C’est le quotidien Le Patriote, la voix du pouvoir Ouattara qui l’a annoncé. « Frci, c’est fini, Fanci de retour ». Nul ne sait encore les raisons officielles de ce revirement à 180% du nouveau pouvoir, mais on imagine aisément que c’est parce que l’appellation Frci rime avec de graves exactions de toutes sortes notamment des crimes contre l’humanité et crimes de guerre etc. Leur nom est gâté, comme dirait l’autre. De sorte que les militaires de l’armée nationale qu’on avait pris l’habitude d’appeler Fds pour Forces de défense et de sécurité, continuent de ne pas se sentir concernés par l’appellation Frci. « Moi, je suis un vrai militaire, pas un Frci », répètent à volonté les ex-Fds qui ne veulent en aucun cas être associés à « leurs frères d’armes » à la gâchette facile venus du nord. Malgré tout, le nouveau Ouattara a tenté d’imposer cette nouvelle appellation de Frci. Il a commandé de nouveaux treillis portant l’inscription Frci. Le conseil national de la presse distribue régulièrement des avertissements et autres blâmes aux organes de presse qui présentent les Frci comme l’armée de M. Ouattara.
Et puis, sans crier gare, le pouvoir se rend compte qu’il avait fait le mauvais choix. Alors qu’il avait eu l’occasion de se ressaisir plus tôt. En effet, à l’occasion du séminaire de Grand-Bassam, certains avaient émis l’idée de revenir à l’appellation Fanci (Forces armées nationales de Côte d’Ivoire) telle qu’inscrit dans les lois ivoiriennes. Ils estimaient que le nouveau nom apparu dans un contexte de belligérance, ne pouvait pas réunifier l’armée. Mais, au moment où se tenait le séminaire de Grand-Bassam, les vainqueurs de la guerre étaient encore trop forts pour céder quoique ce soit. Il était question d’effacer tout ce qui pouvait encore rappeler Laurent Gbagbo. Les Mangou, Kassaraté et autres qui ont perdu la guerre étaient là juste pour acquiescer. C’était Frci ou rien. L’armée qui a gagné la guerre devient la nouvelle armée nationale. Le chef d’état-major de l’armée qui a gagné la guerre devient le chef d’état-major de la nouvelle armée nationale. Ne dit-on pas qu’on ne change pas une équipe qui gagne ? Sauf que là, Ouattara a oublié que sans la campagne de communication à outrance soutenue par la communauté internationale, le monde entier aurait découvert depuis longtemps que son armée avec laquelle il est allé à la conquête du pouvoir n’était ni disciplinée, ni professionnelle encore moins pénétrée des vertus républicaines que l’on disait absentes dans l’armée restée loyale à Laurent Gbagbo.
Il a fallu seulement cinq mois d’exercice du pouvoir pour que Ouattara se rende compte que malgré tout, l’image des ex-Fds était de loin meilleure à celle de ses soldats. Alors, il est contraint de faire une marche-arrière sous la pression des événements et de l’opinion. C’est la preuve patente qu’il a fait le mauvais choix. Comme dans maints autres domaines d’ailleurs. C’est surtout la preuve du pilotage à vue, de la débrouillardise, voire de l’amateurisme qui caractérise la gestion des affaires de l’Etat sous le régime actuel. Des Com’zone ont pris le contrôle d’Abidjan et y font règner leurs lois. Ils taxent les entreprises et les opérateurs économiques qui n’ont aucun. La force publique vend ses services au privé. Des hommes armés occupent indûment des édifices publics et des domiciles privés et l’Etat est contraint de négocier avec ceux-là.
On avait promis de restaurer l’autorité de l’Etat. Mais celle-ci ne se manifeste que contre les plus faibles. Ainsi, un ministre se faisant appeler Buldozer peut envoyer détruire sans sommation des commerces de pauvres gens alors qu’il faut des mois de négociations pour faire partir des hommes armés qui occupent illégalement des commissariats, des domiciles privés et des bâtiments publics ? Où est donc l’Etat ?
Le problème du nouveau pouvoir, c’est qu’il croit qu’il suffit de changer le nom d’une structure pour changer ses pratiques. En réalité, les Frci n’auront pas les vertus des Fanci parce qu’ils s’appellent désormais Fanci. La preuve, les mêmes n’ont pas adopté des comportements républicains tout simplement quand on s’est cru obligé de les appeler Forces républicaines. Ainsi, même sous l’appellation de Fanci, les mêmes continueront de s’illustrer par les exactions massives que tout le monde dénonce y compris leurs partenaires onusiens.
On peut donc affirmer sans craindre de se tromper que Ouattara vient de commettre une autre erreur d’appréciation qui est en fait une faute de gestion politique. La solution aux exactions n’est pas tant dans les changements de nom que dans la qualité des hommes. Et comme, Ouattara a décidé de ne gouverner qu’avec ceux qu’il a sous la main, c’est-à-dire ceux qui l’ont porté au pouvoir, il ne peut qu’aller d’erreur en erreur.
