x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 22 septembre 2011 | L’expression

Inculpation du journaliste Hermann Aboa

Malgré la loi de 2004 qui dépénalise les délits de presse, le journaliste de la télévision nationale, Hermann Aboa, croupit à la Maca. Ils sont nombreux les observateurs qui ont besoin d’explications.

Pourquoi le procureur doit convaincre

Une donne est indiscutable. Les Ivoiriens ne comprennent pas pourquoi le journaliste Hermann Aboa est en prison alors que Ahoua Ehoura, Brou Amessan, Claude Frank About et tous autres animateurs et concepteurs de « Raison d’état », la fameuse émission qui semait la haine, sont libres de leurs mouvements. Ignace Kacou, celui qui animait « Raison d’état » version radio Côte d’Ivoire, est également libre et bénéficie même d’un voyage d’étude aux Usa.
Si Hermann Aboua est incarcéré pour une affaire autre que l’animation de la fameuse émission, mieux vaut le dire à haute et intelligible voix à la nation. S’il s’agit d’un délit dans le cadre de l’exercice de son métier de journaliste, la loi n’autorise pas son emprisonnement. Le procureur de la république doit fournir les explications nécessaires afin de ne pas mettre de l’eau dans le moulin de ceux qui pensent qu’il y a deux poids deux mesures. Il y a également lieu de ne pas donner de la matière à la presse bleue qui en fait son chou gras actuellement.
Tel que mentionné sur le site internet de Reporter sans frontières, le journaliste de la Rti est mis en examen depuis le 21 juillet par les services du procureur de la république, Kouadio Koffi Simplice, pour plusieurs chefs d’accusation. Hermann est poursuivi notamment pour atteinte à la défense nationale, complot contre l’autorité de l’Etat, atteinte à l’intégrité du territoire national, participation à une bande armée, participation à un mouvement insurrectionnel et attentat à l’ordre public. S’il est coupable de tous ces faits, selon la loi ivoirienne, il risque la prison à vie. C’est pourquoi, au-delà de l’inculpation, le procureur doit expliquer réellement pourquoi Hermann est à la Maca alors que ceux qui faisaient la même chose, et au même moment, que lui se la coulent douce à Abidjan.

Là où le bat blesse

L’une des questions qui taraudent les esprits, c’est pourquoi Hermann n’a été inculpé que lorsqu’il est rentré du Ghana où il s’était réfugié comme tous les refondateurs. Il est revenu au pays à la suite de l’appel du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, invitant les exilés à regagner leur pays. L’Expression l’avait rencontré à Accra dans le cadre d’un reportage où le journaliste regrettait d’avoir animé cette émission qui, en termes de dividende, ne lui aurait rien rapporté. Selon ses confidences, il ne participait pas au choix des invités à interroger sur le plateau. Il avait une feuille de route, un conducteur, qui lui était remis par ses supérieurs hiérarchiques et qu’il devait suivre scrupuleusement. Selon Stéphane Gouhé, Secrétaire général du Comité Ivoirien de Protection des Journalistes (CIPJ), c’est après que le journaliste a entamé, le 20 juillet, des démarches auprès d’un service du ministère de la justice pour le dégel de son compte bancaire qu’il a été mis aux arrêts le lendemain. On est donc en droit de penser objectivement que s’il n’avait pas entamé des démarches en vue de débloquer son compte bancaire, il ne serait pas en prison aujourd’hui. S’il avait fait comme tous ceux dont les comptes sont bloqués mais qui ne mènent aucune démarche en vue de les débloquer, il n’aurait pas été inculpé. De même, s’il était resté tranquillement au Ghana comme les Frank About, Brou Amessan et autres, il ne serait pas parmi les premiers pensionnaires de la nouvelle Maca. C’est là, tout le problème.

Traoré M. Ahmed
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