Elle est encore sous le choc. Aicha Koné vient d’apprendre que le clip-vidéo de son nouveau single intitulé « Kotchilo wé démin » proposé à la direction de RTI-Music pour diffusion, il y a une dizaine de jours, ne sera jamais diffusé. Ainsi en décidé, selon nos sources, la Maison bleue, à Cocody. « Son élément a été jugé irrecevable par des patrons. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas bon mais ils disent qu’ils n’en veulent pas. Et comme, elle ne peut plus espérer, dites-lui, de ne pas se fatiguer ; qu’elle vienne récupérer l’argent qu’elle avait fourni pour la diffusion. C’est comme ça », confient-elles. L’artiste trouve cela bouleversant. Tout comme l’existence d’une machine de censure à la Rti sous le nouveau régime ivoirien. Et pourtant, dans ce titre enregistré en Guinée où elle a trouvé refuge, fuyant les menaces que les
forces pro-Ouattara faisaient peser sur elle à Abidjan, au lendemain du renversement du Président Laurent Gbagbo, la diva de la musique ivoirienne ne voile rien. Aïcha Koné implore, en effet, Dieu, en sénoufo (sa langue maternelle) et en français, afin qu’il aide la Côte d’Ivoire à tourner définitivement la page de la guerre à travers la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) qui exhorte chaque Ivoirien à jouer sapartition, si l’on s’en tient à ce que ce projet tant cher (hum) au nouveau régime soit une réussite pour la paix et la cohésion sociale dans le pays.
Alors, que reproche-t-on dans ce contexte à Aïcha Koné ? D’avoir mis son patriotisme au service de Laurent Gbagbo qu’elle soutient en toute sagesse, ce que ne font guère pour Alassane Ouattara, les Affou Kéïta, N’Guess Bonsens et autres qui y vont en pièces jointes depuis la période de campagne de la présidentielle ivoirienne ? Certes la raison n’est pas officielle, parce que personne n’osera l’évoquer clairement, même sur cette chaine qui a vu naître la chanteuse et qu’elle a aidé à grandir à son tour. Mais elle est toute trouvée. Il faut museler tous les leaders d’opinion qui ont des liens avec Laurent Gbagbo. Encore que là, il ne s’agit pas d’un meeting de Séplou ou du « Général » Blé Goudé auquel la diva de la musique ivoirienne veut prêter sa voix. Il faut plutôt y voir une simple tentative d’élan de patriotisme pour sauver la dignité de la Côte d’Ivoire. Oui, peut-on reprocher de se targuer d’avoir une dignité à une démocratie que Barack Obama – qui a fait hélas rêver toute la race noire- et Nicolas Sarkozy – et son cocorico dérangeant – sont en train de construire en Côte d’Ivoire dans l’ouest, dans Abidjan et dans les prisons du Nord.
Allons-y comprendre ce qui se prépare déjà dans cette télévision loin de donner, à travers l’exclusion des pro-Gbagbo, tous les signaux d’un appareil étatique à leurs services. Que sont-ils devenus les donneurs volubiles de leçons d’hier qui faisaient croire que la télévision ivoirienne était devenue un instrument de propagande de Gbagbo ? Qu’en font-ils aujourd’hui, pour qui le font-ils et avec quoi le font-ils.
La critique est facile. C’est à l’épreuve de la vérité qu’il faut apprécier la vérité et comprendre les limites d’une idéologie où les contradictions, l’oppression et les exécutions sommaires sont devenus les poisons d’un four crématoire.
Schadé Adédé
schadeci@yahoo.fr
forces pro-Ouattara faisaient peser sur elle à Abidjan, au lendemain du renversement du Président Laurent Gbagbo, la diva de la musique ivoirienne ne voile rien. Aïcha Koné implore, en effet, Dieu, en sénoufo (sa langue maternelle) et en français, afin qu’il aide la Côte d’Ivoire à tourner définitivement la page de la guerre à travers la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) qui exhorte chaque Ivoirien à jouer sapartition, si l’on s’en tient à ce que ce projet tant cher (hum) au nouveau régime soit une réussite pour la paix et la cohésion sociale dans le pays.
Alors, que reproche-t-on dans ce contexte à Aïcha Koné ? D’avoir mis son patriotisme au service de Laurent Gbagbo qu’elle soutient en toute sagesse, ce que ne font guère pour Alassane Ouattara, les Affou Kéïta, N’Guess Bonsens et autres qui y vont en pièces jointes depuis la période de campagne de la présidentielle ivoirienne ? Certes la raison n’est pas officielle, parce que personne n’osera l’évoquer clairement, même sur cette chaine qui a vu naître la chanteuse et qu’elle a aidé à grandir à son tour. Mais elle est toute trouvée. Il faut museler tous les leaders d’opinion qui ont des liens avec Laurent Gbagbo. Encore que là, il ne s’agit pas d’un meeting de Séplou ou du « Général » Blé Goudé auquel la diva de la musique ivoirienne veut prêter sa voix. Il faut plutôt y voir une simple tentative d’élan de patriotisme pour sauver la dignité de la Côte d’Ivoire. Oui, peut-on reprocher de se targuer d’avoir une dignité à une démocratie que Barack Obama – qui a fait hélas rêver toute la race noire- et Nicolas Sarkozy – et son cocorico dérangeant – sont en train de construire en Côte d’Ivoire dans l’ouest, dans Abidjan et dans les prisons du Nord.
Allons-y comprendre ce qui se prépare déjà dans cette télévision loin de donner, à travers l’exclusion des pro-Gbagbo, tous les signaux d’un appareil étatique à leurs services. Que sont-ils devenus les donneurs volubiles de leçons d’hier qui faisaient croire que la télévision ivoirienne était devenue un instrument de propagande de Gbagbo ? Qu’en font-ils aujourd’hui, pour qui le font-ils et avec quoi le font-ils.
La critique est facile. C’est à l’épreuve de la vérité qu’il faut apprécier la vérité et comprendre les limites d’une idéologie où les contradictions, l’oppression et les exécutions sommaires sont devenus les poisons d’un four crématoire.
Schadé Adédé
schadeci@yahoo.fr