Créée en 2004, la Direction générale des Affaires maritimes et portuaires (Dgamp) est dirigée depuis décembre 2008 par colonel Tano Koffi Bertin. Dans le cadre des états généraux de la mer qui ont lieu à Yamoussoukro, du 15 au 17 septembre 2011, Soir Info a interrogé ce manager qui était aussi le président du Comité d’organisation de ces assises. Il a évoqué des sujets sans gêne. Entretien.
Pouvez-vous nous préciser les missions de la Dgamp ?
Colonel Tano Koffi Bertin : En matière maritime, la Dgamp s’occupe de l’immatriculation des navires de commerce, des navires de pêche, des bateaux de plaisance, des dragues et des plate-formes de forages offshore ainsi que de toutes les embarcations à moteur, à savoir les bateaux bus, les pinasses, etc. En matière de sécurité, en liaison avec certains services, elle s’occupe de la surveillance des pêches et des côtes, de la lutte contre la pollution marine, des clandestins, de la pêche illicite et des attaques à main armée contre les navires marchands. En matière de sûreté, depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York, des mesures ont été prises. On a supposé qu’on peut utiliser des bateaux pour faire des attentats. Relativement à cela, en décembre 2002, le code Isps a été travaillé. Il a été mis en œuvre depuis le 1er juillet 2004 en Côte d’Ivoire. Ce code est, en fait, l’interface port / navire. Si votre port n’est pas sûr, le navire n’y entre pas. Si vos navires ne sont pas sûrs, ils n’entrent pas dans les ports non plus. L’application de ce code revient aux Affaires maritimes. En matière de domaine public maritime, la Dgamp s’occupe de l’application des dispositions réglementaires qui existent. On ne peut pas construire sa maison n’importe comment au bord de la mer ou au bord de la lagune. Il y a une certaine distance qui est autorisée. Pour corriger cela, bientôt, en liaison avec les ministères de la Salubrité publique et de la Construction, la Dgamp va déguerpir tous les occupants illégaux, au niveau du domaine public maritime.
Par quelle localité allez-vous commencer cette opération de déguerpissement et quel est le sens véritable de cette opération?
Col. T.K. B.: Nous débuterons par Abidjan. Nous allons déguerpir tous ceux qui sont situés au bord de la lagune, à partir d’Attécoubé jusqu’à Port-Bouët. Ensuite, nous attaquerons tout le littoral à l’intérieur du pays. La Côte d’Ivoire est l’un des pays au monde qui dispose d’une bonne réglementation. Malheureusement, on n’applique jamais les textes. La loi dit que lorsque vous devez construire une habitation au bord de la mer ou de la lagune, il faut respecter une certaine distance : 100 mètres pour la mer et 25 mètres pour lagune. Il y a des gens qui sont à 10 m de la lagune. Ces personnes foulent au pied les règles. Les conséquences, ce sont la pollution et les éboulements. Lorsque ces catastrophes surviennent, c’est l’Etat de Côte d’Ivoire qui est accusé. Il faut prendre le taureau par les cornes.
L’Etat n’a-t-il pas laissé faire ?
Col T.K. B.: Même si c’est le cas, il faut commencer un jour. La preuve en est que la Rue Princesse a été démolie.
Qui gère les gens de mer ?
Col T.K. B.: En matière des gens de mer, la Dgamp supervise le recrutement, la formation et le suivi des carrières des gens de mer mais aussi de la santé de ces personnes. C’est pour cela que nous avons les hôpitaux des gens de mer parce qu’ils ont une pathologie spécifique à leur métier. Donc, il faut des médecins, des infirmiers qui connaissent mieux ces pathologies pour pouvoir les traiter.
Manifestement, vous avez une grande responsabilité dans la politique économique maritime. Avez-vous les moyens de votre action?
Col T.K. B.: Effectivement, nous avons une très grande responsabilité. Nous avons de grandes ambitions et des missions importantes. Mais, malheureusement, nous ne disposons pas de moyens. Au niveau humain, nous avons les moyens. Nos hommes sont formés partout, à la Gendarmerie, à la Marine nationale, au camp militaire d’Akouédo. Nous avons les hommes qu’il faut. Certains, parmi nous, ont eu des formations de secourisme avec les sapeurs pompiers. C’est au niveau des équipements qu’il y a de sérieux problèmes. C’est ce qui explique d’ailleurs la disparition de quatre de nos agents, en 2009, au large de Sassandra. Ils sont partis pour arraisonner des navires de pêche qui pêchaient illégalement dans nos eaux, sans licence, sans document. Ils sont partis, jusqu’à ce jour, ils ne sont plus revenus.
