Pourquoi Bédié doit rester à la tête du Pdci

La Côte d’Ivoire se stabilise et aspire à la paix, 6 mois après l’investiture du nouveau président, suite à l’élection présidentielle du 31 octobre 2010. Malgré les bruits de bottes à l’Ouest, et aujourd’hui à l’Est, la vie se normalise. Aussitôt, beaucoup, surtout parmi les militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) se souviennent de cette phrase conclusion : « C’est mon dernier combat ». Le dernier de qui, de quel Bédié ? Pourrait-on se demander tant l’homme est en pleine possession de ses facultés physiques et mentales. Les grands hommes, ce sont ceux qui tiennent à leur parole, ce sont ceux qui respectent leurs engagements, surtout lorsqu’ils sont écrits. Bédié tiendra parole. Même si la Constitution ivoirienne, dans sa nouvelle mouture ne fixe pas de limite d’âge après 75 ans comme il l’avait édicté quand il était aux affaires. Henri Konan Bédié, né en 1934, a aujourd’hui 77 ans. En homme d’Etat, en homme tout court, honnête, ayant une haute conscience de la chose publique, il avait déclaré : «C’est mon dernier combat». Aujourd’hui, Bédié est plus que président de la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara, et il l’a dit lui-même, gouverne sous l’autorité de son aîné, Aimé Henri Konan Bédié. Le combat, d’une autre manière, continue pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa place dans le concert des nations. Les visites incessantes à Daoukro prouvent bien qu’Henri Konan Bédié est encore utile à son pays. Les Ivoiriens le réclament. Mais pour lui, la page est tournée. Ceci, au plan national. Au plan sectoriel du Pdci-Rda, quelle est la situation ? Quelle est l’ambiance au Rhdp? Sans cacher les choses, des militants et non des moindres, pour des raisons diverses, n’ont pas suivi le mot d’ordre donné par le président de leur parti, le Pdci-Rda, de voter au 2e tour pour le porte-flambeau du Rhdp, Alassane Ouattara. On a souvent entendu ici : "Je suis Pdci. Mais, je vote pour Gbagbo. Car, Bédié n’est plus en course !" Et d’un. De deux, le débat de transformer le Rhdp en parti unifié va battre son plein après les législatives. Ce sont des défis majeurs. Primo, il faudra ramener à la maison tous ceux qui, à un moment donné, se sont égarés. Il faudra beaucoup de sagesse, de maîtrise de soi et des idéaux du Pdci-Rda pour réaliser un tel dépassement de soi. Seul Henri Konan Bédié peut réaliser un tel dépassement comme il l’a fait en instituant le Rassemblement des houphouétistes pour se retrouver, principalement avec Alassane Ouattara. Le président Bédié a prouvé qu’il est un chef. Et les militants du Pdci, et ceux du Rdhp, le lui rendent bien. Il demeure le pont entre les générations. Très écouté, son autorité demeure intacte. Deuxio, le Rhdp va traverser une phase délicate : parti unifié ou non ? Il faudra au Pdci une personnalité qui connait la maison. Qui, mieux que celui qui en incarne l’âme, l’image et la vision, peut défendre ses intérêts ?
Il est des choix qui s’imposent d’eux-mêmes. Qui, en mars 2011, a su montrer la voie aux jeunes du Rhdp pour ne pas entraver la marche glorieuse de Ouattara vers la présidence ? Vers qui se tournent aujourd’hui les jeunes du Pdci dans leur volonté légitime de se porter candidats à des élections ? Que dire de tous ceux qui frappent à la porte du Pdci pour se repentir ? Le président Henri Konan Bédié peut-il laisser ces dossiers en suspens et se retirer de la tête du Pdci sans avoir, par exemple, géré avec finesse, la question de la primature ? Pour un homme de la stature du président Bédié, on ne se dérobe pas devant les problèmes. Le Pdci-Rda, tout comme le pays, sort de crise. Le seul à même de permettre au parti de conserver son âme, son unité, et au Rhdp de renforcer sa cohésion, à notre avis, demeure Henri Konan Bédié. Bon pied, bon oeil, cela rassure ! Le Président est encore bon pour le service à la tête du Pdci-Rda. Et au Rhdp.
Gnamantêh