Dans la famille Bourgi, il y a Robert, l'avocat d'affaires, et Albert, l'universitaire. Le premier vient de faire frémir la classe politique en balançant sur son passé de porteur de billets. Le second est son exact opposé.
L'un, Robert, avocat de droite proche de Chirac, de Villepin puis de Sarkozy, décoré de la Légion d'honneur, incarne de façon trouble la Françafrique ; l'autre, Albert, universitaire de gauche, longtemps éditorialiste à Jeune Afrique, en pourfend les dérives depuis quarante ans. L'un s'est fait sorcier blanc des chefs d'Etat de nos anciennes colonies, de Wade à Bongo, de Mobutu à Sassou Nguesso ; l'autre a épousé le rêve des prisonniers et des opposants. L'un aime sans complexe le pouvoir et l'argent, a pignon sur la très chic avenue Pierre-Ier-de-Serbie, dans le 16e arrondissement de Paris et roule en Maserati ; l'autre déteste le Bristol et corrige des thèses de droit dans son petit bureau surchargé du 12e arrondissement...
Robert et Albert : deux petites lettres seulement différencient les frères Bourgi. Mais les engagements ont éloigné le « porteur de valises », sous les feux médiatiques depuis son grand déballage sur les financements occultes entre la France et le continent noir, de son frère aîné dont la trajectoire raconte un autre paysage franco-africain. Albert, professeur de sciences politiques à Reims, reçu major à l'agrégation interne de droit public, vit dans une HLM parisienne des années 1970, avec vue sur les barres d'immeubles et un carré de verdure. Le salon au papier peint jaune, canapés verts et tapis orientaux est encombré de fétiches : peinture du Mozambique, chaînes d'esclaves du Sénégal, statues de héros de la lutte coloniale.
Du balcon parviennent des cris de gosses. « J'aime ça, vivre au milieu des écoles », s'enthousiasme ce père de deux grands enfants « très famille ». Teint basané - « un visage de métèque » - chevelure garnie et -grisonnante, jean et chemise décontractée, forme olympique, l'universitaire ne fait pas ses 69 ans. Sa femme, Evelyne, retraitée et présidente d'une association d'aide à la régularisation des immigrés, est à ses côtés.
Charmeur, sentimental, volubile, persuasif, Albert Bourgi parle avec de grands gestes, vous interpelle sans cesse par votre prénom. Tantôt soucieux : « J'interviens dans beaucoup de conférences et de débats, mais je n'ai pas l'habitude de me livrer. » Tantôt méfiant : « Vous allez mettre quoi, dans le portrait ? » Toujours passionné, capable de discourir des heures sur la décolonisation manquée, le « système incestueux » des relations entre la France et l'Afrique, son lien ombilical avec le continent noir, où il souhaite être enterré.
Né à Dakar en 1942, Albert est le fils de Mahmoud Bourgi, un riche négociant libanais, tombé amoureux de Marseille puis du Sénégal. Connaisseur hors pair du continent, Mahmoud élève ses douze enfants dans une triple culture, franco-libano-africaine. Membre de la SFIO, à la fois proche du socialiste sénégalais Lamine Guèye, et de Jacques Foccart, le conseiller Afrique du général de Gaulle, président du comité libano-syrien d'adhésion et de bienfaisance, le marchand invite dans sa demeure dakaroise les notables de tous bords. Il transmet à ses fils le goût des affaires et de la politique.
Chacun hérite de l'une des facettes paternelles. Albert, « Ahmed » de son prénom libanais, rédige une thèse de droit sur « La politique française de coopération en Afrique, le cas du Sénégal », publie des textes engagés dans la collection de François Maspero, lance un annuaire du tiers-monde.
Robert, de trois ans son cadet, fait sa thèse sur « De Gaulle et l'Afrique », passe le barreau mais ne plaidera jamais, devient maître en intrigues et culte du secret. Un troisième frère, avocat lui aussi, défend des grosses compagnies françaises et africaines. Un autre est secrétaire de section du Parti communiste à Sceau... Les chemins des deux frères se croisent parfois, non sans ambiguïtés. Au Gabon, par exemple, où Omar Bongo, symbole de la Françafrique, « papa » de Robert, finance largement tous les opposants africains, poulains d'Albert compris. « Les frères Bourgi pourraient presque constituer une SARL des réseaux africains », plaisante un spécialiste du continent.
L'élection de François Mitterrand, en 1981, allume une flamme d'espoir chez Albert. Ils sont alors un petit groupe d'idéalistes à rêver d'une rupture dans la politique française d'hégémonie en Afrique. L'illusion est de courte durée. Un mandat plus tard, le président socialiste prononce le discours de la Baule, qui conditionne l'aide hexagonale à la démocratisation des régimes africains : Albert est l'un des premiers à dénoncer une volonté d'encadrer les aspirations démocratiques du continent tout en protégeant les intérêts français. Depuis, il renouvelle tout de même sa carte au PS, y cultive ses réseaux, mais n'y sent pas le «souffle africain».