Peut-on affirmer qu’ils sont décédés ?
Col T.K. B.: Non. Dans le domaine maritime, il faut trouver l’indice qui vous prouve qu’ils sont décédés. C’est pour cela que nous disons pour les 4 agents qu’ils sont portés disparus, actuellement.
A l’ouverture des états généraux de la mer, vous avez souhaité qu’il y ait un nouveau code maritime.
Col T.K. B.: Le code actuel date de 1961. Une bonne partie des dispositions qui y figurent est dépassée. On ne peut plus appliquer ces dispositions. Dans le code de 1961, la Côte d’Ivoire venait d'avoir l’indépendance. Certaines amendes étaient fixées à l’époque à 500 francs Cfa. Aujourd’hui, 50 ans après, ces amendes sont inappropriés. Elles ne peuvent plus être appliquées. Certains pans du secteur maritime n’étaient pas pris en compte dans cet ancien code. Il s’agit notamment des consignataires, des manutentionnaires, des avitailleurs, les auxiliaires du transport maritime.
Y a-t-il un manque à gagner pour le trésor ivoirien ?
Col T.K. B.: Pas forcément. Mais en fait, lorsqu’on va avoir ce nouveau code, l’Administration maritime, elle-même sera heureuse, parce que certaines préoccupations seront prises en compte. Mais en fait, le vrai problème, c’est qu’on va aussi permettre aux différents opérateurs d’exercer de façon légale et équitable. A l’époque, ce code fut une conditionnalité de la Banque mondiale. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette institution a contribué financièrement à l’élaboration du projet d’un nouveau code. Ce projet a été travaillé avec l’apport de tous les partenaires du secteur maritime du 12 au 15 septembre 2001 à Grand-Bassam. Malheureusement, avec les gouvernements successifs, certains ministres remettent en cause le travail que leur prédécesseur a validé. Depuis plus de dix ans, le projet du nouveau code est prêt. Il est parti au Secrétariat du gouvernement pour être enrôlé avant d’être transmis à l’Assemblée nationale. Jusqu’à ce que les états généraux de la mer se tiennent, il n’y a eu aucune avancée.
Quelles sont les dispositions sociales que vous souhaitez voir prendre en compte pour votre corporation ?
Col T.K. B.: Il y a les primes de risques et de suggestions. Actuellement, il y a certes une prime, mais elle n’est pas payée à 100%. Le gouvernement passé a fait adopter cela. Mais là où on devait avoir 10 francs Cfa, on nous a donné 5 francs. C’est dire que ce n’est pas encore réglé. Il est reconnu de façon formelle que les agents en service doivent avoir un certain nombre de faveurs, on attend que le nouveau code soit effectif pour voir l’application de cette disposition. En attendant la validation de ce code, on essaie à partir des textes réglementaires de résoudre certains problèmes. C’est pourquoi un fonds de prévoyance est créé au niveau des Affaires maritimes à l’instar de la Police nationale, de la Gendarmerie et de l’Armée.
Le citoyen lambda se demande souvent pourquoi la marine marchande ne peut empêcher les clandestins de mener des activités dans les eaux ivoiriennes.
Col T.K. B.: C’est un problème d’équipements. Sinon, nous avons des arrondissements maritimes à Tabou (frontière ivoiro-libérienne), à San Pedro, Grand-Lahou, Jacqueville, Abidjan, Grand-Bassam et Adiaké. Ce sont au total sept (7) arrondissements qui nous permettent d’occuper tout le littoral. En principe, on devait pouvoir gérer toutes ces questions de clandestins, malheureusement, ce n’est pas le cas, à cause du problème d’équipements. Ce problème s’est aggravé avec la récente crise post-électorale. On disposait d’un certain nombre d’engins qui ont été détruits à San Pedro comme à Abidjan.
De quoi s'agit-il quand vous parlez d'équipements ?
