Dans une léthargie sans nom en décembre 2010, la Côte d’Ivoire est aujourd’hui au travail. Le pays bouge, avec lui, ceux qui impulsent ce renouveau. Cette métamorphose économique est partie, on ne peut le nier, du changement de régime et de celui qui tient actuellement les rênes de la nation ivoirienne. Le Président Alassane Ouattara inspire confiance. Alors qu’en économie, le capital confiance est un facteur très important pour les bailleurs de fonds et les investisseurs. Les hésitations, les incertitudes et les doutes des fois passées ont désormais fait place à la confiance. Mais celle-ci ne se décrète pas, elle se mérite. Et le fait que la Côte d’Ivoire ait à sa tête, Ouattara, n’est pas fortuit. C’est un économiste doublé d’un banquier. Ancien Directeur général adjoint du Fmi (Fonds monétaire international), la sphère de la haute finance internationale, toujours en parfaite symbiose avec le politique sait bien que le Chef de l’Etat ivoirien n’est pas un novice en matière de gestion économique. Ce dont la Côte d’Ivoire a le plus besoin cette année. En effet, avec une économie déglinguée, des fondamentaux fortement altérés, pour les partenaires au développement et les grandes nations, Ouattara est l’homme qu’il faut à la Côte d’Ivoire à cause de son expérience de la gestion d’un Etat. Qui ne se souvient pas de ces années passées à la Primature (1990-1993) où il a géré le pays alors que les clignotants étaient au rouge vif. Il est celui là même qui a réorganisé la semaine de travail en Côte d’Ivoire, la faisant passer de 06 jours à 05 jours, supprimant ainsi les samedis où les absences étaient très fréquentes. La confiance, est également le ferment du forum économique des investisseurs français en Côte d’Ivoire, tenu au mois de juillet à Abidjan. Avec à la clé de nombreuses promesses du Premier ministre français, François Fillon qui avait effectué le déplacement en terre ivoirienne. Et en plus un 14 juillet, date de l’indépendance de la France. Plusieurs investisseurs français sont arrivés en Côte d’Ivoire pour la prospection et ceux déjà présents en ont profité pour renouveler leur bail avec le pays. Des voyages d’affaires en France, Etats Unis, Nigeria et autres ont permis à la Côte d’Ivoire de renouer avec ces nations et les partenaires eu développement (Fmi, Banque mondiale). Des investisseurs se bousculent de plus en plus aux portes de la Côte d’Ivoire. Ouattara n’hésite pas à ‘‘prêter main-forte’’ au ministre Diby en se rendant aussi à Washington pour discuter avec les institutions de Bretton Woods. Faisant même du lobbying pour la Côte d’Ivoire. Du jamais vu ! Au plan interne, le gouvernement ivoirien a décidé de l’instauration d’un nouveau modèle, les Partenariats publics-privés (Ppp). Un cadre beaucoup plus formel entre ces deux entités. Objectif, solliciter davantage le privé et l’amener à reconstruire la Côte d’Ivoire. Car les investissements publics en 1980 qui étaient de l’ordre de 20% du Pib (Produit intérieur brut) sont passés à ce jour à –10%. Une volonté de donner un coup d’accélérateur au secteur privé. Pour permettre justement aux entreprises d’être compétitives, le gouvernement ivoirien est rentré dans un vaste programme d’apurement d’arriérés de dette intérieure cette année, avec une enveloppe de plus de 144 milliards de Fcfa pour les Pme. Les grandes entreprises n’ont pas été oubliées. Une cagnotte de 12 milliards de Fcfa a été mise à leur disposition pour les ‘‘soulager’’ des effets de la crise post-électorale. Des réductions et suspensions d’impôts ont été décidées pour doper les sociétés. Des aides substantielles accordées à des entreprises comme la Sir (Société ivoirienne de raffinage) devront permettre à ce fleuron de l’industrie ivoirienne d’acheter du pétrole brut. Le budget de 3050 milliards de Fcfa, réaliste et non ‘’farfelu’’ selon le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby permet de mieux préparer l’année 2012. 2011 devant se terminer selon les projections du Fmi à -6,3%. Un vrai tourbillon économique ! Aussi, tout ce qui est entrepris actuellement et qui concourt au renouveau économique de la Côte d’Ivoire a-t-il pour but de mieux appréhender l’avenir du pays. D’où les nombreuses reformes, le nouveau code des investissements, l’amélioration du climat des affaires par une justice juste et équitable pour tous, l’instauration de la sécurité, la lutte contre la corruption avec l’avènement d’une brigade, etc. Le tout, dans la rigueur, la transparence, la probité morale. La charte d’éthique et de déontologie du Gouvernement, illustre bien le nouvel état d’esprit qui couve la Côte d’Ivoire et qui commence même par ceux qui nous dirigent. La bonne gouvernance est donc le bréviaire de l’équipe Ouattara. Qui dit bonne gouvernance, dit création de richesse et partage de richesse. Mais pour en arriver là, il faut tracer les sillons d’un lendemain meilleur. ‘‘Demain se prépare aujourd’hui’’. Tel est le leitmotiv de la ‘‘Financial dream team’’ de Ouattara, composé du Chef de l’Etat lui-même, du ministre de l’Economie et des Finances et de celui des Infrastructures économiques. Qui a pour slogan secret, ‘‘ relance de l’économie d’accord, mais stabilisation de l’économie d’abord’’. D’où l’anticipation et la célérité qui guident les actions du président Ouattara et par ricochet toute sa chaîne de travail. Si beaucoup a été fait, cependant beaucoup reste à faire et à parfaire surtout au niveau de la sécurité où il y a encore des ‘‘brebis galeuses’’ qui ne rassurent pas des investisseurs. Et au niveau des zones Cno (Centre-nord-ouest) où l’unicité des caisses de l’Etat demeure encore un mirage, un leurre.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA