Le téléphone arabe a bien fonctionné. La rumeur de l’arrestation puis le transfèrement d’Angeline Kili, ex-présidente du conseil d’administration (Pca) du Fonds de régulation du café-cacao (Frc) à la Maison d’arrêt et de correction de Bouna s’est répandue comme une traînée de poudre dans tout Abidjan. Les faits sont pourtant simples. La seconde épouse du président du Fpi, Affi N’guessan se rend aujourd’hui en pays Lobi, à Bouna. La raison. Son “mari” est inculpé par le juge d’instruction Koné Mamadou pour les faits de vol aggravé, de détournements de fonds publics, attaques à mains armées. Affi N’guessan croupit dans les geôles surveillées par les hommes du commandant Morou Ouattara. L’ex-Pca du Frc a reçu le permis de communiquer signé par le juge d’instruction du 3ème cabinet, vendredi dernier. Elle va donc rendre visite à son “époux” pour certainement s’enquérir de ses nouvelles. C’est dire qu’après de longs mois de séparation, ces retrouvailles seront l’occasion pour le couple d’évacuer la pression et de se réarmer moralement pour mieux préparer la défense du prévenu. On se souvient que lors du séjour à la Maca de Mme Kili, le chef de file des frontistes était régulièrement à ses côtés. Cette visite de 48h d’Angeline Kili à la prison de Bouna est donc un retour de l’ascenseur. On se rappelle aussi que le Frc d’Angeline Kili et d’autres structures dans le café-cacao ont financé l’armée de Laurent Gbagbo en début de crise en 2002 avec l’argent des planteurs. 10 milliards de Fcfa avaient alors été annoncés comme ayant servi à acheter des armes. Cela dans le cadre de l’effort de guerre. C’est suite à une enquête de la Banque mondiale dans la filière café-cacao que plusieurs responsables de structure dont Angeline Kili se sont retrouvés en prison. Même si par la suite Tapé Doh, Angeline Kili, Henri Amouzou…ont bénéficié d’une liberté…provisoire.
Bahi K.
Bahi K.