Col T.K. B.: Il y a des vedettes de surveillance, de patrouille et des équipements de radiocommunication. En janvier 2000, lorsqu’il y a eu le crash de Kenya Airways, il y a eu un problème. On a dû faire venir des plongeurs kenyans pour le sauvetage. On aurait pu sauver certaines personnes si le système Sar (Service de recherche et de sauvetage en mer) existait en ce moment. Le Sar n’existe pas en Côte d’Ivoire. L’Organisation maritime internationale a contribué à équiper le centre de recherche en Côte d’Ivoire à près de 700 millions de francs Cfa. Mais, tout a été détruit et pillé lors de la récente crise. C’est une recommandation de l’organisation internationale d’équiper le Sar. La Côte d’Ivoire occupe le centre secondaire de recherche et de sauvetage. Le centre principal est basé à Monrovia au Liberia. Nous sommes tenus d’appliquer cette recommandation. Malheureusement, du fait de la crise, tout le matériel offert est parti. Il y a aussi un autre problème. Une station radio est installée au niveau du Postel 2000 au Plateau. Elle nous permet de recevoir les appels de détresse des navires et d’informer tous les autres bateaux qui peuvent se retrouver dans la zone. Aujourd’hui, des gens occupent illégalement le site d’Akouédo où est installé le centre-émetteur qui nous permet de faire ce travail. Ils sont en train de démanteler tout le système. Si on n’y prend garde, et que ce centre est détruit, personne ne pourra être saisi s’il y a un problème en mer. Et, ce serait la catastrophe.
Apparemment, vous fondez beaucoup d’espoir dans les états généraux de la mer.
Col T.K. B.: C’est une fierté pour nous que ces assises aient eu lieu. Je rends un hommage appuyé au ministre Gaoussou Touré qui a bien voulu organiser ces états généraux du fait du sinistre du secteur maritime. Nous rendons aussi hommage à certaines personnes qui n’ont ménagé aucun effort pour animer des commissions, notamment le ministre Jean Michel Moulod, le doyen Pegawagnaba Boniface, le ministre Adama Nibi Zana, le Secrétaire général de l’Omaoc, Addicoh Téyé Magnus et le Directeur général du Travail, Bollou Bi Djéhiffé. Nous avons vu des gens importants au niveau du secteur maritime venir soutenir des positions, exprimer des préoccupations. On fonde effectivement beaucoup d’espoir parce que nous avons la grande chance d’avoir le Président Alassane Ouattara qui parle très peu mais qui agit.
Réalisé par Hermance K-N
Pouvez-vous nous préciser les missions de la Dgamp ?
Colonel Tano Koffi Bertin : En matière maritime, la Dgamp s’occupe de l’immatriculation des navires de commerce, des navires de pêche, des bateaux de plaisance, des dragues et des plate-formes de forages offshore ainsi que de toutes les embarcations à moteur, à savoir les bateaux bus, les pinasses, etc. En matière de sécurité, en liaison avec certains services, elle s’occupe de la surveillance des pêches et des côtes, de la lutte contre la pollution marine, des clandestins, de la pêche illicite et des attaques à main armée contre les navires marchands. En matière de sûreté, depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York, des mesures ont été prises. On a supposé qu’on peut utiliser des bateaux pour faire des attentats. Relativement à cela, en décembre 2002, le code Isps a été travaillé. Il a été mis en œuvre depuis le 1er juillet 2004 en Côte d’Ivoire. Ce code est, en fait, l’interface port / navire. Si votre port n’est pas sûr, le navire n’y entre pas. Si vos navires ne sont pas sûrs, ils n’entrent pas dans les ports non plus. L’application de ce code revient aux Affaires maritimes. En matière de domaine public maritime, la Dgamp s’occupe de l’application des dispositions réglementaires qui existent. On ne peut pas construire sa maison n’importe comment au bord de la mer ou au bord de la lagune. Il y a une certaine distance qui est autorisée. Pour corriger cela, bientôt, en liaison avec les ministères de la Salubrité publique et de la Construction, la Dgamp va déguerpir tous les occupants illégaux, au niveau du domaine public maritime.
Par quelle localité allez-vous commencer cette opération de déguerpissement et quel est le sens véritable de cette opération?
