Les enfants qui n’ont pas le droit d’abuser de la télévision durant l’année scolaire choisissent la période des vacances pour prendre le pouvoir à la maison. Face à leur acharnement, des parents désarçonnés vivent l’enfer dans leur foyer.
«Je ne peux plus suivre les programmes de la télé dans ma propre maison». Telle est l’énigme que vit E.N depuis le mois de juillet 2011. L’enseignant explique que ses deux enfants du primaire ne lâchent plus d’un iota la télévision depuis qu’ils sont en vacances. Une situation qu’il comprend difficilement. «Je suis obligé de quitter la maison pour suivre des matchs de football et le journal télévisé de 20h chez des amis. Quand ils sont sur des chaînes de dessins animés, ils m’empêchent de zapper. Si je me hasarde à le faire, alors ce sont des cris et pleurs qui m’empêcheront de suivre ce qui m’est d’intérêt», se plaint le père d’Ariel et de Carine qui ont respectivement huit et 12 ans. Nombreux sont les parents qui vivent ce «dictat» dans leur foyer. Et des mamans succombent facilement. «Avec ma fille de quatre ans, j’ai tous les problèmes pour suivre des émissions à la télé. A son réveille, tôt le matin, son premier réflexe est de mettre le poste-téléviseur en marche pour suivre ’’Manga’’ ou ’’Naruto’’ (des dessins animés). Dès que je m’approche du poste téléviseur pour changer de chaîne, elle s’accroche à mon bras, tout en pleurant, pour que je revienne sur la chaîne de son choix. Quand je persiste, c’est sa mère qui vient la défendre afin que je lui laisse le téléviseur au détriment de l’information à suivre», fulmine S. Doumbia. A l’en croire, cette situation est due à la pauvreté des parents qui ont du mal à s’offrir deux à trois télé.
La télé prise en otage
Une affirmation que confirme F. K : « J’habite un studio où il n’y a qu’une télévision, alors que mes enfants sont à tout moment ‘’branchés’’ sur les dessins animés. J’essaye de mettre fin à cela, mais leur maman me fait savoir qu’ils sont les privilégiés du petit écran pendant les vacances. N’ayant pas les moyens de m’offrir un second poste téléviseur, je suis obligé de laisser faire», lâche-t-il désemparé. Cette prise d’otage du poste téléviseur n’est pas seulement l’affaire des tout-petits. A force d’imposer leurs desiderata, les grands ont fini par devenir des friands de dessins animés. O. L ne cache pas son amour pour la chose. «J’aime les dessins animés. Surtout quand il y a de l’action comme Naruto, Dragon Ball-Z, Kirikou et Tom & Jerry. Il y a également le suspense qui donne toujours envie de regarder la suite. A mon humble niveau, je préfère me plonger dans l’imaginaire pour oublier les soucis de la vie», confesse l’étudiant de 25 ans qui reconnaît que ce n’est pas uniquement l’affaire des plus petits. Toute chose qui se vit également dans la famille Kouamé. Là-bas, un ’’conflit’’ fait rage entre deux tendances pour un écran de télé. «Il y a, d’un côté, les plus petits qui aiment typiquement les dessins animés et, de l’autre, ceux de 11 à 13 ans qui préfèrent les émissions et les films des adultes sur la chaîne Disney Channel ou encore les clips vidéo sur Trace TV. Nous sommes au centre des discussions à longueur de journée parce que nous n’avons qu’un seul poste téléviseur.
Mater la “ rébellion“
Face à cette situation, nous avons décidé de faire une programmation dans la journée. Un temps est défini pour chaque groupe. Malgré ce compromis, les palabres ne finissent pas», révèle K. K, le chef de famille qui a abandonné l’écran pour assurer l’arbitrage avec sa femme. Selon lui, les enfants aiment tous ce qui sort de l’ordinaire. A travers ces «téléfilms», soutient-il, les enfants pensent réincarner certains personnages héroïques. Cependant, si dans la plupart des familles les enfants prennent le ‘’pouvoir’’ pendant les vacances, ce n’est pas le cas chez S.W qui arrive à dompter sa ‘’rébellion’’. Le proverbe qui dit que ‘’lorsque le chat n’est pas là, la souris danse’’ reste une réalité dans cette maison. «C’est lorsque je ne suis pas à la maison que les enfants font ce qu’ils veulent. Quand je suis présent, ils savent qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. Quel que soit l’âge des individus, chez moi, tout le monde suit le journal télévisé et les autres chaînes d’informations. C’est vrai que j’ai un poste téléviseur dans la chambre à coucher, mais, très souvent, l’on veut s’étendre dans son canapé au salon pour suivre les émissions», se justifie-t-il. Pour lui, il ne faut pas laisser les enfants exagérer en toutes choses. «Il faut plutôt les guider et les éduquer sur les bienfaits de la télévision. Car, en les laissant faire, ils deviendront facilement des paresseux». Au dire de S.W, la solution n’est pas d’avoir plusieurs postes téléviseurs chez soi. Il faut pouvoir convenir des heures auxquels les enfants doivent être devant le poste téléviseur, parce qu’ils ont également leur mot à dire. Mais au-delà, il est nécessaire de trouver les moyens pour les en éloigner afin qu’ils ne soient pas totalement dépendants du petit écran. Un conseil que certainement suivront de nombreux parents pour parvenir à satisfaire les enfants tout en les canalisant.
