Un parti se réclamant de la gauche, animé surtout par des responsables à la mémoire de lièvre adoubée de réflexions et d’intensions gauches. Revoilà le Front populaire ivoirien (FPI), parti du président déchu, Laurent Gbagbo en train de poser des préalables pour emprunter le chemin de la réconciliation et de la paix prôné par le pouvoir Ouattara. Se taillant une nouvelle virginité dans l’histoire récente de la Côte-d’Ivoire, avec une présentation de victime à la clé, le FPI, sans vergogne s’adonne à un chantage honteux et malhonnête pour s’inscrire dans la dynamique de la paix. Les conclusions, non encore officielles, de la ‘’réunion décisive’’ des cadres réunis au pays de John Atta Mills frisent la provocation inutile et dévoilent la mauvaise foi des ex-dirigeants de la Côte d’Ivoire. Libération de Laurent Gbagbo et menace de boycotte des élections locales sans la recomposition de la Commission électorale indépendante, telles sont les décisions majeures sorties du conclave des refondateurs tenu dans la capitale ghanéenne. Nonobstant les milliers de morts, les nombreux scandales économiques et environnementaux qui ont émaillé leur passage à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire, les socialistes ivoiriens (?), ont le courage de se faire passer pour des donneurs de leçons de démocratie. Selon eux, tant que leur champion sera détenu pour les crimes qu’il a commis, aucune réconciliation n’est envisageable. Pire, les refondateurs exilés au Ghana continuent de considérer Laurent Gbagbo comme président de la République. Et leur volonté de porter un coup au nouveau régime est évidente. «Nous avons perdu le bataille et non la guerre. Un jour, il fera jour», dixit Charles Blé Goudé, leader de la galaxie patriotique. Amani N’guessan, ancien ministre de la défense sous l’ex-régime, lui a emboité le pas en affirmant dans une interview accordée à un quotidien de la place hier, que le FPI est «toujours en guerre et qu’il doit renverser la situation pour reprendre le contrôle de la gestion de l’Etat ivoirien». On le voit, malgré sa chute, le FPI reste égale à lui-même. Mauvaise foi, roublardise, manipulation de l’opinion, arrogance et violence, le Front populaire n’attend pas se défaire de ses attributs pour une Côte d’Ivoire stable et paisible. En dépit des bonnes dispositions des autorités à fermer la parenthèse brumeuse de la crise ivoirienne, le parti de Laurent Gbagbo joue la carte de la pérennisation des souffrances du peuple ivoirien. Cependant ce peuple n’est pas dupe et est désormais nettement situé sur la capacité de nuisance et surtout l’attachement du FPI à la division et à la violence. Fatigué, il veut aller à la paix.
LO
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