le contrôle sur les cordons douaniers menant aux ports d’Abidjan et de San Pedro ne sont pas les mieux lotis. Tenez ! Dans la région des Lacs comprenant entre autres les départements de Yamoussoukro, Dimbokro et Tiébissou, les recettes douanières sont en très forte baisse. Des sources bien introduites dans l’univers des douaniers basés à Yamoussoukro sont formelles. «Ce sont éléments Frci en armes, et les chasseurs traditionnels dozo qui tiennent tous les postes de contrôles où ils rançonnent à volonté les populations». En clair, les Frci continuent de «se payer sur le terrain». «Très remontés certains d’entre eux vont jusqu’à dire que les nouvelles autorités ivoiriennes ont des foutaises». Des éléments qui affirment qu’ils ne veulent pas être des laissés-pour-compte. Car ils disent avoir combattu pour les placer au Pouvoir. Plus durs et directs, d’autres vont jusqu’à révéler que quand il s’est agi de les démobiliser sous Gbagbo, beaucoup d’entre eux ont été doublement payés à Bouaké et à Korhogo. Au cours de l’exercice 2010, les douanes ivoiriennes basées à Yamoussoukro, Tiébissou et Dimbokro ont recouvré pour le compte de l’Etat en droits et taxes 11 milliards de Fcfa. Malheureusement avec l’avènement des Frci, les douaniers de cette zone ne travaillent pas comme il faut et le niveau de recouvrement sera des plus catastrophiques d’ici la fin de l’année 2011. Pis, la double imposition des opérateurs économiques dans les ex- zones Centre Nord et Ouest (Ex-Cno) en vigueur depuis septembre 2002, a de beaux jours devant elle. Malgré la suppression sur papier de la Centrale (instrument de collecte d’impôts et taxes des Forces nouvelles) et le recrutement de jeunes qui y travaillaient et formés depuis quelques semaines aussi bien à Bouaké qu’à « l’ école des douanes», au Plateau, sur le tas comme agents des douanes qui seront bientôt déployés sur terrain ne changeront pas grand-chose. Le contrôle des postes douaniers frontières nord, ouest et est étant âprement disputé entre douaniers et éléments Frci, il ne reste plus aux hommes du Colonel major Coulibaly Issa, Dg des Douanes, comme postes rentables et juteux pour les caisses de l’Etat, les ports d’Abidjan et de San Pedro d’une part, et l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan d’autre part. Le racket à outrance avec les faux frais très élevés sur les convois de vivres et de bétails sur les routes ivoiriennes à destination des grandes agglomérations du pays font flamber le prix à la consommation de certains produits de grande consommation dont la viande. Ainsi va la nouvelle Côte d’Ivoire.
Bamba Mafoumgbé