D’une voix sentencieuse et sur ses grands chevaux, le ministre de la Culture et de la Francophone, Maurice Kouakou Bandaman s’est, hier vendredi 16 septembre 2011, emmailloté de son apparat de sociétaires du Burida pour dire ses vérités à ses détracteurs. S’agissant du Burida (Bureau ivoirien du droit d’auteur), le ministre sociétaire de cette maison a dit avoir été nommé par le Président de la République pour tenir un engagement : celui de mettre en place une stratégie d’actions pour donner vie au Burida et d’œuvrer pour que les artistes ivoiriens puissent vivre de leur art. « C’est pourquoi lorsqu’il nous a été donné de constater que le Burida, organisme devant permettre à plusieurs milliers d’artistes de vivre décemment de leur art était traversé par une crise juridique et opérationnelle, nous n’avons pas hésité à prendre des mesures conservatoires qu’imposait la situation, conformément aux textes régissant le fonctionnement du Burida », a commenté Maurice Bandaman. Concernant les conditions de la nomination d’un directeur général, convaincu « qu’être grand artiste ne signifie pas qu’on est forcément bon gestionnaire ou bon administrateur », le ministre Maurice Bandaman a informé le conseil d’administration que pour que le décret du nouveau Dg ait les chances d’être signé par le Président de la République, il faut que ce dernier justifie un bon niveau universitaire et une grande expérience dans le domaine des droits d’auteur. Aussi, dira-t-il que si le postulant était fonctionnaire, il devrait avoir le grade A5 au minimum ou s’il était un cadre supérieur (Maîtrise et plus) et justifier d’au moins 10 ans d’expérience. « Sinon, même choisi par un cabinet, validé par le conseil et entériné par le ministre, ce décret ne pourrait pas être signé et nous tomberions ainsi dans une gestion de fait, ce qui a valu le limogeage de Baroan et Gadji. Messou Assiélou ne remplit pas les conditions pour être Dg du Burida. Si le Burida marche bien, j’assure ma retraite en tant qu’écrivain » a assené l’écrivain Grand Prix de littérature d’Afrique noire Francophone. Non sans insister : « Il n’y a plus de place à la plaisanterie. Nous voulons que le Burida sorte de cette gestion en vrac», a-t-il justifié le choix de Madame Viera. A son sujet, Maurice Bandaman dira sans ambages : « Je suis une des victimes du Burida. Si vous ne m’arrangez pas, ne me dérangez pas. Madame Viera connaît la maison et je voulais de quelqu’un qui connaissait déjà la maison. Elle est magistrate de grade A6 avec un diplôme de 3è cycle en gestion des droits d’auteur. Elle a une expérience professionnelle de plus de dix ans. Elle a du caractère, de l’autorité et du charisme et il en faut pour diriger le Burida. Madame Viera est directrice générale intérimaire. Je suis témoin de son efficacité et de sa compétence. La direction générale, le conseil d’administration et l’Assemblée générale sont en place. C’est le conseil d’administration qui est mis en congé. Le ministère et l’Assemblée générale feront organiser un vrai appel à candidatures avec un cabinet internationalement connu ». Pour terminer, le ministre de la Culture et de la Francophonie a souligné que le conseil d’administration est en congé jusqu’à l’Assemblée générale.
Patrick Krou
Patrick Krou