Maho Glofiéhi est un chef de village. Puis, il a été élu chef central des chefs traditionnels Wê de la région du Moyen Cavally. Il est surtout connu comme chef du Front pour la Libération du Grand Ouest (Flgo), milice créée en 2002 et dont il était le général et chef suprême des milices de l’Ouest, pour défendre le régime en place. Le Flgo et Maho s’impliqueront par la suite aux côtés du Fpi et de Laurent Gbagbo dans la fronde contre l’opposition et la Communauté internationale. Soupçonné d’avoir mené la résistance des mercenaires et miliciens pro-Gbagbo à l’Ouest et de Yopougon, il a été dit en exil au Ghana, en Gambie, au Libéria… Maho Glofiéhi est entré en contact téléphonique avec nous le dimanche 18 septembre dernier pour dire sa part de vérité. Interview.
Général, que nous vaut votre appel ?
C’est pour me permettre de me faire entendre, justement sur ce que les gens racontent sur mon compte. Je voudrais réagir et dire ma part de vérité. Présentement, je ne sais pas où mettre la tête pour que les gens me laissent tranquille.
Où êtes-vous au juste ?
Je suis à Abidjan, je vous appelle d’un numéro MTN d’Abidjan !
Et pourtant, on dit que vous êtes au Liberia.
Regardez-moi cela ! Les gens n’ont que mon nom dans leur bouche. Ils veulent forcement me rendre un monstre
Vous êtes derrière ce qui vient de se passer à Taï, avons-nous appris.
Je ne suis pas du tout dans cette histoire. Je n’ai rien à voir avec ces attaques qui tuent nos parents. Je suis un chef coutumier, pourquoi dois-je faire la guerre contre les miens. Je n’ai rien à y voir.
Pourtant, vous-vous êtes battu depuis pour le régime Fpi ?
Non, j’ai refusé et je refuse de faire la guerre contre le pouvoir Rhdp. Dès le début de la crise postélectorale, vous avez dû entendre cela. Les gens ont dit que Maho est avec Ouattara, avec Bédié, c’est pour cela qu’il n’a pas voulu combattre à Guiglo. Réellement, je n’ai pas voulu faire cette guerre. Et je me demande dans le cas de Toulépleu par exemple, qui a armé ces jeunes qui ont attaqué ? J’ai dit que je ne peux pas me mêler dans une crise que je ne maîtrise pas. J’ai refusé de faire cette guerre parce que je ne connaissais pas ses tenants et aboutissants. En tant que chef de tout le monde (je suis chef suprême du peuple Wê. En 2002, on ne savait pas exactement qui attaquait et pourquoi. Mais en 2011, je ne voulais pas me battre, parce qu’il y a des Wê au Rhdp et à LmP.
Vous reconnaissez donc le pouvoir du Président Ouattara ?
Ceux qui veulent m’entendre, qu’ils m’entendent : Je soutiens le pouvoir du président Alassane Ouattara et je remercie le Président Bédié pour tout ce qu’il fait auprès de lui. Et je demande la mobilisation de tout le monde pour soutenir cette action pour qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire. C’est ce que j’ai dit en pleine crise et c’est ce qui a énervé des gens, les cadres d’ici qui sont même allés jusqu’à m’enlever au poste d’adjoint au maire de Guiglo. Ils se sont dit qu’avec ce que j’ai dit, je n’avais plus le droit de siéger au conseil municipal Lmp… Aujourd’hui encore, et malgré tout cela, on continue de raconter des choses sur mon dos. Je ne sais pas ce qui se passe autour de moi.
Il a été dit aussi que c’est vous qui, à la tête des mercenaires et miliciens, meniez la résistance à Yopougon ?
Voyez-moi ces commérages. Résistance pour quoi ? Je ne faisais pas de résistance ! Là, je fuyais. J’ai eu des problèmes à Abidjan…Mon nom dépasse sans doute ma personne et c’est dangereux pour moi. J’étais obligé d’aller d’hôtel en hôtel pour ne pas que les gens qui n’ont pas aimé que je refuse de faire la guerre me voient. J’étais traqué et je ne pouvais pas rester longtemps au même endroit. Quand je suis dans un endroit, des jeunes viennent me dire "tu es recherché", parfois même on envoyait des Libériens me chercher et je suis obligé de quitter
Les gens mentent sur vous, que répondez-vous alors ?
