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Art et Culture Publié le samedi 1 octobre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Les samedis de Biton : La leçon de Robert Bourgi

Incroyable mais vrai. La vie nous offre des surprises. Je n’arrive toujours pas à croire ce que j’ai lu concernant les accusations de Robert Bourgi. Ce n’est pas possible. Robert Bourgi, quels que soient les griefs qu’il a contre Jacques Chirac, ne devrait pas ainsi parler de l’ancien président de la République de la France. Quand je lisais ou entendais les révélations de Robert Bourgi, je croyais me trouver dans un autre monde. Mais il fallait me résoudre à accepter l’évidence. Robert Bourgi, je l’ai connu à la faveur de la sortie de son livre intitulé : « Le Général de Gaulle et l’Afrique noire 1940-1969 ». Enseignant à l’Université d’Abidjan, à l’époque, il était venu me trouver à mon bureau, à l’Avenue Noguès, à Treichville. Son éditeur français, La librairie générale de droit et de jurisprudence, nous permettait, aux Nouvelles Editions Africaines, de distribuer son livre pour la Côte d’Ivoire. Ainsi, je vais contribuer à la promotion de ce livre. L’homme m’avait conquis par la clarté de son discours, son charme et son intelligence. Nous pouvions discuter des heures de la politique française et africaine. Du moins, il m’enseignait ou m’informait sur la politique et ses arcanes. Dans le cadre de l’émission littéraire « Kuma », de la télévision ivoirienne, financée par les Nouvelles Editions Africaines, et animée par Ali Kéita, je proposai à l’animateur les ouvrages, les auteurs et les invités du débat. Pour le livre de Robert Bourgi, je n’ai appelé qu’un seul invité qui a accepté sur le champ. Il s’agissait de Laurent Gbagbo. Robert Bourgi n’avait qu’une seule passion : Jacques Chirac. A force de m’en parler, moi qui aimais François Mitterrand pour sa passion des livres et des écrivains, je devins un chiraquien. Je ne vivais plus que dans l’espoir de l’arrivée de Jacques Chirac au pouvoir. Robert Bourgi, que je considère toujours comme un ami, malgré le fait que je l’aie perdu de vue depuis de nombreuses années, m’affirmait que je viendrai le voir, un jour, à l’Elysée. Il était persuadé, que le « patron » comme il appelait Jacques Chirac arriverait au pouvoir. Et moi de rêver à un rôle de conseiller officieux de l’Afrique pour Robert Bourgi qui m’estimait beaucoup. Je ne peux donc toujours pas comprendre et admettre ses « attaques » contre le patron. Mon éducation traditionnelle et surtout spirituelle ne peut pas l’accepter. Jusqu’aujourd’hui, sans doute à cause de mon enfance remplie de catéchisme, je n’arrive toujours pas à comprendre qu’un homme puisse être méchant. Malgré le fait que j’ai été victime de calomnie, de médisance et d’autres vilaines choses, je me pose encore la question de savoir comment un être humain puisse s’adonner au dénigrement. Pour l’Occident, on peut encore comprendre. Ils ont abandonné Dieu. Le Pape Jean-Paul II disait à la France : « Qu’as-tu fait de ton baptême ? » Robert Bourgi comment cela a pu t’arriver ? Tu es si Africain. Quand un certain Baulin, qui a été conseiller de Félix Houphouët-Boigny, a publié un livre ravageur sur le Père de la Nation, le professeur Ibrahima Baba Kaké m’a dit : « Biton, dans l’Afrique d’hier, on ne peut pas travailler avec un souverain et sortir en public ses secrets. Il y a une manière de régler cela… » L’Afrique d’aujourd’hui change à grande vitesse dans l’occidentalisation. A mon adolescence, qui pouvait imaginer que les rues d’Abidjan seront remplies de filles en pantalon ? Il ne reste plus qu’à adapter des robes ou des jupes pour les hommes. Mais dans toute situation, bonne ou mauvaise, il fait en tirer une leçon. Avec ce que Robert Bourgi vient de faire contre son « patron », il faut se mettre à l’école américaine, surtout les hommes politiques et les célébrités dans tous les domaines. Les Américains nous enseignent que dans tous nos rapports avec nos amis et même nos épouses, il faut se dire que demain, tôt ou tard, l’ami d’aujourd’hui sera l’ennemi de demain. Dans les rapports quotidiens on ne doit pas tout dire. Du moins, ne rien dire qui puisse servir contre vous demain. Toute personne, jeune aujourd’hui, qui aspire, demain, à une vie politique doit faire attention. De nombreux politiciens ont compris, à leurs dépens, que l’ami d’hier, est devenu le pourfendeur d’aujourd’hui. Le Roi Salomon nous enseigne : « Qui flatte son prochain tend un filet sous ses pas. » Dans un pays, un contient où la recherche d’argent et de biens matériels est devenue l’obsession permanente, tout le monde se trouve dans une cage à fauves. Il appartient à chacun et à tous de ne pas servir de viande à manger à des carnassiers rôdant partout. Si on peut dire dix à un ami, il faut lui en sortir que deux. Souvenez-vous toujours que l’ami d’aujourd’hui sera l’ennemi de demain. L’affaire Nafissatou Diallo est un enseignement très utile pour les cadres et politiciens africains. L’Afrique va à une très grande vitesse. Qu’on ne s’étonne pas si, demain, des filles et des femmes, poussées par des avocats, portent des plaintes pour agression sexuelle avec des preuves. Vous conviendrez avec moi que cela sera d’une facilité déconcertante que de condamner des hommes en Afrique pour tentative de viol. Que chacun commence déjà à ranger ses braguettes. Il n’est plus loin le moment des « révélations » sur notre continent. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Isaïe Biton Koulibaly
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