Faire de la Côte d’Ivoire une véritable économie numérique à l’horizon d’une décennie, c’est l’ambition du gouvernement. Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (Tics), Bruno Koné a annoncé, hier, à Abidjan, d’importantes réformes.
Les nouvelles autorités veulent rattraper le retard accusé par le pays en matière de développement de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (Tics). Pour ce faire, le gouvernement s’est affiché une ambition : transformer la Côte d’Ivoire, à l’horizon d’une décennie, en une véritable économie numérique grâce à l’appropriation forte et durable des Tics. Toute chose qui nécessitera la mise en œuvre d’importants projets. Pour y arriver, le ministre de la Poste et des Tics, Bruno Koné a mis les petits plats dans les grands, hier, à Abidjan, au cours d’un déjeuner de presse. Il a annoncé qu’à travers la dotation du Fonds national des télécommunications (Fnt), l’Etat entend investir 40 milliards de Fcfa, les années à venir, pour rendre le secteur plus performant et plus productif.
Subventionner les ordinateurs
Déjà en 2011, cette structure disposera d’une enveloppe de 9 milliards de Fcfa pour entamer les projets innovants. Avant de donner la vision globale du gouvernement pour ce secteur incontournable pour l’économie du pays, il a fait l’état des lieux. En effet, le secteur a connu un développement «remarquable » depuis la réforme de 1995 marquée par la libéralisation sectorielle des Tics : importance de plus en plus grande dans le Pib entre 5 et 6% contre 7% dans le monde ; une réelle diversité de l’offre et de la demande des services de communication (voix téléphonique), des avancées notables en termes de couverture au plan géographique et de la population. Résultats, le taux de pénétration au niveau du mobile est de 70%. «C’est très élevé pour un pays africain comme le nôtre. On approche de la maturité du secteur, compte tenu de la jeunesse de notre population», s’est réjoui Bruno Koné sans compter les chiffres réalisés par l’Etat et le privé (voir tableau). Même s’il reconnaît que ce développement reste mitigé d’autant que l’offre de services et de réseaux de larges bandes (haut-débit) reste très insuffisante. Le ministre a également déploré le retard important dans la mise en œuvre de réseaux de Nouvelle génération (3G/4G), le faible taux d’équipement informatique, seulement des centaines de milliers d’appareils pour une population estimée à 20 millions d’habitants en majorité jeunes. On note aussi la forte atomicité du marché de la téléphonie mobile (7 licences délivrées) avec les risques réels de fragilisation, l’absence de stratégie claire par rapport à l’avenir de l’opérateur historique (Côte d’Ivoire télécom) et surtout, le code 1995 totalement dépassé… Au niveau de la Poste de Côte d’Ivoire, M. Koné a relevé l’inorganisation du secteur postal, les graves difficultés financières de l’entreprise à cause des problèmes de gestion, l’inefficience des services et la non-adaptation aux nouvelles mutations qui ont vu le transfert des services postaux vers le numérique. «Quand on ne peut plus construire des routes, c’est justement le moment de construire les autoroutes de l’information». C’est fort de cette pensée qu’il a décliné la vision du gouvernement. Ainsi donc, au niveau postal, un nouveau code sera mis en œuvre. Une restructuration financière de la Poste et un plan de développement commercial et des ressources humaines sont en cours pour repositionner la société. Puisque l’Etat entend engager la Poste à assurer ses missions d’intérêt public. Concernant les Tics, il s’agira de réformer le cadre institutionnel et réglementaire, de doter le pays de ressources suffisantes et adaptées pour assurer le développement d’une économie numérique durable (connectivité internationale, backbone, national, accès terminaux,…). Pour faciliter l’accès du plus grand nombre à l’internet, outre la baisse des coûts, les autorités prévoient signer un contrat non exclusif avec le fabriquant Samsung pour la vente d’ordinateurs portables (subventionnés) à 200.000 Fcfa. Au niveau de l’administration et des autres domaines, Bruno Koné souhaite développer les usages et l’offre de service tels que les e-Gouv, e-éducation et e-commerce. Si l’objectif est de performer le secteur public, c’est aussi arriver à connecter les universités et les grands centres de santé pour faire face au déficit d’enseignants. Des mesures seront prises enfin pour lutter efficacement contre la cybercriminalité qui menace les opérations en lignes.