Le vent de l'indépendance, cet Afro-optimiste le trouve chez ses amis du continent. Burkinabé, Tchadiens, Ivoiriens, Zaïrois - opposants aux dictateurs dont son frère Robert est l'oreille - viennent dîner dans la HLM du quartier de la Nation. Parmi eux, le Guinéen Alpha Condé, rencontré à la Sorbonne en 1972. « Alpha », condamné à mort par le président Sékou Touré, exilé, fête Noël chez les Bourgi, devient parrain de leur fille Cécile. De retour à Conakry, menacé et emprisonné plusieurs fois, l'opposant appelle à l'aide son « frère » français. Une fois, Albert contacte un ami de jeunesse, Abdou Diouf, président du Sénégal, qui fait rapatrier le Guinéen en avion militaire. Une autre, il organise une campagne internationale de soutien...
Le jovial universitaire se lie d'amitié avec un autre socialiste en exil, l'Ivoirien Laurent Gbagbo. « Laurent » est son premier « frère » à accéder au sommet de l'Etat. En octobre 2000, ils célèbrent ensemble cette victoire à Abidjan. Et lors de sa première visite officielle en France, le nouveau président ivoirien tient à souper chez son vieux copain. Ce 21 juin 2001, Albert, amateur de bonne chère, a commandé un festin chez un traiteur libanais. Outre « Laurent », il a convié Béchir Ben Yahmed, PDG du groupe Jeune Afrique, Alpha Condé, tout juste libéré de prison, Abdou Diouf, battu à la présidentielle sénégalaise de 2000, et Guy Labertit, le Monsieur Afrique du PS, un intime de Gbagbo lui aussi...
Albert Bourgi et « Laurent » travaillent alors à un livre d'entretiens, La politique est un métier, finalement annulé suite au coup d'Etat de 2002. Le Français se rend régulièrement au palais d'Abidjan, échange avec son ami au téléphone, comme il l'a toujours fait. Mais il refuse, dit-il, tout poste rémunéré, et plus encore de jouer les intermédiaires. Vigilant, il n'enregistre d'ailleurs pas de bagage en soute lorsqu'il voyage dans certains pays du continent noir. « Albert Bourgi est un homme de coulisses et de réseaux, mais pas un comploteur ni un homme d'argent. Il a une qualité rare chez les marabouts blancs : la constance, la fidélité - au point d'être aveuglé par ses amitiés », dit Antoine Glaser, le fondateur de La Lettre du continent.
Par amitié, et au risque de trahir ses convictions, Albert ferme les yeux sur la politique de Gbagbo, les morts, les élections maintes fois repoussées et les agissements de son frère Robert, qui ouvre à l'Ivoirien les portes de l'Elysée. Tout comme il les fermera sur la campagne électorale controversée d'« Alpha », menée sur le refrain ethnique de « Tout sauf les Peuls ». Après quarante ans d'opposition, Alpha Condé, 72 ans, est élu président de Guinée le 21 décembre 2010, jour de l'anniversaire de mariage d'Albert. « Certains connaissent des présidents une fois en place. Moi, j'ai des rapports avec des personnes, dont j'ai partagé les idées et les combats. Ce sont mes amis, et je les défendrai jusqu'au bout. Les résultats de la dernière présidentielle en Côte d'Ivoire n'ont jamais été certifiés », certifie celui-ci.
Albert Bourgi le fidèle s'étonne des aveux soudains de Robert, qui a accusé cinq chefs d'Etat africains de lui avoir remis des mallettes de billets à destination d'hommes politiques français. Il croit peu en une « repentance », ignore s'il s'agit d'un calcul politique, ne souhaite pas enfoncer son frère. Cela fait douze ans que les deux frères ne se sont pas vus. Mais pour lui, ces révélations accréditent un secret de polichinelle : « L'Afrique de l'argent découle naturellement du système néocolonial. Tout le monde le sait et depuis longtemps. Les politiques de gauche comme de droite pillent le continent, mais aussi les hommes d'affaires, les avocats, les journalistes, les communicants d'Image 7 et d'Euro RSCG, de la boîte de Patricia Balme... » Albert se souvient d'une scène, en marge de la première visite officielle d'Alpha Condé en France, en mars 2011. A l'Hôtel Meurice, un « éléphant socialiste » se fraye un chemin à travers la foule des courtisans, serre la main du président, exprime son envie de dîner avec lui : « Peut-être pour lui proposer ses services... » Ce jour-là, la visite d'Alpha Condé était orchestrée par Euro RSCG. « Quand je l'ai su, j'ai dit à Alpha qu'il n'avait pas besoin d'eux pour faire sa com' », raconte Albert Bourgi, qui a suggéré au président d'autres amis. Fidèle, même à ses contradictions.
