Depuis la prise effective du pouvoir par Alassane Ouattara, l`assignation à résidence surveillée de l`ex-chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, depuis le 13 avril 2011 à Korhogo, fait toujours l`objet de nombreuses supputations. Cinq mois après la détention de l`ancien détenteur de l`Exécutif ivoirien dans leur cité, qu`en pensent les populations de Korhogo, cette ville du nord du pays où il a été conduit? Pour en avoir une nette idée, nous avons profité de notre passage dans la cité du Poro pour nous en enquérir. Il est précisément 10 h 02 mn, ce jeudi 08 septembre 2011, jour de marché où toutes les populations des villages environnants se déplacent vers la ville, lorsque nous quittons le quartier résidentiel pour la présidence où est détenu Laurent Gbagbo. Sur le trajet, nous avons le temps de constater que les populations vaquent tranquillement à leurs occupations. Notamment à l`Alliance Franco-Ivoirienne, au lycée moderne de Korhogo et au CAFOP où les activités sont au ralenti en raison des vacances qui s`annoncent, au musée des civilisations, et à la piscine municipale quelque peu dans l`abandon. A la résidence d`Etat, sans perdre de temps, nous avançons droit vers les barricades dressées aux alentours. Juste à côté, une piste broussailleuse conduit vers un vendeur de balafons, que nous approchons pour assouvir notre curiosité sur ce qu`il observe en ce lieu, depuis qu`il abrite l`ex-président ivoirien. Le commerçant se montre coopératif. Mais, l`on ne saura avec lui qu`une chose. Il n`est pas évident que Laurent Gbagbo habite les lieux. «Depuis que nous avons appris que Gbagbo est ici, dans cette résidence, nous ne l`avons jamais vu comme certaines personnes le racontent. Une fois, pendant que nous étions ici, un passant s`est permis de filmer la présidence. Immédiatement, il a été arrêté par des hommes en armes qui sont postés devant. Une fois, des véhicules sont entrés dans la cour. Certaines personnes se sont mises sur la clôture pour en savoir davantage. Tout de suite, elles ont été arrêtées. Mais, pour moi, il est temps qu`on pardonne tout. Laurent Gbagbo n`est pas mauvais, c`est son entourage qui l`a mal conseillé. Après tout, c`est un ancien chef d`Etat. Il faut qu`il soit bien traité», plaidera le vendeur de balafons. A quelques mètres de ce vendeur, un sculpteur de bronze nous rejoint et nous demande de façon péremptoire: « Qu`est-ce que vous voulez faire avec ces informations? Vous êtes des espions, ici on se méfie beaucoup». Quand nous nous présentons comme une ressortissante de la ville qui est juste en train de s`informer, il se ravise et devient plus réceptif. «Donc, tu es notre sœur! OK, je peux te parler. On est content parce que Gbagbo est à l`aise ici par rapport à Abidjan. Il mange bien, il n`a pas de problème, personne ne peut avoir accès à la résidence. Je connais Gbagbo depuis 1988. C`est à Tortiya, à Niakara, à Katiola et à Fronan que Gbagbo a commencé sa politique depuis l`époque du Général Thomas D`Acquin. Lors de son passage en 1990, tout le monde ici avait milité pour lui contre feu Félix Houphouët-Boigny, mais aujourd`hui nous sommes très déçus de lui. Il faut qu`on l`autorise à parler pour qu`on puisse l`entendre. Il doit être jugé en même temps que tous ceux qui ont commis des exactions, pour une réconciliation vraie», a souhaité notre interlocuteur.