Cissé Cheick Ely
Les nouvelles autorités veulent rattraper le retard accusé par le pays en matière de développement de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (Tics). Pour ce faire, le gouvernement s’est affiché une ambition : transformer la Côte d’Ivoire, à l’horizon d’une décennie, en une véritable économie numérique grâce à l’appropriation forte et durable des Tics. Toute chose qui nécessitera la mise en œuvre d’importants projets. Pour y arriver, le ministre de la Poste et des Tics, Bruno Koné a mis les petits plats dans les grands, hier, à Abidjan, au cours d’un déjeuner de presse. Il a annoncé qu’à travers la dotation du Fonds national des télécommunications (Fnt), l’Etat entend investir 40 milliards de Fcfa, les années à venir, pour rendre le secteur plus performant et plus productif.
Subventionner les ordinateurs
Déjà en 2011, cette structure disposera d’une enveloppe de 9 milliards de Fcfa pour entamer les projets innovants. Avant de donner la vision globale du gouvernement pour ce secteur incontournable pour l’économie du pays, il a fait l’état des lieux. En effet, le secteur a connu un développement «remarquable » depuis la réforme de 1995 marquée par la libéralisation sectorielle des Tics : importance de plus en plus grande dans le Pib entre 5 et 6% contre 7% dans le monde ; une réelle diversité de l’offre et de la demande des services de communication (voix téléphonique), des avancées notables en termes de couverture au plan géographique et de la population. Résultats, le taux de pénétration au niveau du mobile est de 70%. «C’est très élevé pour un pays africain comme le nôtre. On approche de la maturité du secteur, compte tenu de la jeunesse de notre population», s’est réjoui Bruno Koné sans compter les chiffres réalisés par l’Etat et le privé (voir tableau). Même s’il reconnaît que ce développement reste mitigé d’autant que l’offre de services et de réseaux de larges bandes (haut-débit) reste très insuffisante. Le ministre a également déploré le retard important dans la mise en œuvre de réseaux de Nouvelle génération (3G/4G), le faible taux d’équipement informatique, seulement des centaines de milliers d’appareils pour une population estimée à 20 millions d’habitants en majorité jeunes. On note aussi la forte atomicité du marché de la téléphonie mobile (7 licences délivrées) avec les risques réels de fragilisation, l’absence de stratégie claire par rapport à l’avenir de l’opérateur historique (Côte d’Ivoire télécom) et surtout, le code 1995 totalement dépassé… Au niveau de la Poste de Côte d’Ivoire, M. Koné a relevé l’inorganisation du secteur postal, les graves difficultés financières de l’entreprise à cause des problèmes de gestion, l’inefficience des services et la non-adaptation aux nouvelles mutations qui ont vu le transfert des services postaux vers le numérique. «Quand on ne peut plus construire des routes, c’est justement le moment de construire les autoroutes de l’information». C’est fort de cette pensée qu’il a décliné la vision du gouvernement. Ainsi donc, au niveau postal, un nouveau code sera mis en œuvre. Une restructuration financière de la Poste et un plan de développement commercial et des ressources humaines sont en cours pour repositionner la société. Puisque l’Etat entend engager la Poste à assurer ses missions d’intérêt public. Concernant les Tics, il s’agira de réformer le cadre institutionnel et réglementaire, de doter le pays de ressources suffisantes et adaptées pour assurer le développement d’une économie numérique durable (connectivité internationale, backbone, national, accès terminaux,…). Pour faciliter l’accès du plus grand nombre à l’internet, outre la baisse des coûts, les autorités prévoient signer un contrat non exclusif avec le fabriquant Samsung pour la vente d’ordinateurs portables (subventionnés) à 200.000 Fcfa. Au niveau de l’administration et des autres domaines, Bruno Koné souhaite développer les usages et l’offre de service tels que les e-Gouv, e-éducation et e-commerce. Si l’objectif est de performer le secteur public, c’est aussi arriver à connecter les universités et les grands centres de santé pour faire face au déficit d’enseignants. Des mesures seront prises enfin pour lutter efficacement contre la cybercriminalité qui menace les opérations en lignes.
Cissé Cheick Ely