L'un, Robert, avocat de droite proche de Chirac, de Villepin puis de Sarkozy, décoré de la Légion d'honneur, incarne de façon trouble la Françafrique ; l'autre, Albert, universitaire de gauche, longtemps éditorialiste à Jeune Afrique, en pourfend les dérives depuis quarante ans. L'un s'est fait sorcier blanc des chefs d'Etat de nos anciennes colonies, de Wade à Bongo, de Mobutu à Sassou Nguesso ; l'autre a épousé le rêve des prisonniers et des opposants. L'un aime sans complexe le pouvoir et l'argent, a pignon sur la très chic avenue Pierre-Ier-de-Serbie, dans le 16e arrondissement de Paris et roule en Maserati ; l'autre déteste le Bristol et corrige des thèses de droit dans son petit bureau surchargé du 12e arrondissement...
Robert et Albert : deux petites lettres seulement différencient les frères Bourgi. Mais les engagements ont éloigné le « porteur de valises », sous les feux médiatiques depuis son grand déballage sur les financements occultes entre la France et le continent noir, de son frère aîné dont la trajectoire raconte un autre paysage franco-africain. Albert, professeur de sciences politiques à Reims, reçu major à l'agrégation interne de droit public, vit dans une HLM parisienne des années 1970, avec vue sur les barres d'immeubles et un carré de verdure. Le salon au papier peint jaune, canapés verts et tapis orientaux est encombré de fétiches : peinture du Mozambique, chaînes d'esclaves du Sénégal, statues de héros de la lutte coloniale.
Du balcon parviennent des cris de gosses. « J'aime ça, vivre au milieu des écoles », s'enthousiasme ce père de deux grands enfants « très famille ». Teint basané - « un visage de métèque » - chevelure garnie et -grisonnante, jean et chemise décontractée, forme olympique, l'universitaire ne fait pas ses 69 ans. Sa femme, Evelyne, retraitée et présidente d'une association d'aide à la régularisation des immigrés, est à ses côtés.
Charmeur, sentimental, volubile, persuasif, Albert Bourgi parle avec de grands gestes, vous interpelle sans cesse par votre prénom. Tantôt soucieux : « J'interviens dans beaucoup de conférences et de débats, mais je n'ai pas l'habitude de me livrer. » Tantôt méfiant : « Vous allez mettre quoi, dans le portrait ? » Toujours passionné, capable de discourir des heures sur la décolonisation manquée, le « système incestueux » des relations entre la France et l'Afrique, son lien ombilical avec le continent noir, où il souhaite être enterré.
Né à Dakar en 1942, Albert est le fils de Mahmoud Bourgi, un riche négociant libanais, tombé amoureux de Marseille puis du Sénégal. Connaisseur hors pair du continent, Mahmoud élève ses douze enfants dans une triple culture, franco-libano-africaine. Membre de la SFIO, à la fois proche du socialiste sénégalais Lamine Guèye, et de Jacques Foccart, le conseiller Afrique du général de Gaulle, président du comité libano-syrien d'adhésion et de bienfaisance, le marchand invite dans sa demeure dakaroise les notables de tous bords. Il transmet à ses fils le goût des affaires et de la politique.
Chacun hérite de l'une des facettes paternelles. Albert, « Ahmed » de son prénom libanais, rédige une thèse de droit sur « La politique française de coopération en Afrique, le cas du Sénégal », publie des textes engagés dans la collection de François Maspero, lance un annuaire du tiers-monde.
Robert, de trois ans son cadet, fait sa thèse sur « De Gaulle et l'Afrique », passe le barreau mais ne plaidera jamais, devient maître en intrigues et culte du secret. Un troisième frère, avocat lui aussi, défend des grosses compagnies françaises et africaines. Un autre est secrétaire de section du Parti communiste à Sceau... Les chemins des deux frères se croisent parfois, non sans ambiguïtés. Au Gabon, par exemple, où Omar Bongo, symbole de la Françafrique, « papa » de Robert, finance largement tous les opposants africains, poulains d'Albert compris. « Les frères Bourgi pourraient presque constituer une SARL des réseaux africains », plaisante un spécialiste du continent.
L'élection de François Mitterrand, en 1981, allume une flamme d'espoir chez Albert. Ils sont alors un petit groupe d'idéalistes à rêver d'une rupture dans la politique française d'hégémonie en Afrique. L'illusion est de courte durée. Un mandat plus tard, le président socialiste prononce le discours de la Baule, qui conditionne l'aide hexagonale à la démocratisation des régimes africains : Albert est l'un des premiers à dénoncer une volonté d'encadrer les aspirations démocratiques du continent tout en protégeant les intérêts français. Depuis, il renouvelle tout de même sa carte au PS, y cultive ses réseaux, mais n'y sent pas le «souffle africain».