Je ne suis mêlé ni de près, ni de loin à tout ce qui se passe présentement. Ma guerre, elle est terminée depuis. Je soutiens le Président Ouattara. Avant son investiture, même dans la lettre que j’ai déposée à l’Onuci, j’ai dit clairement que je le soutiens et je maintiens cette position et ce soutien. Je continuerai à dire cela partout. Je suis pour la paix sociale. J’avais demandé même à aller sur le terrain pour parler aux jeunes, aux uns et aux autres. Qui suis-je et qu’ai-je pour m’opposer aujourd’hui au pouvoir ? Je n’ai même pas à manger. La façon dont les choses sont dites sur moi me met en danger de mort.
Pourquoi n’êtes-vous pas encore allé sur le terrain pour s’adresser aux jeunes ?
C’est une question de sécurité. Dans une zone aussi sensible (voyez déjà les informations qu’on vous donne. Ils font tout pour créer l’animosité), il faut prendre toutes les précautions. C’est ce que j’ai fait qui ne leur a pas plu. Ils ne me pardonnent pas de ne pas avoir fait la guerre.
Vous faites allusion à qui ?
Aux radicaux de mon bord qui estimaient que je devais m’engager dans la guerre pendant que, eux, dormaient dans leurs châteaux. Ils estimaient que je devais entraîner les enfants des autres dans une guerre totale pendant que leurs enfants étaient en Europe… Et c’est mon refus qui ne leur a pas plu. Donc pour y aller, il faut par exemple aller voir l’Onuci, avec qui on va sur le terrain pour parler aux gens, demander à ceux qui ont encore des armes de les rendre et leur expliquer pourquoi il ne faut pas faire la guerre.
Etes-vous en contact avec les nouvelles autorités ?
D’une façon ? oui. Je prie pour qu’on puisse se retrouver. J’ai fait une demande d’audience pour une rencontre avec le Premier Ministre Soro Guillaume. Je souhaite rencontrer le président de la République pour leur parler franchement. Sinon, je suis là, j’ai peur. On dit de graves et fausses choses sur mon compte.
Vous n’êtes pas au Libéria, vous n’êtes pas au Ghana ?
Je ne suis pas au Libéria, je ne suis pas au Ghana, je ne suis pas en Gambie comme on le dit. Je suis ici à Abidjan dans mon coin, fuyant ceux qui m’en veulent de n’avoir pas fait la guerre. Mais je répète que je soutiens le Président Ouattara, et ce sont ceux qui ne supportent pas que je prenne cette position qui créent toutes les zizanies pour me nuire. Je suis sûr que les services de renseignement savent que je suis là.
Interview réalisée par
Eddy PEHE
Général, que nous vaut votre appel ?
C’est pour me permettre de me faire entendre, justement sur ce que les gens racontent sur mon compte. Je voudrais réagir et dire ma part de vérité. Présentement, je ne sais pas où mettre la tête pour que les gens me laissent tranquille.
Où êtes-vous au juste ?
Je suis à Abidjan, je vous appelle d’un numéro MTN d’Abidjan !
Et pourtant, on dit que vous êtes au Liberia.
Regardez-moi cela ! Les gens n’ont que mon nom dans leur bouche. Ils veulent forcement me rendre un monstre
Vous êtes derrière ce qui vient de se passer à Taï, avons-nous appris.
Je ne suis pas du tout dans cette histoire. Je n’ai rien à voir avec ces attaques qui tuent nos parents. Je suis un chef coutumier, pourquoi dois-je faire la guerre contre les miens. Je n’ai rien à y voir.
Pourtant, vous-vous êtes battu depuis pour le régime Fpi ?
Non, j’ai refusé et je refuse de faire la guerre contre le pouvoir Rhdp. Dès le début de la crise postélectorale, vous avez dû entendre cela. Les gens ont dit que Maho est avec Ouattara, avec Bédié, c’est pour cela qu’il n’a pas voulu combattre à Guiglo. Réellement, je n’ai pas voulu faire cette guerre. Et je me demande dans le cas de Toulépleu par exemple, qui a armé ces jeunes qui ont attaqué ? J’ai dit que je ne peux pas me mêler dans une crise que je ne maîtrise pas. J’ai refusé de faire cette guerre parce que je ne connaissais pas ses tenants et aboutissants. En tant que chef de tout le monde (je suis chef suprême du peuple Wê. En 2002, on ne savait pas exactement qui attaquait et pourquoi. Mais en 2011, je ne voulais pas me battre, parce qu’il y a des Wê au Rhdp et à LmP.