Col. T.K. B.: Nous débuterons par Abidjan. Nous allons déguerpir tous ceux qui sont situés au bord de la lagune, à partir d’Attécoubé jusqu’à Port-Bouët. Ensuite, nous attaquerons tout le littoral à l’intérieur du pays. La Côte d’Ivoire est l’un des pays au monde qui dispose d’une bonne réglementation. Malheureusement, on n’applique jamais les textes. La loi dit que lorsque vous devez construire une habitation au bord de la mer ou de la lagune, il faut respecter une certaine distance : 100 mètres pour la mer et 25 mètres pour lagune. Il y a des gens qui sont à 10 m de la lagune. Ces personnes foulent au pied les règles. Les conséquences, ce sont la pollution et les éboulements. Lorsque ces catastrophes surviennent, c’est l’Etat de Côte d’Ivoire qui est accusé. Il faut prendre le taureau par les cornes.
L’Etat n’a-t-il pas laissé faire ?
Col T.K. B.: Même si c’est le cas, il faut commencer un jour. La preuve en est que la Rue Princesse a été démolie.
Qui gère les gens de mer ?
Col T.K. B.: En matière des gens de mer, la Dgamp supervise le recrutement, la formation et le suivi des carrières des gens de mer mais aussi de la santé de ces personnes. C’est pour cela que nous avons les hôpitaux des gens de mer parce qu’ils ont une pathologie spécifique à leur métier. Donc, il faut des médecins, des infirmiers qui connaissent mieux ces pathologies pour pouvoir les traiter.
Manifestement, vous avez une grande responsabilité dans la politique économique maritime. Avez-vous les moyens de votre action?
Col T.K. B.: Effectivement, nous avons une très grande responsabilité. Nous avons de grandes ambitions et des missions importantes. Mais, malheureusement, nous ne disposons pas de moyens. Au niveau humain, nous avons les moyens. Nos hommes sont formés partout, à la Gendarmerie, à la Marine nationale, au camp militaire d’Akouédo. Nous avons les hommes qu’il faut. Certains, parmi nous, ont eu des formations de secourisme avec les sapeurs pompiers. C’est au niveau des équipements qu’il y a de sérieux problèmes. C’est ce qui explique d’ailleurs la disparition de quatre de nos agents, en 2009, au large de Sassandra. Ils sont partis pour arraisonner des navires de pêche qui pêchaient illégalement dans nos eaux, sans licence, sans document. Ils sont partis, jusqu’à ce jour, ils ne sont plus revenus.
Peut-on affirmer qu’ils sont décédés ?
Col T.K. B.: Non. Dans le domaine maritime, il faut trouver l’indice qui vous prouve qu’ils sont décédés. C’est pour cela que nous disons pour les 4 agents qu’ils sont portés disparus, actuellement.
A l’ouverture des états généraux de la mer, vous avez souhaité qu’il y ait un nouveau code maritime.
Col T.K. B.: Le code actuel date de 1961. Une bonne partie des dispositions qui y figurent est dépassée. On ne peut plus appliquer ces dispositions. Dans le code de 1961, la Côte d’Ivoire venait d'avoir l’indépendance. Certaines amendes étaient fixées à l’époque à 500 francs Cfa. Aujourd’hui, 50 ans après, ces amendes sont inappropriés. Elles ne peuvent plus être appliquées. Certains pans du secteur maritime n’étaient pas pris en compte dans cet ancien code. Il s’agit notamment des consignataires, des manutentionnaires, des avitailleurs, les auxiliaires du transport maritime.
Y a-t-il un manque à gagner pour le trésor ivoirien ?
Col T.K. B.: Pas forcément. Mais en fait, lorsqu’on va avoir ce nouveau code, l’Administration maritime, elle-même sera heureuse, parce que certaines préoccupations seront prises en compte. Mais en fait, le vrai problème, c’est qu’on va aussi permettre aux différents opérateurs d’exercer de façon légale et équitable. A l’époque, ce code fut une conditionnalité de la Banque mondiale. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette institution a contribué financièrement à l’élaboration du projet d’un nouveau code. Ce projet a été travaillé avec l’apport de tous les partenaires du secteur maritime du 12 au 15 septembre 2001 à Grand-Bassam. Malheureusement, avec les gouvernements successifs, certains ministres remettent en cause le travail que leur prédécesseur a validé. Depuis plus de dix ans, le projet du nouveau code est prêt. Il est parti au Secrétariat du gouvernement pour être enrôlé avant d’être transmis à l’Assemblée nationale. Jusqu’à ce que les états généraux de la mer se tiennent, il n’y a eu aucune avancée.