En vérité, la seule décision qui pourrait lui donner un certain répit, c’est que les Frci entrent en caserne et n’en sortent que quand le pays est attaqué. Or, sur ce terrain, l’autorité du chef de l’Etat a déjà montré ses limites. Puisque malgré ses appels incessants, ses soldats n’ont pas l’intention de s’effacer. Dans ces conditions, faut-il désespérer du nouveau pouvoir ?
Augustin Kouyo
Et puis, sans crier gare, le pouvoir se rend compte qu’il avait fait le mauvais choix. Alors qu’il avait eu l’occasion de se ressaisir plus tôt. En effet, à l’occasion du séminaire de Grand-Bassam, certains avaient émis l’idée de revenir à l’appellation Fanci (Forces armées nationales de Côte d’Ivoire) telle qu’inscrit dans les lois ivoiriennes. Ils estimaient que le nouveau nom apparu dans un contexte de belligérance, ne pouvait pas réunifier l’armée. Mais, au moment où se tenait le séminaire de Grand-Bassam, les vainqueurs de la guerre étaient encore trop forts pour céder quoique ce soit. Il était question d’effacer tout ce qui pouvait encore rappeler Laurent Gbagbo. Les Mangou, Kassaraté et autres qui ont perdu la guerre étaient là juste pour acquiescer. C’était Frci ou rien. L’armée qui a gagné la guerre devient la nouvelle armée nationale. Le chef d’état-major de l’armée qui a gagné la guerre devient le chef d’état-major de la nouvelle armée nationale. Ne dit-on pas qu’on ne change pas une équipe qui gagne ? Sauf que là, Ouattara a oublié que sans la campagne de communication à outrance soutenue par la communauté internationale, le monde entier aurait découvert depuis longtemps que son armée avec laquelle il est allé à la conquête du pouvoir n’était ni disciplinée, ni professionnelle encore moins pénétrée des vertus républicaines que l’on disait absentes dans l’armée restée loyale à Laurent Gbagbo.
Il a fallu seulement cinq mois d’exercice du pouvoir pour que Ouattara se rende compte que malgré tout, l’image des ex-Fds était de loin meilleure à celle de ses soldats. Alors, il est contraint de faire une marche-arrière sous la pression des événements et de l’opinion. C’est la preuve patente qu’il a fait le mauvais choix. Comme dans maints autres domaines d’ailleurs. C’est surtout la preuve du pilotage à vue, de la débrouillardise, voire de l’amateurisme qui caractérise la gestion des affaires de l’Etat sous le régime actuel. Des Com’zone ont pris le contrôle d’Abidjan et y font règner leurs lois. Ils taxent les entreprises et les opérateurs économiques qui n’ont aucun. La force publique vend ses services au privé. Des hommes armés occupent indûment des édifices publics et des domiciles privés et l’Etat est contraint de négocier avec ceux-là.
On avait promis de restaurer l’autorité de l’Etat. Mais celle-ci ne se manifeste que contre les plus faibles. Ainsi, un ministre se faisant appeler Buldozer peut envoyer détruire sans sommation des commerces de pauvres gens alors qu’il faut des mois de négociations pour faire partir des hommes armés qui occupent illégalement des commissariats, des domiciles privés et des bâtiments publics ? Où est donc l’Etat ?
Le problème du nouveau pouvoir, c’est qu’il croit qu’il suffit de changer le nom d’une structure pour changer ses pratiques. En réalité, les Frci n’auront pas les vertus des Fanci parce qu’ils s’appellent désormais Fanci. La preuve, les mêmes n’ont pas adopté des comportements républicains tout simplement quand on s’est cru obligé de les appeler Forces républicaines. Ainsi, même sous l’appellation de Fanci, les mêmes continueront de s’illustrer par les exactions massives que tout le monde dénonce y compris leurs partenaires onusiens.
On peut donc affirmer sans craindre de se tromper que Ouattara vient de commettre une autre erreur d’appréciation qui est en fait une faute de gestion politique. La solution aux exactions n’est pas tant dans les changements de nom que dans la qualité des hommes. Et comme, Ouattara a décidé de ne gouverner qu’avec ceux qu’il a sous la main, c’est-à-dire ceux qui l’ont porté au pouvoir, il ne peut qu’aller d’erreur en erreur.
En vérité, la seule décision qui pourrait lui donner un certain répit, c’est que les Frci entrent en caserne et n’en sortent que quand le pays est attaqué. Or, sur ce terrain, l’autorité du chef de l’Etat a déjà montré ses limites. Puisque malgré ses appels incessants, ses soldats n’ont pas l’intention de s’effacer. Dans ces conditions, faut-il désespérer du nouveau pouvoir ?
Augustin Kouyo