Vous reconnaissez donc le pouvoir du Président Ouattara ?
Ceux qui veulent m’entendre, qu’ils m’entendent : Je soutiens le pouvoir du président Alassane Ouattara et je remercie le Président Bédié pour tout ce qu’il fait auprès de lui. Et je demande la mobilisation de tout le monde pour soutenir cette action pour qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire. C’est ce que j’ai dit en pleine crise et c’est ce qui a énervé des gens, les cadres d’ici qui sont même allés jusqu’à m’enlever au poste d’adjoint au maire de Guiglo. Ils se sont dit qu’avec ce que j’ai dit, je n’avais plus le droit de siéger au conseil municipal Lmp… Aujourd’hui encore, et malgré tout cela, on continue de raconter des choses sur mon dos. Je ne sais pas ce qui se passe autour de moi.
Il a été dit aussi que c’est vous qui, à la tête des mercenaires et miliciens, meniez la résistance à Yopougon ?
Voyez-moi ces commérages. Résistance pour quoi ? Je ne faisais pas de résistance ! Là, je fuyais. J’ai eu des problèmes à Abidjan…Mon nom dépasse sans doute ma personne et c’est dangereux pour moi. J’étais obligé d’aller d’hôtel en hôtel pour ne pas que les gens qui n’ont pas aimé que je refuse de faire la guerre me voient. J’étais traqué et je ne pouvais pas rester longtemps au même endroit. Quand je suis dans un endroit, des jeunes viennent me dire "tu es recherché", parfois même on envoyait des Libériens me chercher et je suis obligé de quitter
Les gens mentent sur vous, que répondez-vous alors ?
Je ne suis mêlé ni de près, ni de loin à tout ce qui se passe présentement. Ma guerre, elle est terminée depuis. Je soutiens le Président Ouattara. Avant son investiture, même dans la lettre que j’ai déposée à l’Onuci, j’ai dit clairement que je le soutiens et je maintiens cette position et ce soutien. Je continuerai à dire cela partout. Je suis pour la paix sociale. J’avais demandé même à aller sur le terrain pour parler aux jeunes, aux uns et aux autres. Qui suis-je et qu’ai-je pour m’opposer aujourd’hui au pouvoir ? Je n’ai même pas à manger. La façon dont les choses sont dites sur moi me met en danger de mort.
Pourquoi n’êtes-vous pas encore allé sur le terrain pour s’adresser aux jeunes ?
C’est une question de sécurité. Dans une zone aussi sensible (voyez déjà les informations qu’on vous donne. Ils font tout pour créer l’animosité), il faut prendre toutes les précautions. C’est ce que j’ai fait qui ne leur a pas plu. Ils ne me pardonnent pas de ne pas avoir fait la guerre.
Vous faites allusion à qui ?
Aux radicaux de mon bord qui estimaient que je devais m’engager dans la guerre pendant que, eux, dormaient dans leurs châteaux. Ils estimaient que je devais entraîner les enfants des autres dans une guerre totale pendant que leurs enfants étaient en Europe… Et c’est mon refus qui ne leur a pas plu. Donc pour y aller, il faut par exemple aller voir l’Onuci, avec qui on va sur le terrain pour parler aux gens, demander à ceux qui ont encore des armes de les rendre et leur expliquer pourquoi il ne faut pas faire la guerre.
Etes-vous en contact avec les nouvelles autorités ?
D’une façon ? oui. Je prie pour qu’on puisse se retrouver. J’ai fait une demande d’audience pour une rencontre avec le Premier Ministre Soro Guillaume. Je souhaite rencontrer le président de la République pour leur parler franchement. Sinon, je suis là, j’ai peur. On dit de graves et fausses choses sur mon compte.
Vous n’êtes pas au Libéria, vous n’êtes pas au Ghana ?
Je ne suis pas au Libéria, je ne suis pas au Ghana, je ne suis pas en Gambie comme on le dit. Je suis ici à Abidjan dans mon coin, fuyant ceux qui m’en veulent de n’avoir pas fait la guerre. Mais je répète que je soutiens le Président Ouattara, et ce sont ceux qui ne supportent pas que je prenne cette position qui créent toutes les zizanies pour me nuire. Je suis sûr que les services de renseignement savent que je suis là.
Interview réalisée par
Eddy PEHE