Le vent de l'indépendance, cet Afro-optimiste le trouve chez ses amis du continent. Burkinabé, Tchadiens, Ivoiriens, Zaïrois - opposants aux dictateurs dont son frère Robert est l'oreille - viennent dîner dans la HLM du quartier de la Nation. Parmi eux, le Guinéen Alpha Condé, rencontré à la Sorbonne en 1972. « Alpha », condamné à mort par le président Sékou Touré, exilé, fête Noël chez les Bourgi, devient parrain de leur fille Cécile. De retour à Conakry, menacé et emprisonné plusieurs fois, l'opposant appelle à l'aide son « frère » français. Une fois, Albert contacte un ami de jeunesse, Abdou Diouf, président du Sénégal, qui fait rapatrier le Guinéen en avion militaire. Une autre, il organise une campagne internationale de soutien...
Le jovial universitaire se lie d'amitié avec un autre socialiste en exil, l'Ivoirien Laurent Gbagbo. « Laurent » est son premier « frère » à accéder au sommet de l'Etat. En octobre 2000, ils célèbrent ensemble cette victoire à Abidjan. Et lors de sa première visite officielle en France, le nouveau président ivoirien tient à souper chez son vieux copain. Ce 21 juin 2001, Albert, amateur de bonne chère, a commandé un festin chez un traiteur libanais. Outre « Laurent », il a convié Béchir Ben Yahmed, PDG du groupe Jeune Afrique, Alpha Condé, tout juste libéré de prison, Abdou Diouf, battu à la présidentielle sénégalaise de 2000, et Guy Labertit, le Monsieur Afrique du PS, un intime de Gbagbo lui aussi...
Albert Bourgi et « Laurent » travaillent alors à un livre d'entretiens, La politique est un métier, finalement annulé suite au coup d'Etat de 2002. Le Français se rend régulièrement au palais d'Abidjan, échange avec son ami au téléphone, comme il l'a toujours fait. Mais il refuse, dit-il, tout poste rémunéré, et plus encore de jouer les intermédiaires. Vigilant, il n'enregistre d'ailleurs pas de bagage en soute lorsqu'il voyage dans certains pays du continent noir. « Albert Bourgi est un homme de coulisses et de réseaux, mais pas un comploteur ni un homme d'argent. Il a une qualité rare chez les marabouts blancs : la constance, la fidélité - au point d'être aveuglé par ses amitiés », dit Antoine Glaser, le fondateur de La Lettre du continent.
Par amitié, et au risque de trahir ses convictions, Albert ferme les yeux sur la politique de Gbagbo, les morts, les élections maintes fois repoussées et les agissements de son frère Robert, qui ouvre à l'Ivoirien les portes de l'Elysée. Tout comme il les fermera sur la campagne électorale controversée d'« Alpha », menée sur le refrain ethnique de « Tout sauf les Peuls ». Après quarante ans d'opposition, Alpha Condé, 72 ans, est élu président de Guinée le 21 décembre 2010, jour de l'anniversaire de mariage d'Albert. « Certains connaissent des présidents une fois en place. Moi, j'ai des rapports avec des personnes, dont j'ai partagé les idées et les combats. Ce sont mes amis, et je les défendrai jusqu'au bout. Les résultats de la dernière présidentielle en Côte d'Ivoire n'ont jamais été certifiés », certifie celui-ci.
Albert Bourgi le fidèle s'étonne des aveux soudains de Robert, qui a accusé cinq chefs d'Etat africains de lui avoir remis des mallettes de billets à destination d'hommes politiques français. Il croit peu en une « repentance », ignore s'il s'agit d'un calcul politique, ne souhaite pas enfoncer son frère. Cela fait douze ans que les deux frères ne se sont pas vus. Mais pour lui, ces révélations accréditent un secret de polichinelle : « L'Afrique de l'argent découle naturellement du système néocolonial. Tout le monde le sait et depuis longtemps. Les politiques de gauche comme de droite pillent le continent, mais aussi les hommes d'affaires, les avocats, les journalistes, les communicants d'Image 7 et d'Euro RSCG, de la boîte de Patricia Balme... » Albert se souvient d'une scène, en marge de la première visite officielle d'Alpha Condé en France, en mars 2011. A l'Hôtel Meurice, un « éléphant socialiste » se fraye un chemin à travers la foule des courtisans, serre la main du président, exprime son envie de dîner avec lui : « Peut-être pour lui proposer ses services... » Ce jour-là, la visite d'Alpha Condé était orchestrée par Euro RSCG. « Quand je l'ai su, j'ai dit à Alpha qu'il n'avait pas besoin d'eux pour faire sa com' », raconte Albert Bourgi, qui a suggéré au président d'autres amis. Fidèle, même à ses contradictions.