Quelles sont les dispositions sociales que vous souhaitez voir prendre en compte pour votre corporation ?
Col T.K. B.: Il y a les primes de risques et de suggestions. Actuellement, il y a certes une prime, mais elle n’est pas payée à 100%. Le gouvernement passé a fait adopter cela. Mais là où on devait avoir 10 francs Cfa, on nous a donné 5 francs. C’est dire que ce n’est pas encore réglé. Il est reconnu de façon formelle que les agents en service doivent avoir un certain nombre de faveurs, on attend que le nouveau code soit effectif pour voir l’application de cette disposition. En attendant la validation de ce code, on essaie à partir des textes réglementaires de résoudre certains problèmes. C’est pourquoi un fonds de prévoyance est créé au niveau des Affaires maritimes à l’instar de la Police nationale, de la Gendarmerie et de l’Armée.
Le citoyen lambda se demande souvent pourquoi la marine marchande ne peut empêcher les clandestins de mener des activités dans les eaux ivoiriennes.
Col T.K. B.: C’est un problème d’équipements. Sinon, nous avons des arrondissements maritimes à Tabou (frontière ivoiro-libérienne), à San Pedro, Grand-Lahou, Jacqueville, Abidjan, Grand-Bassam et Adiaké. Ce sont au total sept (7) arrondissements qui nous permettent d’occuper tout le littoral. En principe, on devait pouvoir gérer toutes ces questions de clandestins, malheureusement, ce n’est pas le cas, à cause du problème d’équipements. Ce problème s’est aggravé avec la récente crise post-électorale. On disposait d’un certain nombre d’engins qui ont été détruits à San Pedro comme à Abidjan.
De quoi s'agit-il quand vous parlez d'équipements ?
Col T.K. B.: Il y a des vedettes de surveillance, de patrouille et des équipements de radiocommunication. En janvier 2000, lorsqu’il y a eu le crash de Kenya Airways, il y a eu un problème. On a dû faire venir des plongeurs kenyans pour le sauvetage. On aurait pu sauver certaines personnes si le système Sar (Service de recherche et de sauvetage en mer) existait en ce moment. Le Sar n’existe pas en Côte d’Ivoire. L’Organisation maritime internationale a contribué à équiper le centre de recherche en Côte d’Ivoire à près de 700 millions de francs Cfa. Mais, tout a été détruit et pillé lors de la récente crise. C’est une recommandation de l’organisation internationale d’équiper le Sar. La Côte d’Ivoire occupe le centre secondaire de recherche et de sauvetage. Le centre principal est basé à Monrovia au Liberia. Nous sommes tenus d’appliquer cette recommandation. Malheureusement, du fait de la crise, tout le matériel offert est parti. Il y a aussi un autre problème. Une station radio est installée au niveau du Postel 2000 au Plateau. Elle nous permet de recevoir les appels de détresse des navires et d’informer tous les autres bateaux qui peuvent se retrouver dans la zone. Aujourd’hui, des gens occupent illégalement le site d’Akouédo où est installé le centre-émetteur qui nous permet de faire ce travail. Ils sont en train de démanteler tout le système. Si on n’y prend garde, et que ce centre est détruit, personne ne pourra être saisi s’il y a un problème en mer. Et, ce serait la catastrophe.
Apparemment, vous fondez beaucoup d’espoir dans les états généraux de la mer.
Col T.K. B.: C’est une fierté pour nous que ces assises aient eu lieu. Je rends un hommage appuyé au ministre Gaoussou Touré qui a bien voulu organiser ces états généraux du fait du sinistre du secteur maritime. Nous rendons aussi hommage à certaines personnes qui n’ont ménagé aucun effort pour animer des commissions, notamment le ministre Jean Michel Moulod, le doyen Pegawagnaba Boniface, le ministre Adama Nibi Zana, le Secrétaire général de l’Omaoc, Addicoh Téyé Magnus et le Directeur général du Travail, Bollou Bi Djéhiffé. Nous avons vu des gens importants au niveau du secteur maritime venir soutenir des positions, exprimer des préoccupations. On fonde effectivement beaucoup d’espoir parce que nous avons la grande chance d’avoir le Président Alassane Ouattara qui parle très peu mais qui agit.
Réalisé par Hermance K-N