Dacoury Vincent
«Je ne peux plus suivre les programmes de la télé dans ma propre maison». Telle est l’énigme que vit E.N depuis le mois de juillet 2011. L’enseignant explique que ses deux enfants du primaire ne lâchent plus d’un iota la télévision depuis qu’ils sont en vacances. Une situation qu’il comprend difficilement. «Je suis obligé de quitter la maison pour suivre des matchs de football et le journal télévisé de 20h chez des amis. Quand ils sont sur des chaînes de dessins animés, ils m’empêchent de zapper. Si je me hasarde à le faire, alors ce sont des cris et pleurs qui m’empêcheront de suivre ce qui m’est d’intérêt», se plaint le père d’Ariel et de Carine qui ont respectivement huit et 12 ans. Nombreux sont les parents qui vivent ce «dictat» dans leur foyer. Et des mamans succombent facilement. «Avec ma fille de quatre ans, j’ai tous les problèmes pour suivre des émissions à la télé. A son réveille, tôt le matin, son premier réflexe est de mettre le poste-téléviseur en marche pour suivre ’’Manga’’ ou ’’Naruto’’ (des dessins animés). Dès que je m’approche du poste téléviseur pour changer de chaîne, elle s’accroche à mon bras, tout en pleurant, pour que je revienne sur la chaîne de son choix. Quand je persiste, c’est sa mère qui vient la défendre afin que je lui laisse le téléviseur au détriment de l’information à suivre», fulmine S. Doumbia. A l’en croire, cette situation est due à la pauvreté des parents qui ont du mal à s’offrir deux à trois télé.
La télé prise en otage
Une affirmation que confirme F. K : « J’habite un studio où il n’y a qu’une télévision, alors que mes enfants sont à tout moment ‘’branchés’’ sur les dessins animés. J’essaye de mettre fin à cela, mais leur maman me fait savoir qu’ils sont les privilégiés du petit écran pendant les vacances. N’ayant pas les moyens de m’offrir un second poste téléviseur, je suis obligé de laisser faire», lâche-t-il désemparé. Cette prise d’otage du poste téléviseur n’est pas seulement l’affaire des tout-petits. A force d’imposer leurs desiderata, les grands ont fini par devenir des friands de dessins animés. O. L ne cache pas son amour pour la chose. «J’aime les dessins animés. Surtout quand il y a de l’action comme Naruto, Dragon Ball-Z, Kirikou et Tom & Jerry. Il y a également le suspense qui donne toujours envie de regarder la suite. A mon humble niveau, je préfère me plonger dans l’imaginaire pour oublier les soucis de la vie», confesse l’étudiant de 25 ans qui reconnaît que ce n’est pas uniquement l’affaire des plus petits. Toute chose qui se vit également dans la famille Kouamé. Là-bas, un ’’conflit’’ fait rage entre deux tendances pour un écran de télé. «Il y a, d’un côté, les plus petits qui aiment typiquement les dessins animés et, de l’autre, ceux de 11 à 13 ans qui préfèrent les émissions et les films des adultes sur la chaîne Disney Channel ou encore les clips vidéo sur Trace TV. Nous sommes au centre des discussions à longueur de journée parce que nous n’avons qu’un seul poste téléviseur.
Mater la “ rébellion“
Face à cette situation, nous avons décidé de faire une programmation dans la journée. Un temps est défini pour chaque groupe. Malgré ce compromis, les palabres ne finissent pas», révèle K. K, le chef de famille qui a abandonné l’écran pour assurer l’arbitrage avec sa femme. Selon lui, les enfants aiment tous ce qui sort de l’ordinaire. A travers ces «téléfilms», soutient-il, les enfants pensent réincarner certains personnages héroïques. Cependant, si dans la plupart des familles les enfants prennent le ‘’pouvoir’’ pendant les vacances, ce n’est pas le cas chez S.W qui arrive à dompter sa ‘’rébellion’’. Le proverbe qui dit que ‘’lorsque le chat n’est pas là, la souris danse’’ reste une réalité dans cette maison. «C’est lorsque je ne suis pas à la maison que les enfants font ce qu’ils veulent. Quand je suis présent, ils savent qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. Quel que soit l’âge des individus, chez moi, tout le monde suit le journal télévisé et les autres chaînes d’informations. C’est vrai que j’ai un poste téléviseur dans la chambre à coucher, mais, très souvent, l’on veut s’étendre dans son canapé au salon pour suivre les émissions», se justifie-t-il. Pour lui, il ne faut pas laisser les enfants exagérer en toutes choses. «Il faut plutôt les guider et les éduquer sur les bienfaits de la télévision. Car, en les laissant faire, ils deviendront facilement des paresseux». Au dire de S.W, la solution n’est pas d’avoir plusieurs postes téléviseurs chez soi. Il faut pouvoir convenir des heures auxquels les enfants doivent être devant le poste téléviseur, parce qu’ils ont également leur mot à dire. Mais au-delà, il est nécessaire de trouver les moyens pour les en éloigner afin qu’ils ne soient pas totalement dépendants du petit écran. Un conseil que certainement suivront de nombreux parents pour parvenir à satisfaire les enfants tout en les canalisant.
Dacoury Vincent