Des nouvelles du président déchu
Plus loin, dans nos investigations, nous rencontrons une jeune dame, gérante dans un bar de la place, qui va nous faire d`importantes révélations sur la vie de l`ex-président ivoirien dans la cité du Poro. A la question de savoir si elle a écho du quotidien du prédécesseur de Alassane Ouattara à la résidence d`Etat, elle répond en ces termes: «Qui vous a dit que Gbagbo est ici?, Gbagbo doit être logé ailleurs et non ici. Voyez ces barricades, est-ce que ça ressemble à quelque chose où vit quelqu`un? Il se dit qu`il doit être quelque part, dans une ``deux pièces`` ici à Korhogo et que c`est quand des personnalités sont présentes ici qu`on le transfère à la présidence. Mais Fofié l`emmène souvent avec lui pour visiter certains endroits de la ville pour éviter qu`il s`ennuie. C`est ce que les Forces nouvelles proches de Fofié nous disent. On dit même que Gbagbo ne mange pas sans que Fofié ne l`accompagne. Ce qu`on veut maintenant, c`est d`avancer. On a oublié Gbagbo», lance la tenancière de bistrot, qui a le privilège de recevoir dans son commerce des clients particuliers lui donnant accès à des bribes d`informations sur la vie de l`ex-président ivoirien, dans sa cité. Cette présence, dont semble peu se préoccuper les populations, certaines estiment qu`il faut la prolonger, à l`image de cet enseignant du lycée moderne, pour qui maintenir Laurent Gbagbo dans les geôles est la solution à une paix durable en Côte d`Ivoire. «Les Korhogolais font confiance au président Ouattara. Gbagbo est un serpent qui n`est pas mort. Avant la libération de tout prisonnier, il faut que la justice soit établie dans tous les camps où il y a eu des exactions, afin que les plaies soient cicatrisées. Mais, pour Gbagbo, il faut qu`il soit détenu pendant trois (03) ans au moins pour l`anéantir politiquement», a souhaité l`enseignant. Il est 13h 15 quand nous mettions fin à notre randonnée, qui nous aura permis de recueillir les avis des habitants de la cité du Poro sur leur prisonnier de luxe.
Fatou SYLLA (stg)
Des nouvelles du président déchu
Plus loin, dans nos investigations, nous rencontrons une jeune dame, gérante dans un bar de la place, qui va nous faire d`importantes révélations sur la vie de l`ex-président ivoirien dans la cité du Poro. A la question de savoir si elle a écho du quotidien du prédécesseur de Alassane Ouattara à la résidence d`Etat, elle répond en ces termes: «Qui vous a dit que Gbagbo est ici?, Gbagbo doit être logé ailleurs et non ici. Voyez ces barricades, est-ce que ça ressemble à quelque chose où vit quelqu`un? Il se dit qu`il doit être quelque part, dans une ``deux pièces`` ici à Korhogo et que c`est quand des personnalités sont présentes ici qu`on le transfère à la présidence. Mais Fofié l`emmène souvent avec lui pour visiter certains endroits de la ville pour éviter qu`il s`ennuie. C`est ce que les Forces nouvelles proches de Fofié nous disent. On dit même que Gbagbo ne mange pas sans que Fofié ne l`accompagne. Ce qu`on veut maintenant, c`est d`avancer. On a oublié Gbagbo», lance la tenancière de bistrot, qui a le privilège de recevoir dans son commerce des clients particuliers lui donnant accès à des bribes d`informations sur la vie de l`ex-président ivoirien, dans sa cité. Cette présence, dont semble peu se préoccuper les populations, certaines estiment qu`il faut la prolonger, à l`image de cet enseignant du lycée moderne, pour qui maintenir Laurent Gbagbo dans les geôles est la solution à une paix durable en Côte d`Ivoire. «Les Korhogolais font confiance au président Ouattara. Gbagbo est un serpent qui n`est pas mort. Avant la libération de tout prisonnier, il faut que la justice soit établie dans tous les camps où il y a eu des exactions, afin que les plaies soient cicatrisées. Mais, pour Gbagbo, il faut qu`il soit détenu pendant trois (03) ans au moins pour l`anéantir politiquement», a souhaité l`enseignant. Il est 13h 15 quand nous mettions fin à notre randonnée, qui nous aura permis de recueillir les avis des habitants de la cité du Poro sur leur prisonnier de luxe.
Fatou SYLLA (stg)
